Face aux accidents qui se multiplient et un premier décès à Paris, les urgentistes du centre hospitalier Saint Joseph Saint Luc, situé dans le centre de l’agglomération lyonnaise, tirent la sonnette d’alarme.
5000, et jusqu’à 8000 d’ici à la fin de l’été. La prolifération lyonnaise des trottinettes électriques en libre-service, depuis l’automne 2018, est impressionnante. Très smart city, l’engouement ne fait pourtant pas que des heureux. Nombreux sont ceux en effet qui se plaignent des innombrables incivilités induites, entre circulation sur les trottoirs, abandon d’engins sur la voie publique, vitesses excessives…
Pire, le nombre d’accidents est en forte croissance depuis le déploiement de ces bolides. Un premier décès a même été recensé, non pas à Lyon mais à Paris, où un jeune de 25 ans a été renversé par une camionnette, lundi 11 juin. Au Médipôle Lyon-Villeurbanne, 2 à 3 victimes seraient ainsi prises en charge chaque jour par les secouristes, soit une soixantaine par mois.
Le service de médecine d’urgence du centre hospitalier Saint Joseph Saint Luc, en première ligne du fait de son positionnement central à Lyon, a sonné l’alerte en mai dernier, dénombrant ainsi ‘’110 accidents de la voie publique induits par ce mode de déplacement, avec une progression de plus de 115% entre janvier et avril’’. Soit 12% des prises en charge liées à des accidents de la route dans cet hôpital.
Accidents en trottinettes: les 20/30 ans sur un triste podium
Premières victimes ? Les jeunes de 20/30 ans, largement majoritaires, suivis bien plus loin par les cinquantenaires, avec à la clé fractures et luxations, plaies à la face ou encore traumatismes crâniens dignes d’un accident en deux roues.
Si les pouvoirs publics ont déjà réagi (signature d’une charte de bonne conduite entre la ville et les opérateurs, interdiction de circulation sur les trottoirs et les berges du Rhône) et que les contrôles s’intensifient, les urgentistes lyonnais rappellent quelques règles simples : port de protection (casque, coudières, gants, protèges-poignets), conduite prudente (un seul usager par engin) et raisonnée (ni alcool, ni drogue). Autant de conseils relevant du bon sens, et naturellement suivis par l’immense majorité des conducteurs des autres moyens de locomotions… Alors, pourquoi pas en trottinette?
À SAVOIR
Un huitième opérateur s’est implanté en avril à Lyon, où l’on recensait avant l’été 2019 plus de 5000 trottinettes en libre-service. Deux autres opérateurs étaient attendus durant l’été. Parmi ces opérateurs, seul le pionnier de ce mode d’écomobilité à Lyon, Lime, a pris la décision de brider la vitesse de ses engins à 8 km/h (au lieu de 25 km/h), mais seulement en zone piétonne. Dans le même temps, LIME a augmenté ses tarifs (de 15 à 22 centimes la minute), suivi par VOI, qui initie la tarification dynamique (adaptée à la demande et à la météo).