Les Thermalies de Lyon, le salon de l’eau et du bien-être, ont été l’occasion, pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, de mettre l’accent sur une activité devenue un véritable atout d’attractivité touristique. Un vaste plan d’investissement est en cours dans douze des vingt-quatre stations de la région. Objectif : faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la deuxième région thermale de France derrière l’Occitanie. Explications.
Rhumatologie, dermatologie, neurologie… Chaque année, plus de 600 000 assurés sociaux suivent une cure de 18 jours sur prescription médicale dans l’une des 110 établissements thermaux recensés en France. A la clé, plus de 100 000 emplois directs, indirect ou induits qui génèrent un volume d’affaires de plus de 1,1 milliard d’euros.
A donner le tournis, ces quelques chiffres expliquent pourquoi Auvergne-Rhône-Alpes a décidé d’investir massivement dans la filière thermale avec une grande ambition : dépasser la Nouvelle Aquitaine pour s’imposer comme la deuxième région thermale de France derrière la référence absolue en la matière, l’Occitanie (Balaruc, Barbotan, Ax-les-Thermes…).
Thermalisme, de la cure « sécu » au séjour mieux-être
Pour atteindre cet objectif, la Région a cassé sa tirelire. Une enveloppe de 20 millions d’euros a été votée en 2016. Depuis, de Châtel-Guyon à Brides-les-Bains, de Chaudes-Aigues à Vals-les-Bains, les pelleteuses et bétonneuses tournent à plein régime.
« On est dans les clous ! Huit millions ont déjà été versés aux douze stations qui veulent moderniser leur offre. Leur ambition est de s’adapter à l’évolution du marché pour passer de la traditionnelle cure de Sécurité Sociale axée sur les traitements médicaux à un séjour santé mieux-être/bien-être composé de multiples activités. Ces investissements sont indispensables pour séduire une clientèle en croissance et à fort pouvoir d’achat », explique Nicolas Daragon, vice-président en charge.
Un second plan thermal fin 2019
« Le marché du thermalisme évolue vers le mieux-être, une notion plus marketing que la prévention santé. Ces nouvelles offres répondent aux aspirations profondes du citoyen qui veut d’abord une médecine préventive avant d’être curative. En la matière, on se rapproche de la médecine chinoise », souligne Lionel Flasseur, directeur général d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme.
Ce dernier insiste sur l’importance de ce secteur sur le plan touristique. « Le thermalisme constitue indéniablement l’un des points forts de la région, avec 100 millions d’euros de retombées économiques dont 25% environ de clientèle régionale. On vient désormais du monde entier en cure en Auvergne-Rhône-Alpes, même si l’Angleterre, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la Russie figurent parmi les principaux marchés émetteurs ».
Thermalisme, une vraie cure de jouvence
Bref, un enjeu d’avenir qui justifie les travaux en cours et l’émergence de nouveaux projets, dans la perspective d’un prochain appel à projets. « Fort du succès du premier plan thermal, un deuxième plan sera lancé fin 2019, avec un niveau d’investissement a priori équivalent », a annoncé Nicolas Daragon lors d’un récent symposium à Montrond-les-Bains. Une cure de jouvence pour les douze stations n’ayant pas bénéficié du premier plan thermal.
A SAVOIR
Le thermalisme en Auvergne-Rhône-Alpes:
3e région thermale avec 22% de parts de marché, derrière l’Occitanie (31%) et la Nouvelle-Aquitaine (25%)
10/12 départements de la région possèdent au moins un établissement thermal
25 établissements thermaux répartis dans 24 stations
130 000 cures thermales conventionnées de 18 jours, soit 2 500 000 journées de soins
50% des établissements thermaux de la région se situent en montagne
65% des curistes sont des femmes