Plateforme Covid contact tracing villeurbanne
La plateforme de contact tracing du Rhône tourne de nouveau à plein régime ©P.Auclair

A Villeurbanne, la plateforme de contact tracing du Rhône, chargée du suivi des cas positifs et des cas contacts Covid, constate depuis quelques semaines une reprise lente mais régulière de l’épidémie. En cause, notamment, le variant anglais. Dans ce contexte, les agents de la CPAM du Rhône insistent plus que jamais sur l’importance des mesures d’isolement.

A Villeurbanne, sur la plateforme de contact tracing Covid, les “anges gardiens” de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Rhône suivent de près la courbe des appels téléphoniques. En effet, depuis quelques jours, le nombre d’appels semble repartir à la hausse. Après une lente mais timide décrue. Or, c’est sur cette plateforme créée en mai dernier que sont répertoriés les nouveaux cas positifs de coronavirus ainsi que tous les cas contacts en lien avec les personnes contaminées.

Au plus fort de l’épidémie, en octobre dernier, la plateforme villeurbannaise a dû gérer jusqu’à 2000 cas positifs/jours. Une vague. Pire, une déferlante qui a incité la CPAM à muscler les effectifs. Au plus fort de la tempête, environ 320 agents étaient mobilisés pour effectuer les appels et faire un travail de prévention. Malgré tout, la plateforme était saturée à certaines heures, obligeant les opératrices à reporter des prises de contact au lendemain.

Epidémie de Covid, un plateau haut et légèrement ascendant dans le Rhône

Depuis le deuxième confinement, la situation s’est progressivement améliorée. Après la vague, le reflux a permis aux services de la CPAM du Rhône de souffler un peu. Mais ce répit a été tout relatif… et de courte durée. “Depuis la fin du deuxième confinement, l’épidémie n’a pas brutalement disparue. On reste sur un niveau significatif de contamination. Un plateau haut et ascendant“, constate Estelle Coulet, copilote de la plateforme de contact tracing de Villeurbanne, ainsi que sous directrice de la maîtrise des dépenses de santé à la CPAM du Rhône.

Concrètement, en moyenne, le site gère actuellement 4 000 cas positifs par semaine, ainsi que 7 000 cas contacts. Sur la seule journée du 18 janvier, par exemple, la plateforme a enregistré plus de 1 000 cas positifs. Un “coup de chaud” inédit depuis la mi-novembre. “On a vu clairement l’impact négatif des fêtes de fin d’année avec un moindre respect des gestes barrières“, regrette Estelle Coulet.

La crainte du variant anglais

Plus inquiétant, le variant anglais gagne peu à peu du terrain.Chaque jour, on a entre 50 et 100 personnes touchées par le variant, alors qu’il n’y en avait que 3 ou 4 la semaine dernière“, souligne Estelle Coulet.

Conséquence, la plateforme reste “sur le qui-vive” avec 225 personnes mobilisées. Elles se relaient sur 117 postes. Et la direction de la CPAM du Rhône prévoit de revenir à un effectifs de  250 agents opérationnels mi-février. Un recrutement indispensable face à la menace de l’éventuelle vague britannique et la hantise d’une nouvelle saturation du réseau. “Avec des points à 800 ou 900 cas positifs contactés chaque jour, l’activité reste soutenue. Mais on traite tous les appels dans la journée. Et, sans évolution exponentielle de la pandémie, on devrait pouvoir absorber la surcharge de travail“.

Tester-alerter-protéger au cœur du dispositif

En attendant une possible dégradation brutale du contexte sanitaire, la responsable de la plateforme de contact tracing du Rhône insiste sur l’importance de la stratégie du “tester-alerter-protéger”. Stratégie renforcée depuis début 2021. Priorité: faire respecter un strict isolement par les personnes contaminées, et dans de bonnes conditions.

Pour cela, depuis le 20 janvier, les agents de la CPAM du Rhône proposent un accompagnement sanitaire, matériel, social et psychologique. Pour certains, cela passe par un hébergement dédié. Pour d’autres, par une aide à domicile, la livraison de victuailles, un portage de repas ou un accès à internet.

Une visite à domicile d’un infirmier pour respecter l’isolement

Les cas positifs se voient aussi proposer une visite d’un infirmier. Objectif : aider le “covidé” à organiser son isolement et tester les autres membres de son entourage. Avec un test antigénique, voire PCR, en cas de forte suspicion de contamination au variant anglais.

Une visite d’un infirmier libérale prise en charge à 100%par la CPAM. “Environ 10% des patients acceptent cette visite d’un infirmier, notamment les personnes âgées et celles souffrant de pathologies chroniques. Cela représente environ 400 à 500 visites par semaine “, précise Estelle Coulet.

Depuis quelques semaines, d’autres services permettent de faciliter et de renforcer le suivi de l’isolement, tant par les patients positifs que par les cas contacts. Ainsi, un SMS est adressé à l’ensemble des patients et de leurs cas contacts, au 4e jour de leur isolement, pour s’assurer que celui-ci se déroule correctement.

Par ailleurs, les patients n’ayant pas déclaré de cas contact sont rappelés pour savoir s’ils n’en ont pas identifiés après réflexion. Les personnes injoignables sont relancées. Les cas contact reçoivent un SMS de rappel 48 heures avant de réaliser leur test de dépistage.

Enfin, les patients positifs et leurs cas contact à risque sont invités à répondre à des questions par SMS, au 7e jour de leur isolement, afin de déterminer, selon leurs réponses, s’il peut prendre fin ou pas. En cas de besoin, si les SMS n’apportent pas toutes les réponses, un appel est confié à la plateforme pour répondre aux interrogations du patient.

A SAVOIR

Les patients symptomatiques peuvent, depuis le 10 janvier, demander un arrêt maladie sans carence, via le site « declare.ameli ». Avec l’engagement de réaliser un test sous 2 jours. Auxquels s’ajoutent les arrêts éventuels pour garde d’enfants ou pour les patients « cas contacts ». La plateforme peut ensuite, lors de l’appel au patient positif, initier ou prolonger un arrêt de travail. L’objectif est de lever tout frein à l’isolement notamment via la suppression du délai de carence. Un délai qui s’appliquait jusqu’alors.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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