La malbouffe sévit dans les universités françaises
Les emplois du temps des étudiants sont souvent incompatibles avec un bon équilibre alimentaire ©DR

Les étudiants ont parfois tendance à oublier que leur alimentation et l’activité physique sont deux facteurs indispensables pour leur santé, comme le confirme une enquête de la mutuelle étudiante EmeVia. Explications et conseils de Mickaël Dielman, diététicien-nutritionniste sur Lyon et diplômé d’état.

Deux étudiants sur cinq estiment avoir une alimentation déséquilibrée. Un problème qui concernent en particulier les jeunes en premières années d’études supérieures. En cause, des modes de vie inadaptés et une part prépondérante de la restauration rapide. Cette cuisine, trop riche en gras ainsi qu’en sel et en sucre, est à l’origine de bon nombre de pathologies comme l’explique Mickaël Dieleman, diététicien-nutritionniste à Lyon : « une des premières conséquences majeures de la malbouffe peut-être le surpoids voir l’obésité, mais on constate aussi que la “junkfood”  influe sur l’état de fatigue général dans la mesure où l’organisme n’est pas correctement alimenté. » Sur ces étudiants qui pensent avoir une alimentation déséquilibrée, 46% sont en situation de surpoids et 54 % en situation d’obésité.

Les étudiants mangent mal et trop vite…

L’enquête réalisée par la mutuelle EmeVia (1), en partenariat avec l’Institut CSA (Consumer Science & Analytics), révèle que 66% des étudiants ont un déjeuner dont le coût varie entre 3,15 € (prix d’un repas universitaire) et 6 €. De faibles budgets qui ne sont toutefois pas incompatibles avec l’équilibre alimentaire puisque, selon le diététicien, « il est tout à fait possible de manger équilibré à petits prix en utilisant des aliments “pratiques”, par exemple des soupes, des surgelés pour les légumes, des pâtes ou du riz pour les féculents, des œufs ou du jambon pour les protéines et des compotes pour les fruits. C’est même moins cher que d’acheter des produits gras et sucrés ».
Plus que la composition des plats et les contraintes financières, la plupart des étudiants – notamment en universités et dans les grandes écoles – souffrent de certaines pratiques alimentaires néfastes à l’organisme. En cause, des emplois du temps anarchiques qui les contraignent à manger ‘’sur le pouce’’ à l’heure du déjeuner, entre deux cours, voire parfois tard le soir. 70% des étudiants qui estiment avoir une alimentation déséquilibrée ont un temps de déjeuner compris entre 15 et 30 minutes. « C’est mauvais pour la santé dans la mesure où la digestion risque d’être défectueuse. L’organisme perçoit trop d’aliments en même temps, ce qui peut engendrer des ballonnements et des maux de ventre. De plus, le corps n’utilise pas la totalité de l’énergie fournie par la nourriture. A savoir qu’un repas moyen doit durer au minimum une vingtaine de minutes pour que l’organisme digère correctement ». Une problématique beaucoup plus flagrante dans les universités, les grandes écoles et les classes préparatoires. Ainsi, 42% des étudiants en école de commerce/communication/marketing et 43% des étudiants en éco-gestion affirment avoir une alimentation déséquilibrée, contre seulement 25% dans les filières liées à l’agriculture et l’agroalimentaire.

Le sport pour garder la forme

Parmi les étudiants qui estiment avoir une alimentation saine, 73% ont une pratique sportive régulière et 64% pratiquent une activité physique au moins une fois par semaine. “ Si on ne s’entretient pas, l’organisme peut éprouver des états de carence. Sans oublier que faire du sport engendre des bienfaits psychologiques non négligeables ». De fait, l’activité physique induit une meilleure alimentation. Selon l’enquête, les étudiants les plus sportifs consacrent davantage d’importance aux temps de repas: 14% d’entre eux mangent en plus de 30 minutes contre seulement 10% pour ceux n’ayant pas de pratique régulière du sport. Pour rappel, le Plan national nutrition santé (PNNS) insiste sur la nécessité d’allier alimentation équilibrée et activité physique régulière (au moins 30 minutes de marche par jour).

(1) Depuis 1999, EmeVia publie tous les deux ans une enquête santé réalisée auprès d’un échantillon de 44 269 étudiants.

A SAVOIR

1 étudiant sur 5 ne prend que deux repas par jour. Sauter le petit déjeuner est formellement déconseillé par les nutritionnistes car, au réveil, l’apport énergétique est indispensable pour être en forme tout au long de la journée.

 

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