Après sept semaines d’épidémie qui auront vu près de 2,7 millions de Français consulter leur médecin, la grippe saisonnière semble enfin en net recul dans la plupart des régions. Même si le virus fait de la résistance dans le Centre et sur la façade Est du pays.
Le pic épidémique de la grippe est bel et bien derrière nous en France. Tel est le principal enseignement du dernier bulletin du réseau Sentinelles publié ce mercredi. Dans ce rapport hebdomadaire, les médecins du réseau Sentinelles notent qu’avec 311 000 nouveaux cas enregistrés la semaine dernière, soit 482 cas pour 100 000 habitants, notre pays demeure nettement au dessus du seuil épidémique fixé à 147 cas pour 100 000 habitants. Malgré tout, cette statistique confirme le recul de la maladie, reflux dont les premiers signes avaient été constatés les deux semaines précédentes. “Depuis le franchissement du pic épidémique en semaine 6 (semaine du 2 février), l’incidence des syndromes grippaux est en baisse depuis 3 semaines avec une activité qui reste encore forte. L’épidémie observée cette année est plus importante que l’an dernier et comparable à celle observée il y a 2 ans” soulignent les experts Sentinelles, précisant que “la quasi totalité des régions continue de présenter un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique“.
Toutes les zones géographiques ne sont toutefois pas touchées avec la même virulence par le virus. Ainsi, l’épidémie se maintient à un niveau élevé sur le Centre et toute la façade Est du pays, alors qu’elle est en voie d’extinction sur tout le flanc Ouest, de la Bretagne au Pays Basque. Dans le détail, les régions les plus impactées sont toujours le Limousin (1142 cas.100 000 hbitants), l’Alsace (782 cas/100 000) et la Champagne-Ardenne (752 cas/1000). Le virus fait aussi de la résistance en région Rhône-Alpes avec un ratio de 478 cas/100 000 habitants. Là encore, c’est surtout la façade Est (Savoie, Haute-Savoie et Isère) qui enregistre une forte fièvre, alors que la température retombe progressivement sur le Rhône, l’Ain, et surtout dans la Loire et en Ardèche. L’âge moyen des personnes contaminées se situe autour de 40 ans, les hommes étant autant touchées que les femmes.
Un vaccin très peu efficace chez les seniors
Depuis sept semaines, ce sont au total près de 2,7 millions de personnes qui ont consulté leur médecin généraliste pour des syndromes grippaux. “L’efficacité vaccinale estimée cette année est plus faible que les années précédentes, notamment chez les personnes de plus de 65 ans“. Un constat qui explique la surmortalité enregistrée cet hiver en France. Selon le dernier bulletin de l’InVS (Institut de veille sanitaire), “depuis le début de l’épidémie de grippe constaté à la mi-janvier, la mortalité hivernale, toutes causes confondues, est supérieure de 19% à la mortalité hivernale attendue, calculée à partir des huit années précédentes, soit un excès estimé à 8500 décès“. Rien que la semaine dernière, les services d’urgences en France ont enregistré 3364 passages pour grippe dont 471 hospitalisations.
Dans les prochaines semaines, les médecins Sentinelles prévoient la poursuite de la décrue de l’épidémie, même si la France risque de demeurer encore au dessus du seuil épidémique. Dans ce contexte, la vigilance doit donc être toujours de mise dans votre entourage familial et professionnel en suivant quelques précautions d’usage (se laver les mains régulièrement, éviter tout contact avec les personnes infectées…).

A savoir
Pour le réseau Sentinelles, les syndromes grippaux se traduisent par une fièvre supérieure à 39°C, d’apparition brutale, accompagnée de myalgies et de signes respiratoires.