L’insuffisance cardiaque est méconnue et souvent diagnostiquée trop tard. Au grand désarroi des médecins comme des patients concernés, comme l’explique le docteur Nathan Mewton, spécialistes des maladies vasculaires à l’hôpital cardiologique Louis Pradel-HCL, à Lyon.
Devenue cause mondiale, l’insuffisance cardiaque affecte près d’un million de français et engendre 70 000 décès par an.
La journée internationale dédiée à cette pathologie est l’occasion de faire le point sur une maladie méconnue, tant dans les symptômes que dans les souffrances des patients, souvent incompris par leurs proches.
Comprendre l’insuffisance cardiaque
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
ll s’agit d’une maladie chronique liée au cœur qui évolue par poussées. Le cœur est une pompe qui éjecte le sang dans les organes pour leur apporter l’oxygène et les éléments nutritifs dont ils ont besoin. On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur est en incapacité à fournir un débit de sang oxygéné « suffisant » pour alimenter l’ensemble des organes. Quand on est insuffisant cardiaque, le cœur est fatigué et les organes fonctionnent mal.
Quels sont les signes de l’insuffisance cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque se manifeste à travers des symptômes variés: l’essoufflement inhabituel lors d’un effort, la toux, les difficultés respiratoires, la rétention d’eau, le gonflement des chevilles, la fatigue, les vertiges, les malaises, les palpitations, le rythme cardiaque rapide, la perte d’appétit, la prise de poids, les œdèmes causés par l’accumulation de sang dans les organes.
Insuffisance cardiaque : des signes qui doivent alerter
A quel moment est-il impératif de consulter son médecin ?
Il est important de connaître les signes d’aggravation pour une prise en charge rapide de la maladie. Ainsi une modification rapide du poids, un gonflement important des chevilles ou des jambes, des essoufflements répétés, une fatigue anormale et une sensation de voile noir devant les yeux doivent alerter les personnes affectées par ces effets.
Qui est concerné par cette pathologie ?
Cette maladie peut atteindre des personnes très différentes : hommes et femmes, personnes jeunes et âgées. Les personnes touchées en priorité sont celles qui sont soumises à des facteurs à risques comme l’hypertension artérielle, un taux de cholestérol trop élevé, le fait de fumer et l’âge. Le cœur est comme un moteur, plus il a des kilomètres au compteur plus il s’use.
Insuffisance cardiaque : aussi mortel que le cancer
Comment prendre en charge l’insuffisance cardiaque ?
Dans un premier temps le médecin réalise un diagnostic pour trouver la cause de l’insuffisance cardiaque. Le patient doit ensuite établir plusieurs examens comme une visite chez le cardiologue et des prises de sang pour déterminer les protéines en rapport avec l’insuffisance cardiaque. Enfin, l’échographie cardiaque ou échocardiographie est indispensable pour diagnostiquer la cause et la gravité. Il existe d’autres examens pour savoir si l’on peut corriger une cause ou la traiter. Par exemple, en cas d’anomalie au niveau de l’artère coronaire, on réalise une coronographie.
Plus généralement, on traite l’insuffisance cardiaque avec des médicaments spécifiques qui font baisser la tension et permettent de contrôler les symptômes.
Quel est l’objectif de la journée de l’insuffisance cardiaques ?
Le but de cette journée est d’avertir et de sensibiliser les gens autour de l’insuffisance cardiaque. C’est une pathologie aussi mortelle que le cancer et les patients n’ont pas toujours conscience de cela. On a un taux de mortalité de 50% à 5 ans après le diagnostic de la maladie. Parfois les patients ne semblent pas forcément inquiets et n’ont pas conscience du danger de l’insuffisance cardiaque.
A SAVOIR
Pour gérer l’insuffisance cardiaque au quotidien, il est souvent nécessaire de modifier ses habitudes. Réguler sa consommation d’eau et de sel, réduire son surpoids tout en gardant une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, limiter sa consommation d’alcool et arrêter de fumer sont les bons gestes à adopter.