Accouchement
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Avant l’accouchement, lorsque la future maman arrive à la maternité, de longues heures de travail l’attendent avant la poussée finale. Se posent alors de multiples questions : comment aider le bébé à descendre ? Quand demander la péridurale ? Découvrez les réponses de Pauline Marchand, sage-femme libérale à Annecy.

Comment la future maman est-elle prise en charge à son arrivée à la maternité ?

Dans les hôpitaux, une sage-femme accueille la maman, et la redirige ensuite vers l’une de ses collègues. On pratique un examen gynécologique, et on prend la tension. On pose aussi le monitoring pour suivre le cœur du bébé et les contractions. Les sage-femmes de l’hôpital peuvent suivre ces monitorings sur un écran central au niveau de la salle des dossiers, et ainsi intervenir rapidement. Les contractions peuvent diminuer l’apport en oxygène du bébé, c’est pour cela qu’on surveille de près le monitoring.
La sage-femme va venir au moins une fois par heure pour voir comment avance le travail. Lorsque la patiente arrive à 5 cm, on peut la laisser encore 4H, puis 2H entre chaque centimètre. Lorsque le col est ouvert, on peut encore attendre entre 2 et 4H. Mais tout cela est théorique : en réalité, il y a des phases qui s’accélèrent et d’autres qui ralentissent.

Accouchement, adoptez les bonnes positions

Comment faciliter le travail et la descente de bébé ? 

L’important est vraiment d’être à l’écoute de son corps. La sage-femme ne va pas imposer de position, car c’est la maman qui sent la manière dont est positionné son bébé. Notre travail va être de libérer les femmes pour qu’elles se fassent confiance. Une femme qui accouche sent la position qu’elle doit prendre pour se soulager, à condition d’oser faire ce dont son corps a besoin. Notre travail est réellement de laisser bouger la future maman.
De façon générale, marcher va faire du bien, tout comme utiliser le ballon pour faire des mouvements du bassin de droite à gauche, ou encore semblables à la danse du ventre. Ces mouvements permettent de soulager les douleurs et d’aider le bébé à descendre. Certaines mamans vont aussi avoir envie de se mettre à quatre pattes, de se suspendre ou encore de prendre une douche chaude.
De mon côté, avec mes collègues, nous accompagnons les femmes sur des plateaux techniques : les mamans accouchent sans péridurale et repartent 4H après. On se rend compte qu’elles prennent naturellement les bonnes positions en écoutant leur corps.

La péridurale, une question personnelle

À quel moment la maman peut-elle demander la péridurale ?

Quand elle le sent ! En général, les mamans la demandent lorsqu’elles sont dilatées entre 3 et 5 cm, et certaines même plus tard. Il y a simplement un moment où l’on estime que l’anesthésie va mettre trop de temps à agir par rapport au temps de l’accouchement (15 minutes environ), et qu’il est donc trop tard pour la faire.
Chaque femme a son propre ressenti. Certaines qui l’ont demandée tôt auraient finalement préféré attendre un peu car elles ont l’impression de ne pas avoir senti le travail. D’autres au contraire regrettent d’avoir trop attendu.  Tout est question de dosage. Cela dépend aussi de la disponibilité de l’anesthésiste.
Quand la maman est sous péridurale, elle ne peut plus se déplacer car en France, les hôpitaux ne proposent en général pas de péridurale ambulatoire. A ce moment là, il demeure possible d’utiliser le ballon sur la table d’accouchement, en le mettant sous les genoux. Le papa peut le bouger de gauche à droite afin de faire bouger le bassin de sa compagne.

À quel moment la sage-femme sait-elle que l’on va entrer dans la phase de la poussée finale ?

Lorsque la maman n’a pas de péridurale, on le voit sur son visage. Sinon, on examine la patiente et l’on voit que la tête du bébé est engagée. La durée de cette poussée finale dure entre 20 et 40 minutes. C’est là qu’il faut tout donner !

À SAVOIR

D’après une étude de l’Inserm, 8 femmes sur 10 en France ont recours à la péridurale. Et la moitié de celles qui désiraient s’en passer choisissent finalement d’en bénéficier.

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Journaliste indépendante depuis 2013, Paulina Jonquières d'Oriola s'est longtemps spécialisée dans la rédaction d'articles santé : psycho, sexualité, santé animale... Une fine plume au service de l'info santé !

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