Covid-19 : une foule de questions autour de l’épidémie
La mise au point d'un vaccin est un long processus, pour le Covid-19 comme pour les autres virus. Ma Santé vous explique pourquoi. ©Freepik

Malgré le déconfinement, de nombreuses interrogations subsistent sur l’épidémie de Covid-19. À quand le vaccin ? Vraiment efficace, le masque ? Les diabétiques, cibles du fléau ? Face au flot de questions propagé par le coronavirus, la rédaction de Ma Santé répond aux principales interrogations des internautes avec le concours du Dr Dorothée Gilbert, généraliste au Centre de Santé Jean Goullard à Vaulx-en-Velin.

Alors que le déconfinement débute, pourquoi est-ce si long d’obtenir un vaccin contre le Covid-19 ?

À Lyon (BioMérieux, Sanofi…) comme dans le monde entier, de nombreux laboratoires s’activent à la mise au point d’un vaccin, seul moyen véritable de venir à bout du coronavirus. Mais le processus d’élaboration d’un vaccin est très long, car il se découpe en plusieurs étapes incompressibles (conception, mise en culture, fabrication, essais cliniques…) dont certaines durent plusieurs mois. Inutile, malgré l’urgence, d’espérer un vaccin avant 2021, ce qui serait déjà un tour de force.

LE CHIFFRE: 12 à 18 mois, le délai annoncé par le président de l’OMS Tedros Ghebreyesus

Je viens d’accoucher, comment protéger mon bébé ?

Il est indispensable de maintenir toutes les consultations de suivi classique du nourrisson et de ne pas reporter les vaccinations obligatoires. Il faut bien sûr respecter les gestes barrières (lavage des mains quand je m’en occupe, mouchoirs à usage unique, distance de sécurité auprès des autres, éternuement dans le coude, désinfection des surfaces contaminées…), qui mettront le nourrisson à distance du virus. L’allaitement n’est pas remis en cause, même en cas d’infection de la mère, selon la Haute Autorité de Santé. En cas de symptômes respiratoires, il faut porter un masque et, bien sûr, contacter son médecin.

LA DUREE: 48h, le délai préconisé par la Haute Autorité de Santé pour quitter la maternité si tout va bien (afin de réduire le temps de présence à l’hôpital)

Pourquoi le surpoids est-il un facteur de risque de gravité ?

La progression de l’épidémie a démontré que l’obésité favorisait le développement de symptômes graves du virus, comme c’est d’ailleurs aussi le cas pour la grippe. Les personnes en situation d’obésité présentent plus de risques de complications en raison des pathologies associées (diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires et respiratoires…), mais également sans pathologies associées à l’obésité. L’obésité (IMC > 30) est même devenue une indication à réaliser le test de dépistage en cas de symptômes. Vigilance, et respect strict des gestes barrières s’impose, même en période de déconfinement…

LE RATIO: 47% des patients en réanimation sont en situation d’obésité (étude CHRU de Lille)

C’est quoi, l’immunité de groupe ?

L’immunité de groupe (dite aussi collective ou grégaire) est le seuil de 60 à 70% d’individus immunisés (ou vaccinés) parmi la population que les épidémiologistes jugent nécessaire pour enrayer l’épidémie. Le mécanisme est simple : au-delà de ce taux, le risque pour un individu non immunisé de rencontrer un malade et d’être infecté diminue, ce qui empêche la maladie de se propager et contribue ainsi à sa disparition. Malgré le déconfinement, on en est loin…

LE RATIO:60 à 70% le seuil de l’immunité de groupe

Durant le déconfinement, porter un masque protège-t-il totalement du risque de contamination ?

Non. Les masques anti-projections ne protègent pas complètement d’une contamination au Covid-19 par voie aérienne. En réalité, s’ils sont bien mis sur le nez et autour de la bouche,  ils limitent fortement les risques de propagation, en réduisant les émissions de postillons en cas de toux ou d’éternuement. C’est pourquoi le gouvernement préconise (désormais…) le port de masques, pour les sujets infectés mais aussi pour tous les autres. Et attention à bien vous laver les mains régulièrement !

45 millions, le nombre nécessaire de masques par semaine (tous type confondus), selon Édouard Philippe

La hausse des températures a-t-elle un effet sur le virus ?

Contrairement à une idée reçue abondamment colportée, une douche chaude, un bain de soleil ou un chauffage à fond ne protègent aucunement du Covid-19 ! Si l’augmentation de la température corporelle, à travers la fièvre, est bien un réflexe corporel déclenché par l’organisme pour lutter contre le virus, le réchauffement extérieur du corps n’a aucun effet sur le virus ou la bactérie contractée.

LE DEGRE: 36,5 à 37,5°, la température corporelle interne normale

Je suis diabétique, ai-je plus de risque d’être infecté ?

Non, une personne souffrant de diabète de type 1 ou 2 n’est pas plus menacée d’être contaminée qu’une autre. En revanche, le diabète, comme le surpoids, peut être un facteur de gravité en cas d’infection, susceptible de déséquilibrer les glycémies et d’entraîner des complications aigües. Il faut donc faire preuve d’une vigilance accrue et respecter au mieux les gestes barrières.
Source : Fédération Française des Diabétiques

LE CHIFFRE: 2 à 4 La multiplication du risque d’infection sévère pour un diabétique

Les médecins et hôpitaux se sont organisés pour assurer une sécurité maximale en cas de consultation: n’attendez pas ! ©Freepik

Y a-t-il un risque à consulter mon médecin ?

En cas de pathologie chronique, il est indispensable de continuer à consulter son médecin traitant. Les médecins en ville comme à l’hôpital se sont organisés pour limiter les risques de contamination, par la téléconsultation, mais aussi en cas de consultation physique au cabinet par l’organisation des locaux, le respect de la distanciation sociale, le port de masques si besoin, des horaires dédiés aux patient Covid… S’il existe un risque de contamination au Covid-19, renoncer au suivi des pathologies chronique représente AUSSI un risque pour la santé.

À SAVOIR

Le conseil en + du Dr Dorothée Gilbert :
« Le confinement a eu des répercussions importantes sur la santé mentale, l’anxiété, la dépression. Parlez-en à votre médecin traitant, il pourra vous aider. »

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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