Quand une douleur précise s’installe à la base du pouce, côté poignet, chaque geste devient soudain compliqué : attraper un sac, tenir un téléphone, tourner une clé… Cette douleur, souvent aiguë lors de la flexion ou de l’abduction, évoque bien souvent une tendinite de Quervain, une inflammation tendineuse du premier compartiment dorsal du poignet. Combien de temps faut-il pour guérir ? Et quels traitements médicaux permettent d’éviter que la situation ne s’aggrave ? Explications.
La tendinite du pouce, ou ténosynovite de Quervain, est liée à une inflammation de la gaine synoviale qui entoure deux tendons extenseurs : le long abducteur du pouce et le court extenseur. Lorsque cette gaine fibreuse s’épaissit, le glissement des tendons devient difficile, provoquant un frottement douloureux à chaque mouvement du poignet. C’est une pathologie favorisée par les mouvements répétitifs, le surmenage, certains microtraumatismes, ou encore des phases de la vie où l’on sollicite particulièrement la main, comme la maternité.
Face à cette douleur articulaire localisée, la question revient toujours : combien de temps cela dure-t-il et que faire pour s’en sortir ?
Tendinite de Quervain : que se passe-t-il dans l’articulation ?

Pour comprendre cette tendinopathie, il faut visualiser que deux tendons passent dans un tunnel étroit, la gaine tendineuse du premier compartiment dorsal. Sous l’effet des gestes répétés ou d’un traumatisme, la gaine synoviale peut s’épaissir, entraînant une compression des tendons et une inflammation du tendon.
Cette inflammation entraîne une douleur à la palpation, parfois un gonflement localisé, et même un ressaut dans certains mouvements. La douleur peut irradier vers la face dorsale de l’avant-bras, voire vers la paume de la main lors des mouvements de flexion, inclinaison radiale ou extension du poignet.
Ce tableau clinique reste très spécifique : une douleur mécanique, accentuée par certains mouvements répétitifs impliquant le pouce.
Tendinite de Quervain : combien de temps pour guérir ?
Les formes récentes : une amélioration en quelques semaines
Dans les formes aiguës, où l’inflammation du tendon et de la gaine synoviale n’est pas encore installée, la guérison est généralement rapide. Les spécialistes soulignent que la mise au repos, associée au port d’une attelle ou d’une orthèse stabilisant l’articulation du poignet, permet une diminution nette du processus inflammatoire.
Une amélioration apparaît souvent en quelques semaines, notamment lorsque l’on limite les mouvements répétitifs responsables de la friction tendineuse.
Dans ces situations récentes, un simple examen clinique suffit. L’échographie ou l’IRM ne sont mobilisées qu’en cas d’incertitude diagnostique, par exemple pour éliminer une autre atteinte du membre supérieur : épicondylite, tendinite du coude, syndrome du canal carpien, inflammation des tendons extenseurs ou d’autres pathologies articulaires.
Les formes installées : une guérison plus lente
Lorsque la tendinite devient chronique, la situation change. L’épaississement de la gaine synoviale, entretenu par les gestes répétitifs, le surmenage ou les postures contraignantes, rend la récupération plus longue.
La douleur peut alors se prolonger pendant plusieurs mois, surtout si les contraintes articulaires persistent. Dans ces cas, la prise en charge doit être plus large :
- utilisation d’orthèses pour limiter la flexion et les mouvements douloureux ;
- séances de kinésithérapie avec étirements adaptés, travail sur les tissus mous et correction des mouvements répétitifs ;
- rééducation fonctionnelle pour restaurer le glissement tendineux ;
- adaptation du poste de travail ou de certains gestes du quotidien.
L’objectif est de réduire la synovite, soulager la douleur et éviter l’évolution vers une atteinte tendineuse plus sévère.
Après une infiltration : une amélioration souvent rapide
Lorsque le traitement médical conservateur ne suffit plus, les spécialistes peuvent proposer des infiltrations de corticoïdes dans la gaine synoviale. Une amélioration rapide, parfois en quelques jours, n’est pas rare.
La réponse reste toutefois individuelle et dépend du degré d’inflammation, de l’ancienneté de la tendinopathie et des contraintes subies par le poignet, que ce soit au travail, dans le sport ou dans les activités domestiques.
Ces infiltrations peuvent être réalisées sous contrôle échographique, afin d’assurer une injection précise dans le premier compartiment dorsal.
Après une chirurgie : une récupération progressive sur quelques semaines
Lorsque la douleur persiste malgré le traitement médical (attelle, kinésithérapie, infiltrations) l’intervention chirurgicale devient une option. La récupération se fait sur quelques semaines, avec une reprise graduelle des mouvements du poignet.
La chirurgie consiste à ouvrir la gaine synoviale fibreuse pour libérer les tendons et supprimer le frottement responsable de l’inflammation. Le chirurgien doit protéger les structures voisines, notamment le nerf radial et les petits rameaux sensitifs de la face dorsale.
Après l’opération, une immobilisation courte suivie d’une mobilisation douce est recommandée. La reprise complète dépend ensuite des activités quotidiennes, mais les résultats sont en général très satisfaisants et permettent d’éviter les récidives.
Tendinite du pouce : que faire pour favoriser la guérison ?
Le traitement de la tendinite de Quervain repose sur plusieurs étapes :
- mise au repos,
- attelle ou orthèse stabilisant la gaine des tendons,
- adaptation des gestes et du poste de travail,
- gestion de la douleur par anti-inflammatoires si nécessaire,
- kinésithérapie : étirements, travail sur les tissues mous, correction des mouvements répétitifs,
- et, en cas d’échec, infiltration ou traitement chirurgical.
La rééducation peut inclure des étirements doux, un travail sur la face dorsale et palmaire du poignet, parfois des techniques complémentaires comme ultrasons, physiothérapie ou massages ciblés, selon l’analyse du kinésithérapeute.
Le but est de réduire la douleur, limiter la friction tendineuse et restaurer un glissement optimal des tendons sous la membrane synoviale.
FAQ : Tendinite de Quervain
Quelles sont les causes de la tendinite de Quervain ?
Principalement des mouvements répétitifs du poignet et du pouce, du surmenage, certains microtraumatismes et, plus souvent, la maternité ou des activités sollicitant beaucoup la main.
Quels sont les symptômes ?
Une douleur à la base du pouce, aggravée par la flexion ou l’abduction, parfois un gonflement, un ressaut ou une douleur irradiant vers l’avant-bras.
La tendinite de Quervain peut-elle guérir seule ?
Parfois, si la mise au repos est immédiate. Mais dans la majorité des cas, un traitement (attelle, adaptation des gestes) est nécessaire.
Combien de temps dure la guérison ?
Quelques semaines pour les formes récentes ; plusieurs mois si la tendinite est installée.
L’attelle est-elle obligatoire ?
Recommandée, oui. Elle stabilise la gaine des tendons et soulage la douleur.
Quand faire une infiltration ?
En cas d’échec du traitement médical classique. Les infiltrations peuvent soulager rapidement.
La chirurgie est-elle fréquente ?
Non. Elle est proposée uniquement lorsque la douleur persiste malgré les traitements.
La tendinite peut-elle revenir ?
Oui, si les mouvements répétitifs et les postures à risque ne sont pas corrigés.
À SAVOIR
Le test de Finkelstein est l’examen clinique de référence pour confirmer une tendinite de Quervain. Ce test consiste à plier le pouce dans la paume puis à incliner le poignet. Le geste déclenche une douleur très caractéristique au niveau du premier compartiment dorsal.








