tout savoir sur l’IVG
L'IVG, une décision d'avorter souvent douloureuse pour la femme. ©Pixabay

Quarante ans après l’ouverture du débat par Simone Veil, 200 000 à 220 000 avortements sont pratiqués chaque année en France, soit une interruption volontaire de grossesse pour quatre naissances. Le point sur les droits, démarches, traitements et conséquences psychologiques d’une IVG.

Spécialiste de la question, Marine Paillasseur, conseillère conjugale à l’hôpital de la Croix-Rousse et infirmière scolaire dans un lycée privé lyonnais, répond aux interrogations les plus courantes des femmes concernées par une grossesse non désirée.

Si la plupart ont entre 17 et 35 ans, l’IVG concerne toutes les femmes de 13 à 50 ans. Et non, comme on l’entend souvent, les adolescentes ou certaines catégories sociales. Cela fait partie des idées reçues, comme celle d’une inflation des IVG année après année, alors que leur nombre reste stable depuis très longtemps.

Elle peut être réalisée soit par un médecin en ville, soit dans un centre d’orthogénie, en hôpital ou en clinique. L’IVG médicamenteuse est possible jusqu’à 8 semaines d’aménorrhée. Elle n’est toutefois pas adaptée à toutes les femmes. L’autre méthode est chirurgicale, par aspiration pratiquée entre 8 et 14 semaines d’aménorrhée en milieu hospitalier, soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie générale. Et toujours en ambulatoire, quelle que soit la méthode. Chaque hôpital a son propre fonctionnement.

Le risque 0 n’existe pas, mais une IVG pratiquée dans de bonnes conditions, avec un réel suivi médical, a rarement de conséquences physiques pour la femme. Les effets indésirables sont rares : une IVG médicamenteuse peut parfois ne pas être concluante et nécessiter une aspiration. Il existe aussi quelques risques infectieux. Il faut savoir que la gravité des risques augmente en fonction de la répétition des IVG.

Lors de l’entretien social, on évoque toutes les possibilités. Certaines décident de garder leur enfant. Elles ont parfois besoin d’un suivi tout particulier durant la grossesse, et d’un travail psychologique pour les aider à l’accepter. Il est difficile, ensuite, de savoir combien de femmes se rendent à l’étranger pour une IVG, mais c’est une pratique qui existe.

A SAVOIR

Le 26 novembre 1974, Simone Veil, alors ministre de la Santé, montait à la tribune de l’Assemblée Nationale pour défendre son projet de loi sur l’IVG, ou interruption volontaire de grossesse. Officiellement légale depuis 1975, elle est aujourd’hui autorisée en France jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée, soit à la fin de la 12e semaine de grossesse, délai au-delà duquel l’avortement est interdit. On estime qu’une femme sur trois est concernée par la question une fois dans sa vie, soit directement, soit en l’envisageant avant de changer d’avis.

Les conditions légales de l’IVG rendent la femme enceinte, qu’elle soit mineure ou majeure, totalement libre de sa décision, et la condition de détresse exigée par la loi Veil de 1975 a même été définitivement abrogée en 2014 par la loi Vallaud-Belkacem.

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