Rhinite, nez qui coule, éternuements, les signes classiques de l'allergie au pollen ©P.Auclair

Comme chaque été, les allergies liées à l’ambroisie sont de retour en Rhône-Alpes et dans toute la Vallée du Rhône. Même si un plan de lutte contre cette plante très allergisante est mis en place, sa prolifération se poursuit inexorablement dans la région. A la clé, rhinites, conjonctivites et crises d’asthme.

De Lyon à Valence, jusqu’à Grenoble et Saint-Etienne, les cas d’allergies à l’ambroisie ne cessent d’augmenter et la fin de l’été 2015 s’annonce particulièrement redoutable. « D’années en années, l’ambroisie s’implante davantage dans la région Rhône Alpes », constate Sébastien Weitz, chargé de projet concernant les pollens au sein de l’Observatoire Air Rhône-Alpes. L’ambroisie est une plante sauvage provenant d’Amérique du Nord qui prolifère en France, et surtout dans les départements rhônalpins depuis une vingtaine d’année. Durant sa période de germination, la plante concentre de très nombreux pollens allergisants, ce qui provoque naturellement une augmentation des allergies.
« Tout le monde peut être allergique à l’ambroisie et à tous les âges », explique-t-on au Réseau national de surveillance aérobiologique. Selon l’association Stop ambroisie, sur les 1 200 000 personnes touchés par le pollen de l’ambroisie, 500 000 vivraient en Rhône Alpes.

Un pic d’allergie au mois d’août

Cette année, compte tenu des conditions météorologiques exceptionnelles, les périodes de fortes chaleurs ont dérégulé la période de germination de l’ambroisie. Par conséquence, la présence des pollens d’ambroisie dans l’air sera très importante dans les prochaines semaines, avec un pic vers la fin du mois d’août. Pour pallier ces allergies, les autorités ont mis en place un plan de lutte contre l’ambroisie.
Malheureusement, le seul remède à la prolifération de cette plante sauvage reste l’arrachage. «  Si on trouve de l’ambroisie sur son terrain, on doit immédiatement l’arracher. Si la plante se trouve sur un terrain communal, la municipalité doit être prévenue », commente Sébastien Weitz. Une plate forme de signalement a été mise en place par l’Agence régionale de santé (ARS) et la région Rhône-Alpes afin de faciliter la reconnaissance et l’arrachage de cette plante. Une application mobile permet également de repérer plus facilement les plans d’ambroisie. Les photos sont envoyées à la plateforme de signalement qui prévient ensuite les organismes compétents pour procéder à l’arrachage. « Malheureusement, ces moyens sont insuffisants. Les premières estimations montrent que la plante prolifèrent plus vite que l’on ne l’arrache », admet Sébastien Weitz.

Ambroisie, les symptômes de l’allergie

Selon les dernières estimations, entre 6 et 12% de la population française serait sensible à l’ambroisie. Les symptômes, assez similaires au rhume des foins, se traduisent par des rhinites (sensation de picotement du nez, écoulements nasaux, éternuements), des conjonctivites (yeux qui piquent, rouges, gonflés et larmoyants), des trachéites, avec parfois des incidences plus graves ou plus désagréables comme des crise d’asthme, des poussées d’urticaire ou d’eczéma. Ces symptômes sont d’autant plus prononcés que le taux de pollen dans l’air est élevé, la chaleur et le vent accentuant les effets néfastes du pollen en période estivale.
Le Département du Rhône et la Métropole de Lyon a mis en place un numéro vert (appel gratuit) dédié à l’ambroisie : 0 800 869 869.

A SAVOIR

L’ambroisie est une mauvaise herbe qui peut atteindre plus d’un mètre de haut. Originaire d’Amérique du Nord, elle arrive en France au 19e siècle, probablement dans une cargaison de graines de semences provenant des Etats-Unis. Actuellement, l’ambroisie est présente dans la plupart des départements français. Mais la région de France la plus touchée est de loin la région Rhône-Alpes. Par ailleurs, selon une étude menée par des chercheurs français, publiée dans la revue Nature climate change, la prolifération de l’ambroisie devrait s’accélérer dans les prochaines décennies. La concentration de pollen dans l’atmosphère pourrait même être multipliée par quatre d’ici à 2050, certaines zones jusqu’alors épargnées comme le Nord de la France ou le Sud de la Grande-Bretagne étant les prochaines victimes de cette plante invasive.

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