Le Covid à l’école, une préoccupation pour de nombreux parents en cette rentrée. Lors de la première émission “Votre Santé”, sur BFM TV Lyon, en partenariat avec Ma Santé, le professeur Yves Gillet, spécialiste des pathologies pédiatriques, est venu rappeler certains réflexes à adopter en période épidémique. Le chef des urgences pédiatriques à HFME (Bron) a aussi voulu relativiser certains propos alarmistes.
Depuis la rentrée, le Covid-19 à l’école est partout. Devant le nombre croissant de classes et d’écoles fermées, certains parents s’inquiètent d’une possible contamination de leurs enfants. De Lyon à Grenoble, de Saint-Etienne à Clermont-Ferrand, le Covid à l’école fait peur… Pour répondre à ces interrogations légitimes, le professeur Yves Gillet, Chef de service des urgences pédiatrique à l’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) de Lyon était l’invité d’Elodie Poyade (BFM Lyon) et de Pascal Auclair, le rédacteur en chef de Ma Santé. À l’occasion de cette première émission locale “Votre Santé”, les questions de la transmission du virus entre enfants, de la déscolarisation, des visites chez les grands parents ou encore du port du masque avant 11 ans ont été abordées.
Covid à l’école, une déscolarisation “plus délétère” que le virus
Elodie Poyade : Avant de parler des enfants et du Covid à l’école, on constate que les chiffres d’hospitalisations ne cessent d’augmenter, notamment aux Hospices Civils de Lyon. La situation est-elle encore sous contrôle ?
Pr Yves Gillet : On ne peut raisonner sur le plan global. En effet, la situation de l’adulte est très différente de celle des enfants. Pour ces derniers, la situation est totalement sous contrôle car qu’il y a très peu d’hospitalisations. Même au pic de l’épidémie, l’hospitalisation pédiatrique n’a jamais été un très gros problème. C’est vraiment la particularité de ce virus : clairement, il est moins grave chez l’enfant.
Pascal Auclair : On a le sentiment que l’on se retrouve pratiquement dans la situation de février dernier, c’est à dire quelques semaines avant le confinement. Est-ce qu’on en est là ?
La grosse différence avec février dernier, c’est que on a de l’expérience maintenant. Il y a plein de choses qu’on connaît et qu’on ne connaissait pas à l’époque. De ce fait, on peut ne pas refaire certaines erreurs. C’est le cas de la fermeture des écoles : il faut vraiment faire le maximum pour éviter ça. C’est beaucoup plus délétère pour l’enfant que n’importe quelle infection Covid.
Covid, les enfants ne sont pas des “réservoirs à virus”
Elodie Poyade : Vous évoquiez il y a quelques instants cette situation sous contrôle vis-à-vis des enfants. Que sait-on aujourd’hui justement sur l’incidence du virus sur les enfants, de cette menace du Covid à l’école ?
On sait d’abord que ce virus touche peu l’enfant en termes de nombre. Il est aussi moins grave chez l’enfant que chez l’adulte. Également, on a découvert qu’il se transmet beaucoup moins d’un enfant à un autre ou même d’un enfant à un adulte. La plupart des enfants contaminés – parce qu’il y en a – le sont par un adulte. Ça, on le sait maintenant. On a beaucoup de données là-dessus. C’est très important parce qu’au départ, on pensait que l’enfant était “un réservoir”. Or – contrairement à d’autres virus – ce n’est pas du tout le cas.
PA : Est-ce que, concrètement, on a compris aujourd’hui le mécanisme de ce virus : pourquoi les enfants et notamment les petits enfants sont très peu symptomatiques voire asymptomatiques ?
On ne sait pas bien pourquoi. Il y a des hypothèses mais aucune n’est clairement validée. En tout cas, c’est certain qu’il y a une différence. On parle des enfants mais tout dépend : les grands enfants, les adolescents, les grands adolescents se rapprochent de l’adulte jeune. Ils se différencient des très jeunes enfants. Plus on est jeune, plus on est différent de l’adulte. C’est enfoncer une porte ouverte. Mais, pour ce virus, c’est extrêmement clair, même si on ne sait pas pourquoi.
Les enfants sont “clairement moins contagieux” que les adultes
EP : Mais est-ce que les enfants sont plus ou moins contagieux que les adultes ?
Ah clairement moins ! On ne sait pas pourquoi. Mais c’est probablement, d’abord parce qu’ils sont moins contaminés. Or, pour être contagieux il faut être porteur du virus. Ensuite, il y a probablement d’autres raisons comme leur petite taille, le fait qu’ils toussent moins fort, le fait qu’ils se transmettent moins le virus de l’un à l’autre… Mais ce sont des hypothèses, on est pas bien sûrs.
PA : Cette thématique du coronavirus et des enfants inquiète, elle interpelle. On s’en est aperçu au flot de questions liées à cette problématique de santé. On en a reçu une de Babeth, de Montplaisir : “Est ce que je dois éviter de rendre visite à mes parents avec mes enfants ?” Est ce qu’ils peuvent faire un bisous à leurs grands parents ?”
Alors il y a deux questions : Est-ce qu’ils peuvent leur faire un bisou ? Il ne vaut mieux pas. Est ce qu’on peut les emmener ? Oui, s’ils n’ont pas de symptômes. S’ils ne sont pas malades, ils risquent moins de transmettre le virus à leurs grands parents que Babeth ou son mari. Donc, il ne faut pas aller voir les personne âgées si on est malade. C’est valable aussi pour les enfants parce que même s’ils transmettent moins ils transmettent quand même. Par contre, si un enfant est asymptomatique, il ne faut pas priver les grands parents de ce plaisir, ça n’a aucun sens.
EP : Mais il faut tout de même respecter les gestes barrières avec les enfants et les personnes âgées ?
Oui, bien sûr, il faut les respecter quand cela est possible. Après, un petit bisou… pourquoi pas, mais il vaut mieux éviter quand même. Il n’y a rien d’absolu : il faut arrêter de dire “il faut” ou “il faut pas”. C’est surtout du bon sens.
Consulter comme on le faisait avant
EP : Quels sont les symptômes qui doivent alerter les parents aujourd’hui chez l’enfant ? Quand faut-il aller le faire tester” ?
Il n’y a aucun symptôme qui soit spécifique au coronavirus. Si l’enfant a du mal à respirer, s’il est déshydraté, s’il ne mange plus, etc. Il faut faire comme avant. À savoir, consulter son pédiatre si l’enfant présente des éléments de gravité. Par exemple, s’il a juste un peu de fièvre, on lui donne du Paracétamol et on regarde comment ça évolue. Ensuite, quand est-ce qu’il faut le faire tester ? Tout dépend de l’âge : pour les grands enfants (6 ans et plus), les symptômes viraux – le nez qui coule, la toux, la fièvre, la gêne respiratoire – suffisent en eux-même pour aller faire un test. Pour l’enfant de moins de 6 ans, il faut en plus, qu’on ait quelqu’un de positif dans l’entourage et même de quelqu’un de très suspect.
Virus et écoles : un enfant malade ne doit pas aller à l’école
PA : Concrètement, je suis parent, j’ai un enfant qui a quelques symptômes (peut être liés à une grippe ou autre). Quelle est la première chose que je dois faire ? Quelle est la priorité des priorités dans ce cas ?
La priorité, c’est la même qu’avant les problèmes de Covid à l’école. Un enfant malade ne doit pas aller en classe. Quelle que soit sa maladie. Un enfant qui a 39°C, le nez qui coule et de la toux, on le garde à la maison. Ensuite, tout dépend de l’évolution. Si les choses rentrent dans l’ordre et qu’il n’y a pas d’adultes malades dans l’entourage, dès que l’enfant n’a plus de symptômes, il peut retourner à l’école comme avant. Si c’est un adolescent, c’est un peu différent car le virus circule chez les adultes jeunes et les adolescents. Donc, s’il a des symptômes significatifs pendant plus de quelques heures, c’est intéressant de le faire tester.
Le port du masque pour les moins de 11 ans “n’a pas d’intérêt”
EP : Le masque est obligatoire à l’école à partir de 11 ans. Certains de vos confrères ont publié une tribune pour qu’il soit obligatoire dès l’âge de 6 ans à l’école. Êtes-vous favorable au masque chez l’enfant dès 6 ans ?
Les infectiologues pédiatres ont réfléchi sur le sujet et se sont dit que ça pouvait être pertinent. Mais il y a des inconvénients. Le premier, c’est notamment à l’école primaire, qu’ils s’échangent les masques comme des cartes Pokémon. C’est sûr qu’on va diminuer un risque. Mais un risque qui est faible à la base. Donc, cela présente peut d’avantages. Surtout qu’on ne sait pas si ça va être bien appliqué. Or, une mesure qui n’est pas bien appliquée, ça ne marche jamais. C’est pour cela qu’on s’est dit qu’à cet âge là, ce n’était pas la priorité. Ce sont les adultes qui transmettent. Ce sont les grands enfants, les adolescents et les adultes qui doivent porter le masque. Les moins de 11 ans, ça n’a pas d’intérêt.
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À SAVOIR
“Votre santé”, le nouveau magazine télévisé né d’un partenariat entre Ma Santé et BFM Lyon est diffusé en direct tous les jeudis à 17h45.
L’émission est rediffusée le jeudi soir à 21h45 et 23h45 ainsi que durant tout le week-end.
“Le risque de contamination existe surtout d’adulte à adulte, ou d’adulte à enfant”. C’est faux. L’étude peu rigoureuse du Dr Cohen sur laquelle tous ces médecins se basent pour prêcher la bonne parole donne des conclusions péremptoires sur des résultats très partiels.
Je vous invite à présenter clairement vos données pour qu’elles soient rigoureusement étudiées, si d’autres, plus sérieuses, existaient.
Toutes les études qui pourraient le laisseraient supposer admettent toutes la limite de l’asymptomaticité des enfants, ce qui laisse planer un doute énorme sur le risque pour les enfants d’être contaminées, leur transmissibilité entre enfants et celle entre enfants et adultes.
Effectivement, il serait dommageable qu’ils n’aillent pas à l’école. Effectivement, il est indéniable qu’ils soient moins malades. Mais pour le reste, cessez de propager vos boniments. Honte à vous.