La campagne de dépistage massif organisée par la région débutera mercredi 16 décembre prochain. Elle prendra fin le mercredi 23 décembre, à la veille de Noël. L’enjeu est de taille et répond à une nécessité sanitaire qui a poussé les professionnels de santé à rallier en masse l’initiative propulsée par Laurent Wauquiez. Le déploiement est inédit en France : 1300 centres éphémères vont ouvrir, en plus des 1300 centres de prélèvements existants. 15 000 médecins, infirmiers, pharmaciens et mêmes kinés y proposeront toute la semaine des tests antigéniques et PCR.
C’est une opération de dépistage à l’ampleur inédite qui va débuter en Auvergne-Rhône-Alpes juste avant les fêtes. Du mercredi 16 au mercredi 23 décembre, 15 000 professionnels de santé vont se mobiliser dans plus de 2600 centres de dépistages. Avec une mission : tester le plus grand nombre possible d’habitants de la région, sur la base du volontariat.
Ambitieux ? Critiqué par ses opposants, le président de la Région, Laurent Wauquiez, semble en passe de réussir son pari. Les 8 millions d’Auverhônalpins ne seront pas tous dépistés. Mais tous ceux qui le souhaiteront le pourront. Pour y parvenir, la Région n’a pas lésiné sur les moyens, investissant près de 20 millions d’euros dans l’opération (13 millions pour l’achat des tests, 6 millions dans du matériel). Et les professionnels de santé ont massivement adhéré au principe.
Dépistage : les infirmiers libéraux massivement mobilisés
La semaine dernière, le virologue lyonnais Bruno Lina a pris la tête du conseil scientifique destiné à encadrer l’opération et à en analyser les résultats. L’Agence Régionale de Santé s’est impliquée, de même que la plupart des corporations, à l’image des infirmiers libéraux, pourtant sur la brèche de longue date. “On parle de 1800 infirmiers mobilisés, mais nous seront vraisemblablement plutôt 3000”, annonce ce jeudi 10 décembre Lucien Baraza, le président de l’URPS infirmiers libéraux. Même son de cloche du côté des médecins libéraux, comme le confirme le président de leur URPS, le Dr Pierre-Jean Ternamian : “dépister avant les fêtes est capital. C’est la seule action possible, et il faudra sans doute la renouveler tant qu’il n’y aura pas de vaccination disponible”.
Plus de 15 000 professionnels de santé, soit 5000 de plus que dans les projections de départ, seront donc mobilisés. Parmi eux, des médecins, laborantins, infirmiers, pharmaciens, étudiants, kinés, mais aussi des sapeurs-pompiers et bénévoles associatifs, assistés dans leurs tâches par de simples volontaires.
Ces professionnels proposeront gratuitement et sans ordonnance des tests antigéniques et PCR dans 1300 centres de prélèvements éphémères, dont 40 itinérants. Ils s’ajouteront aux 1300 sites de dépistage existants. Le déploiement, colossal, est inédit en France et servira sans doute de référence en cas de succès.
La campagne passera-t-elle aussi par Lyon ?
Grenoble, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand, Annecy, Valence, Chambéry… La plupart des collectivités locales et territoriales jouent le jeu. Celles qui traînent la patte sont attendues au tournant. “J’attends toujours la réponse du maire de Lyon”, note ainsi Laurent Wauquiez. “Nous ne voulons pas que les Lyonnais soient privés de cette opportunité de dépistage. J’espère que le bons sens va revenir. Il faut travailler ensemble et mettre de côté nos différents politiques. Car le Covid, lui, n’a pas d’étiquette”. Grégory Doucet, le maire de Lyon, juge en effet l’opération prématurée. Selon lui, elle n’aurait de sens qu’en phase ascendante de l’épidémie.
Le timing, pour autant, importe peu les professionnels de santé, pour qui toutes les actions sont bonnes à prendre. Ce qui donne du poids à l’initiative régionale : “On espère tous que le succès de cette campagne de dépistage va permettre de contenir cette épidémie qui nous épuise depuis près d’un an”, livre Olivier Rozaire, le président de l’URPS pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes. “On nous parle déjà d’une troisième vague, mais nous souhaitons surtout que cela s’arrête et que l’on reprenne une vie normale”, poursuit le pharmacien de la Loire.
Déconfinement: un couvre-feu dès 20 heures !
Le rebond épidémique qui semble se dessiner à l’aube des fêtes légitime lui aussi un peu plus cette opération d’envergure. Chaque professionnel de santé pourra ainsi rappeler de visu les bons comportements à observer. Essentiel, en ces temps de retrouvailles festives et familiales…
Les nouvelles annonces formulées par jean Castex ce jeudi soir sont allées dans ce sens. Le déconfinement, au 15 décembre, s’accompagnera d’un couvre-feu établi à partir de 20h, et non 21h comme imaginé précédemment. S’il sera levé le soir du 24 décembre, il restera en revanche en vigueur le 31 décembre. Les attestations de déplacements sont supprimées. Quant aux cinémas, musées et salles de théâtres, ils demeureront fermés au moins trois semaines de plus.
À SAVOIR
Un tiers des Français aurait manifesté son intention de se faire dépister avant les fêtes de fin d’années. Soit une forte demande en un laps de temps réduit, qui risque d’occasionner des pénuries de tests dans certains territoires. Un risque qui ne devrait pas concerner la région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez a annoncé que 2,2 millions de tests antigéniques avaient été provisionnés. Bien plus que ce qui devrait être réalisé durant cette semaine de dépistage massif.