Les symptômes de l'AVC peuvent s'avérer ceux d'une pathologie insoupçonnée.©Pexels

Faiblesse d’un membre, troubles du langage ou de la vision… Certains symptĂ´mes propres Ă  l’AVC peuvent en rĂ©alitĂ© cacher une toute autre pathologie. Un AVC sur trois n’en serait pas un, comme l’explique le Dr Laura Mechtouff, Ă  l’occasion de la journĂ©e mondiale de l’AVC le 29 octobre.

Chaque annĂ©e, 3500 personnes dĂ©cèdent des suites d’un AVC en Auvergne-RhĂ´ne-Alpes. Si les symptĂ´mes d’un accident vasculaire-cĂ©rĂ©bral (AVC) sont assez connus, ils peuvent Ă©galement rĂ©vĂ©ler une autre pathologie diffĂ©rente. Moins connues et parfois moins graves, ces maladies nĂ©cessitent cependant autant d’attention qu’un AVC. Les explications du Dr. Laura Mechtouff, praticienne-hospitalière et chef de service adjointe de l’unitĂ© neuro-vasculaire de l’HĂ´pital neurologique de Lyon.

Quels sont les symptômes de l’AVC ?

Les symptômes évocateurs d’AVC sont variables mais surviennent toujours de façon brutale. Il peut s’agir d’une asymétrie du visage, d’une baisse de force d’un bras, d’une jambe ou de tout un coté du corps, d’un trouble de la parole, d’une cécité…

Ces symptômes peuvent durer plus ou moins longtemps, parfois disparaitre. On parle d’AIT, ou accident ischémique transitoire, lorsque les symptômes disparaissent spontanément, le plus souvent dans l’heure, sans laisser de trace au scanner ou à l’IRM. Dans tous les cas, la survenue brutale des symptômes évoqués, même s’ils disparaissent spontanément, nécessitent une prise en charge urgente.

Ces symptômes peuvent-ils appartenir à d’autres maladies ?

Sur la totalité des patients suspectés de faire un AVC, jusqu’à 30% sont en réalité victimes d’autres pathologies. Parmi les autres pathologies aux signes proches figurent l’aura migraineuse ou encore la crise d’épilepsie focale. Leur apparition est toutefois moins brutale.

AIT ou autre pathologie : des détails symptomatiques qui font la différence

Comment diffĂ©rencier l’aura migraineuse de l’AVC ou de l’AIT ?

Les auras migraineuses sont des signes neurologiques qui peuvent accompagner des accès de migraine. Ils peuvent débuter à tout âge mais touchent généralement des personnes jeunes, de moins de 40 ans. Cette pathologie peut être prise à tort pour un accident ischémique transitoire (AIT), en raison des troubles neurologiques (de la vision, de la sensation, du langage…) qui l’accompagnent. Des maux de tête accompagnent ou suivent généralement ces symptômes.

On peut les différencier grâce au mode de survenue des symptômes. Les signes d’une aura migraineuse se manifestent de façon plus progressive (en quelques minutes) et se succèdent dans le temps. Il existe également des particularités différentes. Les troubles de la vision sont décrits comme des éléments brillants, scintillants par exemple, alors que dans l’AIT, on parle plus souvent de perte de vision. En général, les signes neurologiques disparaissent dans l’heure mais se reproduiront dans le temps.

Pourquoi la crise d’épilepsie ressemble t-elle à un AIT ?

La crise d’épilepsie focale concerne une petite partie du cerveau et n’est pas gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Cela induit des troubles transitoires qui progressent en quelques secondes. Ces symptĂ´mes peuvent ressembler Ă  ceux de l’AIT (troubles du langage, fourmillements, etc…).

La description des symptômes peut également aider à différencier une crise d’épilepsie focale d’un AIT (secousses ou raideur d’un membre, fourmillements qui débutent dans la main puis qui s’étendent dans le bras et visage en quelques secondes…). Ces crises d’épilepsie étant amenées à se répéter dans le temps chez le patient, le diagnostic sera alors plus simple les fois suivantes.

Diabète : quand une crise d’hypoglycĂ©mie mime un AVC

Pourquoi une crise d’hypoglycémie peut-elle être confondue avec un AIT ou un AVC ?

L’hypoglycĂ©mie concerne principalement des patients diabĂ©tiques qui prennent un traitement rĂ©gulateur de glycĂ©mie. Elle peut ĂŞtre responsable de divers troubles neurologiques qui peuvent ressembler Ă  ceux d’un AIT ou un AVC. Il faut donc vĂ©rifier la glycĂ©mie de façon systĂ©matique en cas de troubles neurologiques. Le ”resucrage” permet habituellement de faire cĂ©der les symptĂ´mes.

D’autres pathologies cĂ©rĂ©brales (tumeurs, encĂ©phalite…) peuvent Ă©galement mimer un AVC. Les examens tels que l’IRM, le scanner ou la ponction lombaire aident Ă  rĂ©tablir diagnostic.

Dans tous les cas, un trouble neurologique de survenue brutale, inhabituel, est jusqu’à preuve du contraire suspect d’AVC et nécessite de contacter les secours le plus tôt possible (en composant le 15) pour une prise en charge urgente.Il sera toujours temps de redresser le diagnostic a posteriori si besoin.

Retrouvez tous les neurologues de votre ville ou de votre quartier sur le site du conseil de l’ordre des mĂ©decins.

Ă€ SAVOIR

L’ictus amnĂ©sique peut parfois ĂŞtre confondu avec un AVC. Il s’agit d’un trouble brutal de la mĂ©moire qui dure plusieurs heures. Les patients ressentent un important trouble spatio-temporel. perplexes, ils ont des difficultĂ©s Ă  enregistrer les nouvelles informations et reposent toujours les mĂŞmes questions (« quel jour sommes-nous ? qu’est-ce que je fais lĂ  ?… Â»). L’ictus amnĂ©sique est un trouble bĂ©nin qui ne se reproduit que rarement au cours de la vie.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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