En quête de nouvelles recrues, les métiers du soin sont souvent mis en valeur pour leur dimension humaine et leur utilité. On en oublie qu’ils sont surtout sources de compétences et de véritables perspectives de carrière.
Oui, la vocation, le sentiment d’utilité, le sens que l’on donne à son engagement sont de formidables leviers pour regonfler l’attractivité des métiers du grand-âge et de l’autonomie. Mais on ne devient pas aide-soignant ou infirmier sans prétendre à de sérieuses qualifications, socles d’un parcours professionnel épanouissant et valorisant. « Travailler en gériatrie et en gérontologie requiert de véritables compétences, face aux multiples pathologies du vieillissement », confirme Christine Martin, elle-même ancienne infirmière et aujourd’hui chargée de mission ressources humaines à l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes.
Ce savoir-faire, basé sur les formations initiales, s’étoffe au gré des années et de l’expérience acquise sur le terrain. Le bagage clinique, tout d’abord, est conséquent, entre soins spécifiques aux personnes âgées ou en situation de handicap, utilisation de technologies dédiées, gestes d’urgence… Cette expertise se conjugue à un exigeant savoir-être professionnel, enrichi au fil du travail en équipe, des relations avec les résidents, des situations pathologiques auxquelles le soignant sera confronté… L’ensemble forme un référentiel solide, qui donne une autre dimension à la simple vocation. Alors, prêts à vous lancer dans un ‘’vrai’’ métier ?
Témoignages : grand-âge et autonomie, des vocations synonymes de carrières
Maelle Aragot, 20 ans, Lyon (Rhône)
En formation d’aide-soignante, Pôle Formation Santé ACPPA
« C’est un métier qui a beaucoup de valeurs, ce qui est primordial pour moi. L’apprentissage que je suis pour devenir aide-soignante va me servir à atteindre mon objectif : devenir infirmière. C’est une profession dans laquelle on peut évoluer, grâce aux compétences que l’on accumule peu à peu ».
Fatoumata Traoré, 37 ans, Lyon (Rhône)
Aide-soignante au SSR Val Rosay, diplômée en 2014
« J’ai suivi une reconversion à 28 ans, en partie parce que je savais qu’il y avait des perspectives d’évolution, notamment vers le métier d’infirmière. Je me suis rendu compte que côtoyer différents publics, faire face à des pathologies variées, collaborer avec des équipes pluridisciplinaires faisait monter en compétences, au niveau des soins, des méthodes et du relationnel ».
Laura Gacem, 23 ans, Le Chambon-Feugerolles (Haute-Loire)
En formation d’aide-soignante, Croix-Rouge de Saint-Étienne
« Manager chez McDonald’s, je voulais changer de métier. J’ai bien fait, car je suis aujourd’hui très épanouie : au sein de l’Ehpad La Maison d’Annie, à Saint-Victor-sur-Loire, je mesure ce que l’on apporte au quotidien aux personnes âgées, qui m’apprennent à être plus calme et patiente. Je sais que je pourrais évoluer, monter en grade à travers, peut-être, un diplôme d’infirmière pour rejoindre un secteur qui m’intéresse beaucoup : l’hôpital ».
Pour en savoir plus : consultez le portail professionnels de l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes.
À SAVOIR
Le DEAS, ou diplôme d’État d’aide-soignant, est indispensable à l’exercice de cette profession. Certains diplômes offrent des dispenses d’unités de formation : auxiliaire de puériculture, ambulancier, aide à domicile, auxiliaire de vie sociale, aide médico-psychologique… Après un nombre variable d’années d’exercice, un aide-soignant peut faire évoluer sa carrière vers d’autres métiers (assistant dentaire, infirmier, aide médico-psychologique, moniteur-éducateur ou encore laborantin d’analyses médicales).