Prendre sa tension régulièrement permet de prévenir certaines maladies ©Inserm

En France, environ 10 millions de personnes sont victimes d’hypertension artérielle, dont la plupart ne le sait pas. Pourtant, les conséquences de l’hypertension peuvent être dramatiques sur la santé comme l’explique le Professeur Olivier Ormezzano du CHU de Grenoble.

Qu’est-ce que l’hypertension ?

L’hypertension correspond à une pression artérielle supérieure à 140/90 millimètres de mercure. 140 mmHg correspond à la pression systolique, 90 mmHg à la pression diastolique. En clair, l’hypertension se traduit par une pression sanguine trop élevée dans les artères. Lorsque vous êtes chez le médecin et qu’il prend votre tension, cela correspond à une tension supérieure à 14/9.

Hypertension primaire et secondaire

Quelle est la différence entre l’hypertension primaire et l’hypertension secondaire ?

On considère que plus de 95% des cas d’hypertension sont du type primaire. On parle alors d’hypertension essentielle. C’est à dire qu’il n’existe pas de cause simple à l’origine de l’hypertension, mais une dérégulation des systèmes qui régulent normalement la pression artérielle.
Dans moins de 5% des cas, on parle d’hypertension secondaire, suite à une maladie, une anomalie ou une pathologie particulière (au niveau de la sécrétion de certains hormones surrénaliennes par exemple, ou d’une altération du fonctionnement du rein).

Quelle est la prévalence de l’hypertension en France ?

L’hypertension est un pathologie fréquente dans les pays industrialisés. On estime que 10 à 15% de la population est concernée. En France, on dénombre environ 10 millions d’hypertendus, et sur cette population, seulement un quart se sait hypertendue, dont seulement la moitié observe un traitement.

Hypertension, une pathologie asymptomatique

Le patient hypertendu présente-t-il des symptômes ?

L’hypertension artérielle est une pathologie insidieuse car très souvent les personnes n’ont pas de symptômes et ne se plaignent de rien. Elle est souvent découverte de manière fortuite, soit lors d’une visite chez le généraliste pour un autre problème, ou encore lors d’une visite systématique chez le médecin du travail. Parfois, l’hypertension peut être responsable de symptômes type céphalées, essoufflements, saignements du nez, ou, dans des cas plus rares et dramatiques, on la diagnostique après des complications cardiaques ou neurologiques. Lors de ces hospitalisations, on découvre alors une hypertension artérielle non diagnostiquée jusqu’à présent.

Comment expliquer que l’on puisse passer à côté d’une hypertension jusqu’à se trouver confronté à de si graves complications ?

Tout simplement car il existe des gens qui voient très peu de médecins et ne se plaignent de rien. Il peut arriver qu’un médecin détecte une tension artérielle élevée et conseille à son patient de la recontrôler un peu plus tard, mais  certains patients ne vont pas effectuer cette visite supplémentaire.

Hypertension et antécédents médicaux

Existe-t-il différents grades d’hypertension ?

Plus l’hypertension sera élevée, plus elle sera dangereuse pour la santé. On parle d’hypertension de grade 3 pour une pression systolique supérieure à 180 mmHg, et/ou à 110 mmHg pour la pression diastolique, et ce, au repos. Cette hypertension doit alors être prise en charge rapidement, pour autant, cette dernière ne nécessite pas d’hospitalisation immédiate, sauf si le patient présente des signes de complication autres.
Le grade 2 correspond à une pression systolique supérieure à 160, et à 100 pour la pression diastolique
Le grade 1 correspond à une pression systolique supérieure à 140, et à 90 pour la pression diastolique.
Le degré d’urgence de la mise en route d’un traitement médicamenteux antihypertenseur  va dépendre du retentissement médical de cette hypertension, mais aussi des antécédents médicaux du patient et de la présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaires :  diabète, tabagisme, hypercholestérolémie, âge…
Retrouvez la liste de tous les spécialistes de l’hypertension de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir

L’hypertension s’observe peu chez les moins de 30 ans, en revanche, avec l’âge, la proportion de personnes touchées augmente : chez les 60-70 ans, 20% de la population est concernée. Au delà de 80 ans, plus de 50%. En réalité, plus on avance en âge, plus on a de chances de développer de l’hypertension artérielle.

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Journaliste indépendante depuis 2013, Paulina Jonquières d'Oriola s'est longtemps spécialisée dans la rédaction d'articles santé : psycho, sexualité, santé animale... Une fine plume au service de l'info santé !

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