Une méduse tueuse, physalie, échouée sur une plage des Landes.
Les filets anti-méduses, parfois évoqués, sont inefficaces contre les physalies à cause de la longueur de leurs tentacules. © Adobe Stock

Elles ressemblent à des bulles bleues inoffensives… mais ne vous y fiez pas ! Ces créatures venues de loin peuvent transformer votre baignade en cauchemar. Depuis quelques jours, plusieurs plages du Pays basque et des Landes ferment tour à tour en raison de la présence de physalies, parfois surnommées « méduses tueuses ». Un surnom sensationnaliste ? Pas tant que ça. On fait le point.

L’été 2025 avait plutôt bien commencé sur la côte Atlantique : sable chaud, vagues parfaites, et ciel bleu à perte de vue. Mais depuis la fin juillet, un invité inattendu est venu troubler la fête : la physalie, un drôle d’organisme marin aux airs de méduse gonflable… et aux tentacules redoutables.

Des signalements se sont multipliés ces derniers jours, provoquant la fermeture préventive de plusieurs plages, notamment à Biarritz, Anglet, Bidart ou Seignosse.

Physalie, qui es-tu vraiment ?

D’abord, la physalie (Physalia physalis) n’est pas une méduse à proprement parler, mais un siphonophore. Une sorte de colonie flottante composée de plusieurs organismes. Ce drôle d’animal est reconnaissable à sa vessie remplie d’air, qui flotte en surface, et à ses tentacules pouvant dépasser les 10 mètres.

Ces filaments sont couverts de cellules urticantes (cnidocytes) capables d’injecter un venin extrêmement douloureux, voire dangereux, même après la mort de l’animal.

En cas de contact, la piqûre provoque des brûlures vives, des plaques rouges, parfois des vomissements, des troubles cardiaques, voire un choc anaphylactique dans les cas les plus graves.

Où a-t-on vu des physalies en France cet été ?

C’est sur la côte basque et les Landes que l’alerte a été lancée en premier, dans la semaine du 22 juillet 2025. Les communes d’Anglet, Biarritz, Bidart, Saint-Jean-de-Luz mais aussi Seignosse et Capbreton ont observé plusieurs échouages sur le sable et des signalements de baigneurs piqués.

Certaines plages ont donc été fermées temporairement, avec une signalétique spécifique et des patrouilles renforcées de maîtres-nageurs pour éviter les accidents. Une présence qui n’est pas inhabituelle en cette saison, mais la fréquence et la concentration des physalies cette année sont jugées préoccupantes, selon les autorités locales.

Que faire si on est piqué ?

  • Ne frottez surtout pas la peau : vous risqueriez de faire éclater davantage de cellules venimeuses.
  • Rincez abondamment à l’eau de mer (surtout pas d’eau douce !), pour ne pas réactiver les toxines.
  • Retirez les tentacules visibles avec un objet rigide ou du sable sec, mais jamais à mains nues.
  • Appliquez de la chaleur (40–45°C) si possible : cela inactive partiellement les toxines.
  • Consultez rapidement un poste de secours, surtout en cas de réaction intense ou de malaise.

Une surveillance médicale est obligatoire si la personne piquée est un enfant, une personne allergique ou fragile, ou si les symptômes dépassent la simple douleur locale.

SI vous en croisez une sur la plage : 

  • Renseignez-vous auprès de la mairie ou du poste de secours local : les signalements sont mis à jour chaque jour.
  • Évitez de marcher pieds nus sur la plage, surtout après une tempête ou des vents de sud-ouest.
  • Ne laissez pas les enfants jouer avec de jolies bulles bleues sur le sable… même mortes, les physalies piquent encore.
  • En cas de doute : ne vous baignez pas.

Pourquoi sont-elles là, ces physalies ?

La physalie est originaire des zones tropicales et subtropicales, mais elle remonte parfois jusqu’aux côtes atlantiques françaises sous l’effet :

  • des vents dominants (notamment les vents d’ouest ou de sud-ouest),
  • des courants marins chauds,
  • et potentiellement du réchauffement climatique, qui modifie l’habitat naturel de nombreuses espèces marines.

Selon l’Observatoire Océanographique de Banyuls-sur-Mer, la présence de physalies est cyclique mais plus fréquente ces dernières années, avec un pic notable en 2018, 2022 et à nouveau en 2025 (Ifremer).

Le terme peut paraître exagéré. En réalité, aucun décès n’a été recensé en France métropolitaine lié à une piqûre de physalie ces dernières années. Mais les réactions allergiques graves peuvent exister, notamment en cas de piqûre multiple ou de terrain sensible.

Et une douleur très forte en pleine mer peut entraîner une noyade indirecte par panique. Voilà pourquoi les services de secours préfèrent interdire la baignade dès qu’un risque réel est identifié.

À SAVOIR

En 2022, 25 personnes ont été hospitalisées après des piqûres de physalies sur la côte basque, selon l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentCovid long : l’Institut Pasteur révèle que le SARS‑CoV‑2 persiste dans le cerveau jusqu’à 80 jours
Article suivantMaladie de Charcot : des champions français annoncent un verdict implacable
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici