La seule prévention qui existe face à l'apparition du glaucome, est le dépistage précoce. ©UNADEV

Le glaucome touche plus d’un million de personnes en France dont près d’un tiers sans qu’elles le sachent. Pour lutter contre cette maladie, l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV) organise du 27 au 29 octobre une opération de dépistages gratuits et sans rendez-vous à Lyon. L’occasion de mettre en lumière cette pathologie graves pouvant amener à la cécité alors que la crise sanitaire dû au Covid-19 a éclipsé l’importance du dépistage des autres pathologies.

Sournois et asymptotique, le glaucome peut avoir de graves conséquences sur la vue allant d’handicaps visuels à la cécité. Sous-estimée, cette maladie toucherait pourtant plus d’un million de Français. Un pronostic alarmant qui fait du dépistage du glaucome l’un des enjeux majeurs de santé publique alors que la maladie du Covid-19 a pris le pas sur la communication autour d’autres pathologies graves. C’est face à ce constat que l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV) organise des opérations de dépistages gratuits du glaucome ce mardi 27 au jeudi 29 octobre 2020 à Lyon.

Mais qu’est-ce qu’un glaucome et comment se rendre compte de sa présence ? Les réponses du Professeur Philippe Denis, ophtalmologue à Lyon.

 

Glaucome : “des dommages irréversibles’

Qu’est-ce que le glaucome ?

Le glaucome est une maladie du nerf optique, qui est le câble qui envoie la lumière au cerveau. Cette maladie est généralement liée à une augmentation de la tension oculaire. Cette montée de pression altère le nerf optique, ce qui entraîne des “trous” dans le champ visuel. La forme la plus fréquente est celle du glaucome à angle ouvert, qui concerne 90% des patients. Il est dû à la fermeture très progressive du trabéculum qui est le filtre d’évacuation du liquide intra-oculaire.

Quels sont les signes de la présence d’un glaucome ?

C’est là l’un des problèmes de cette maladie, qui évolue lentement et progressivement. On ne se rend compte de rien : le cerveau reconstitue en effet automatiquement l’image, et l’autre œil compense celui qui est touché. Les premières gênes surviennent parfois 10 ans après le déclenchement de la maladie. Il est donc souvent trop tard au moment de la prise en charge du patient, car les dommages sont pour la plupart irréversibles. Ce qui est perdu l’est pour toujours.

Glaucome : des milliers de personnes ignorent en être victimes

Comment prévenir la maladie ?

La seule prévention qui existe, c’est le dépistage. Aucune vitamine ou médicament quelconque ne peut empêcher l’éclosion d’un glaucome. On peut heureusement en détecter les stades les plus précoces en recourant à des appareils simples, indolores et non invasifs, qui offrent une vue 3D de l’architecture du nerf optique et permettent de détecter les premiers signes. La mesure de la pression oculaire est aussi un examen simple, non douloureux et réalisable en quelques secondes.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les risques sont plus importants chez les personnes présentant une tension de l’œil, ayant des antécédents familiaux ou/et souffrant de myopie ou d’hypermétropie. On constate aussi un nombre deux fois plus élevé de cas chez les populations afro-antillaises. L’âge, également, est important, les glaucomes se déclarant le plus souvent après 50 ans.

Est-ce une maladie rare ?

Au contraire, on estime à 7 à 800 000 le nombre de patients atteints d’un glaucome en France, et à 3 à 400 000 le nombre de ceux qui ignorent qu’ils en sont victimes. Soit un total de 1 à 1,2 millions de personnes touchées dans notre pays. Une étude a récemment démontré que les cas de glaucome représentaient une consultation sur dix dans nos cabinets d’ophtalmologie. Il s’agit donc bien d’un enjeu de santé publique majeur.

Glaucome : dépistage obligatoire dès 45 ans !

Comment soigne-t-on un glaucome ?

On ne corrige pas un glaucome avec des lunettes. Il existe en revanche plusieurs thérapeutiques destinées à abaisser la pression oculaire, à base de collyres dans 80 % des cas, de laser et de chirurgie pour les cas les plus graves. La chirurgie donne en effet de bons résultats, mais elle est réservée aux cas de glaucomes qui continuent d’évoluer lorsque les traitements en collyres ne sont pas assez efficaces.

Peut-on enrayer l’évolution de la maladie ?

La plupart du temps, le glaucome se stabilise et n’évolue pas, si tant est qu’il ait été dépisté tôt et qu’il ait été convenablement traité. En revanche, l’absence de traitement peut rapidement engendrer une dégradation de la vision, occasionner de la gêne quotidienne, pour lire ou pour conduire, voir aboutir à une cécité partielle ou totale. D’où l’importance primordiale d’un dépistage précoce, surtout à partir de 45 ans !

Existe-il d’autres formes de glaucome ?

Il en existe en effet une forme plus rare et dangereuse, le glaucome aigu, ou à angle fermé. Ce galucome survient lorsque l’iris se colle au trabéculum, ce qui engendre une augmentation brutale de la tension oculaire, qui se traduit par de vives douleurs, une chute rapide de la vision, des nausées… Il s’agit d’une urgence ophtalmologique, qui nécessite une prise en charge immédiate.

À SAVOIR

1 à 1,2 million de personnes seraient atteintes de glaucome en France, dont un tiers sans le savoir. Cette déficience oculaire est à l’origine de 10 à 15% des cas de cécité dans l’Hexagone. Elle concerne 8% des plus de 55 ans. En raison du vieillissement de la population, on constate une augmentation constante du nombre de cas dans le monde. Il serait de plus de 70 millions aujourd’hui contre 100 millions en 2030.

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

1 COMMENTAIRE

  1. C’est possible de faire ça a Marseille pour la vue dans ma Famille Maternel il y’a des pathologies de Diabétique Cardiaque etc.. aucun medecin m’a dit de quel maladie physique je souffre je sais juste mes problème psy je veut conserver mes 5 sens trop precieux pour toutes personnes Hommes ou Femmes jeune ou vieux pour moi ont est tous égaux face a la Maladie partout dans le Monde je sais a quel expert de medecine voir sii c’est un ophtalmologue neurologue généraliste j’ai jamais était une personne mauvais ou malveillant je m’ennuie de temps en temps mais je m’occupe avec la technologie Smartphone TV presse informatique imaginé une vie sans ces 5sens ça serait vraiment trop dure et invivable comme vie :/

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