Une femme qui souffre d'une douleur thoracique intense qui s'apparente à une côte fêlée ou une déchirure musculaire.
En cas de côte fêlée, la douleur est souvent vive et très localisée, surtout à l’inspiration profonde. Elle suit clairement le mouvement de la respiration. © Adobe Stock

Une douleur au thorax qui vous gêne quand vous respirez, toussez ou même quand vous riez ? C’est peut être une côte fêlée ou une déchirure musculaire intercostale. Mais comment faire la différence ? Et surtout, comment bien se soigner ? On fait le point.

Un traumatisme thoracique, un choc sur la poitrine, une toux violente ou un effort physique mal maîtrisé… et voilà qu’une douleur aiguë au thorax vous surprend. Elle pique à la respiration profonde, vous freine quand vous vous penchez ou quand vous éternuez ? Cette douleur intercostale est peut-être liée à une côte fêlée… ou à une déchirure musculaire thoracique. 

Côte fêlée : petite fracture, gros inconfort

Une côte fêlée, c’est en fait une fissure osseuse au niveau d’un des os qui forment votre cage thoracique. Pas forcément déplacée, mais bien réelle. Elle fait généralement suite à un choc direct sur le thorax, une chute sur la poitrine ou un traumatisme violent. Selon l’Assurance Maladie, les fractures costales représentent environ 10 à 15 % des traumatismes thoraciques fermés.

Les symptômes classiques :

  • Douleur vive et localisée au niveau de la côte touchée
  • Douleur en respirant profondément, en toussant, en éternuant, en bougeant le torse
  • Sensibilité au toucher sur la zone concernée
  • Parfois, des ecchymoses sur la cage thoracique, un hématome thoracique ou un œdème intercostal
  • Douleur accentuée en se levant, en se couchant, ou même en levant les bras

Et surtout, la douleur est très localisée et reproductible à la palpation thoracique.

Déchirure musculaire intercostale : le piège du faux mouvement

Ici, l’os n’est pas en cause : c’est le muscle entre les côtes qui est abîmé. Cela peut aller de la simple élongation musculaire jusqu’au claquage intercostal ou à la déchirure complète. Le coupable ? Un mouvement brusque, une contraction excessive, un faux mouvement, ou encore une activité sportive intense sans échauffement.

Les signes d’alerte :

  • Douleur diffuse, qui peut s’étendre sur plusieurs côtes
  • Sensation de tiraillement musculaire
  • Douleur qui augmente à l’effort, au mouvement, ou même en toussant
  • Moins marquée à la palpation que pour une côte fêlée, mais toujours présente
  • Parfois : spasmes musculaires, douleur en inspiration profonde ou en se penchant

Cette douleur musculaire thoracique peut parfois imiter une fracture… mais le traitement n’est pas tout à fait le même.

Un examen clinique du thorax est indispensable. Le médecin va commencer par une auscultation, une palpation thoracique et des tests de mobilité.

Ensuite, place à l’imagerie médicale du thorax pour confirmer :

  • Radiographie thoracique : souvent suffisante pour voir une côte fêlée
  • Échographie intercostale : utile pour détecter un hématome musculaire
  • IRM thoracique ou scanner thoracique : en cas de doute ou de douleur persistante

Le diagnostic différentiel permet aussi d’écarter d’autres pathologies, comme la névralgie intercostale ou le syndrome de Tietze, qui peuvent donner des douleurs thoraciques similaires.

Traitement d’une côte fêlée

Le plus souvent, le traitement est conservateur :

Temps de guérison : 4 à 8 semaines en moyenne pour la consolidation osseuse

Traitement d’une déchirure musculaire intercostale

Là encore, on vise un traitement conservateur, mais adapté à la nature musculaire :

  • Immobilisation (relative) et repos musculaire
  • Application de glace dès les premières heures
  • Antalgiques, anti-inflammatoires, voire décontractants musculaires
  • Séances de kiné, avec rééducation respiratoire et exercices de respiration
  • Retour au sport progressif pour éviter une récidive

Durée de convalescence : entre 2 et 6 semaines, selon la gravité de la lésion

Que ce soit une côte fêlée ou une déchirure musculaire thoracique, quelques bons réflexes s’imposent :

  • Évitez les efforts violents pendant la guérison
  • Échauffez-vous correctement avant toute activité
  • Évitez les gestes brusques ou répétés
  • Écoutez votre corps : une douleur en bougeant le torse n’est pas à ignorer

Et surtout : ne reprenez pas le sport trop tôt. Une mauvaise cicatrisation, qu’elle soit musculaire ou osseuse, vous expose à des complications ou à une rechute.

À SAVOIR 

Une déchirure musculaire intercostale ne reste pas toujours localisée à l’avant du thorax : la douleur peut se propager vers l’omoplate, le dos ou même le haut de l’abdomen, ce qui peut faire penser à tort à un problème cardiaque ou digestif.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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