Une semaine de tests décisive avant Noël
Les infectiologues de la région veulent profiter de la campagne de dépistage de la population proposée la semaine précédant Noël pour recueillir des informations susceptibles d'aider à maintenir une circulation basse du virus. Photo Freepik

Pour le dépistage de masse de la Covid-19, Auvergne-Rhône-Alpes s’est dotée d’un conseil scientifique composé des meilleurs infectiologues de la région. Présidé par Bruno Lina, ce comité sera chargé de coordonner cette opération inédite en France, du 16 au 23 décembre. L’occasion, selon Laurent Wauquiez, de rappeler à la population l’importance d’une vigilance accrue au moment d’aborder les fêtes.

La campagne de dépistage de masse de la Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes se déroulera du 16 au 23 décembre. Laurent Wauquiez a officiellement présenté ce vendredi les membres du conseil scientifique qui piloteront cette campagne inédite en France. Ce comité sera présidé par l’infectiologue lyonnais Bruno Lina. Il sera notamment chargé d’interpréter les résultats de cette opération de grande ampleur.

 « Le danger est réel de se dire que le virus est derrière nous”, a martelé d’emblée le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en préambule à cette présentation. Une région où les hôpitaux et les Ehpad restent clairement sous tension.

Plus de 1000 sites de dépistage en Auvergne-Rhône-Alpes

Plus de 10 000 professionnels de santé seront déployés, dans 1000 lieux en plus des centres de dépistages actuels. Ils recevront, sur la base du volontariat, tous les habitants qui le souhaiteront. L’enjeu? Etablir un dépistage le plus large possible, tout en affinant les résultats avec des dépistages ciblés dans des entreprises, des administrations ou encore des lycées. La compilation des ces données permettra l’élaboration de stratégies pour contrôler la circulation du virus. Dont d’autres régions pourraient alors s’inspirer.

“Le simple dépistage de masse, testé en Slovaquie ou à Liverpool, a montré ses limites. Il doit être complété par des actions ciblées, susceptibles d’alimenter l’information sur la circulation du virus”, explique Bruno Lina. Ce conseil scientifique (voir A SAVOIR) n’a pas été uniquement constitué pour cette opération test de la semaine précédant Noël. “Nous allons nous inscrire sur la durée, car le phénomène épidémique ne va pas s’arrêter en quelques mois”.

Le rôle des infectiologues sera donc de guider la Région dans ses actions. Et, surtout, tirer des conclusions utiles dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19. “Tout ne peut pas venir d’en haut” (du gouvernement et des autorités sanitaires, NDLR), livre Bruno Lina. Le gouvernement a en effet aussi ciblé Saint-Etienne, l’une des agglomérations les plus touchées durant la deuxième vague, pour une vaste opération de dépistage. “Il est important d’accompagner les initiatives locales. Cela permet de proposer des stratégies et d’évaluer des méthodes pour réduire la circulation du virus. De mettre au point des outils pour surveiller l’épidémie et mieux la contrôler”, a commenté le virologue lyonnais.

Dépistage de masse : une semaine cruciale juste avant les fêtes

A plus court terme, cette campagne régionale de dépistage, dont le détail sera précisé la semaine prochaine, arrive à point nommé pour éviter un éventuel relâchement. “C’est un bon support pour sensibiliser la population à adopter les bons comportements préconisés par le conseil scientifique”, confirme Laurent Wauquiez.

“C’est pour cela qu’elle devait être réalisée avant les fêtes”, a-t-il précisé. Sans doute à l’intention des maires de Lyon et Villeurbanne, qui préconisent des tests en phase croissante de l’épidémie. Et non décroissante comme c’est le cas actuellement.

Les fêtes de fin d’année inquiètent en effet clairement les virologues. “Une semaine après Thanksgiving, on bat des records de contamination aux Etats-Unis“, prévient Bruno Lina. “Les lieux de contaminations sont clairement identifiés, il s’agit des rassemblements familiaux. L’enjeu est de s’approprier les bons comportements de prévention“. Et ce avant les fêtes, donc. Les forces sanitaires déployées à l’occasion de cette semaine de tests de masse auront donc un rôle très pédagogique à jouer, aussi.

À SAVOIR

En première ligne depuis le début de l’épidémie, le professeur lyonnais Bruno Lina a naturellement pris la tête de ce conseil scientifique. Il sera accompagné par quatre autres infectiologues régionaux : les Pr Elisaberh Bothelo-Nevers (CHU de Saint-Etienne), Jean Beythou (CHU de Clermont-Ferrand), Olivier Epaulard (CHU de Grenoble) et Philippe Vanhems (CHU de Lyon).

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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