La contraception définitive est un moyen proposé aux couples qui font le choix de ne plus procréer. Cette méthode consiste à bloquer les canaux qui transportent le sperme ou l’ovule afin de supprimer la capacité à se reproduire. La contraception définitive concerne les hommes comme les femmes en âge de procréer.
La contraception définitive vise à empêcher le processus de l’ovulation, la fécondation entre l’ovule et le spermatozoïde. Pour les femmes, on parle de ligature des trompes, pour les hommes de vasectomie. Ces techniques sont globalement maîtrisées. Les risques et effets secondaires restent moindres, mais certaines contre-indications sont à prendre en compte.
Pour les femmes, cette contraception peut s’effectuer de deux manières possibles. Par un empêchement du passage de l’ovule dans la trompe (la ligature proprement dite, soit par la pose d’implants qui permettra une obstruction progressive des trompes.
Ligature des trompes ou implant, comment choisir ?
La ligature des trompes est la méthode de contraception définitive la plus efficace pour les femmes ne souhaitant pas ou plus avoir d’enfants. Cette opération consiste à empêcher l’ovule de passer de l’ovaire vers les trompes de Fallope. La ligature des trompes n’influe pas sur le mécanisme hormonal, ni sur la libido. Elle assure une infertilité définitive. En revanche, et contrairement à certaines idées reçues, elle ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles.
Une méthode, trois techniques
La ligature des trompes peut être réalisée par le biais de trois techniques différentes : l’électrocoagulation, la pose d’anneaux et de clips.
La technique de l’électrocoagulation consiste à utiliser un courant électrique pour cautériser la longueur de chaque trompe de Fallope. On entend par cautériser le réchauffement d’une zone afin de détruire les cellules ou boucher des vaisseaux sanguins. Considérée comme la plus risquée, cette technique est la moins employée.
Les clips comme les anneaux servent à bloquer l’alimentation sanguine des trompes, empêchant ainsi la fécondation. En sectionnant les trompes, ils empêchent mécaniquement aux spermatozoïdes d’accéder à l’ovocyte. Les clips sont faciles d’emploi mais chaque type nécessite un applicateur d’un modèle spécial.
L’anneau pince une partie de la trompe dans l’objectif de l’obstruer. Ainsi ce dernier interrompt la circulation sanguine. Le tissu cicatriciel empêche le passage des spermatozoïdes ou de l’ovule non fécondé.
L’implant
Inséré dans les trompes de Fallope, l’implant crée un mécanisme d’inflammation et de cicatrisation qui obstrue les trompes et bloque ainsi le passage des spermatozoïdes. Il doit être posé sous anesthésie et au sein d’une structure de soins. Néanmoins cette méthode de contraception suscite de la méfiance notamment depuis le scandale des implants de stérilisation Essure, retirés du marché en 2017 suite à de nombreuses plaintes de femmes.
Quels sont les risques et effets secondaires ?
La ligature des trompes n’a généralement pas d’impact sur les règles, l’équilibre hormonal, les rapports sexuels et le désir. Mais les effets secondaires éventuels sont multiples et fréquents : douleurs abdominales, saignements vaginaux, nausées, vertiges et infection.
Le gynécologue précise en général les détails et risques de l’opération, ainsi que les alternatives en matière de contraception. Il veille également au respect de contre-indications éventuelles :
- Une grossesse en cours
- La présence d’une infection pelvienne
- Un état psychique dégradé
- Une malformation génitale empêchant l’accès aux trompes de Fallope
Quelle efficacité ?
La ligature des trompes est la contraception la plus efficace à 99,5%. La technique d’occlusion progressive des trompes n’assure pas une stérilité immédiate. Durant une période de trois mois après l’opération, il est indispensable de recourir à un autre moyen de contraception.
Vasectomie : une contraception immédiate et irréversible
De plus en plus d’hommes ont également recours à la contraception définitive. L’unique procédé possible, la vasectomie, est en plein boom. Cette technique consiste à couper et ligaturer les canaux transportant les spermatozoïdes. Pratiquée sous anesthésie locale, la vasectomie est permanente mais n’assure pas une stérilisation immédiate. Il est donc nécessaire d’utiliser un autre moyen de contraception jusqu’à ce qu’un test de sperme, le spermogramme, confirme l’absence de spermatozoïdes.
La vasectomie ne modifie pas la qualité de la vie sexuelle et ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles.
Les méthodes de la vasectomie
Il existe deux méthodes : la vasectomie classique et la vasectomie sans bistouri. La vasectomie classique consiste à couper et retirer une section des canaux déférents et à bloquer les extrémités, par ligature, cautérisation, suture ou agrafes. Pour ce faire, le chirurgien fait deux petites incisions au niveau du scrotum.
La vasectomie sans bistouri aboutit au même résultat mais en utilisant des instruments permettant de ne faire qu’une seule micro incision au centre du scrotum. Cette technique provoquerait moins de saignement, de douleurs, d’hématomes et d’infections.
Quels sont les risques et effets secondaires ?
Il peut y avoir un risque d’infection comme pour toute intervention chirurgicale mais celui-ci reste minime. On recommande d’attendre huit à seize semaines et une vingtaine d’éjaculations pour que les spermatozoïdes disparaissent définitivement du sperme.
Une vasectomie n’est pas sans effets secondaires, aux premiers rangs desquels douleurs, hématomes, inflammations au niveau des testicules, voire saignements et infection temporaire. Il est déconseillé de reprendre une activité sportive sitôt après l’opération. L’efficacité de la vasectomie est de 99%.
Précisons enfin qu’une opération, la vasovasectomie, permettrait de recréer la perméabilité des canaux déférents. Mais son efficacité reste très limitée et c’est la raison pour laquelle la vasectomie reste qualifiée d’irréversible.
À SAVOIR
Depuis 2012, la contraception définitive est prise en charge par la Sécurité Sociale pour les hommes et les femmes, âges confondus. La stérilisation est offerte aux femmes depuis la loi du 4 juillet 2001. En France la loi impose un délai de 4 mois entre la première consultation et la réalisation.