Désormais, il est possible de savoir à distance quel est l'apport en eau nécessaire aux victimes de brûlures. ©Pexels

Le Service des brûlés du Centre Hospitalier Saint Joseph Saint Luc a développé un nouvel outil informatique de calcul de la surface brûlée. Simple d’utilisation, ce programme permet aux professionnels de santé d’estimer en quelques clics les apports en eau nécessaires aux victimes de brûlures, apports réalisés sous forme de perfusions.

Site de référence pour le traitement des grands brûlés en Rhône-Alpes, le Centre Hospitalier Saint Joseph Saint Luc innove dans la prise en charge de la brûlure. Sachant que la gravité des brûlures est principalement déterminée par la surface de peau atteinte, il s’avère que la surface brûlée est donc un critère clef quant à la nécessité d’hospitalisation dans un établissement spécialisé. C’est aussi – pour les patients les plus gravement brûlés – l’élément permettant de définir les besoins en termes de prise en charge et notamment de « remplissage vasculaire ». Ce « remplissage » a pour but de compenser – au moyen de perfusions – les pertes d’eau subies par l’organisme lorsque le corps n’est plus protégé par la peau. “Toute évaluation erronée de la surface brûlée peut entraîner un mauvais calcul des quantités à perfuser au malade et, de ce fait, s’avérer lourde de conséquences“, expliquent les spécialistes de Saint Luc Saint Joseph. Concrètement, si les besoins en perfusion sont surestimée, ils peuvent conduire à surcharger l’organisme en eau, avec à la clé des risques d’œdèmes et de défaillances d’organes, notamment respiratoires…. Si la quantité à perfuser est sous- estimée, elle ne permet pas de maîtriser convenablement l’état de choc associé à la brûlure. L’estimation précise de la surface brulée est donc indispensable à une bonne prise en charge du patient.

Un programme en ligne simple d’utilisation

C’est dans l’optique de répondre à cette problématique médicale que le Service des brûlés du Centre Hospitalier Saint Joseph Saint Luc a lancé le développement d’un nouvel outil informatique de calcul de surface brûlée. Simple d’utilisation, ce programme, développé en 2 mois et testé sur une période de 18 semaines, est désormais disponible en ligne et accessible via des identifiants communiqués par le Service des brûlés du Centre Hospitalier. A destination des professionnels de santé, il leur permet de procéder à une évaluation de la surface brûlée afin de déterminer, de manière objective, les apports en eau nécessaires au patient. Avantages de ce programme :

  • Sa simplicité d’utilisation. Un système de pinceau et des codes couleurs permettent d’identifier – sur un schéma représentant une silhouette – les zones brûlées et le degré de brûlure. Cette utilisation est adaptable aux écrans tactiles.
  • Sa compatibilité avec la prise en charge des adultes comme des enfants. L’outil prend en compte le poids, la taille et l’âge.
  • Sa souplesse de paramétrage. Il est possible de modifier les critères proposés dans le cadre du protocole de remplissage.
  • La possibilité d’enregistrer les schémas

Depuis octobre 2014, plusieurs centres de traitement de la brûlure ont déjà eu recours à cet outil, tels que les CHU de Toulouse, de Grenoble, d’Amiens, de l’Ile de la Réunion ou l’Hôpital d’Instruction des armées de Percy. A ce jour, plus de 170 schémas ont déjà été réalisés. Avec ce programme, le Service des brûlés du CHSJSL – qui assure les urgences brûlés 24h/24 et traite des patients des régions Rhône-Alpes et Auvergne, ainsi que d’une partie de la Franche-Comté et de la Bourgogne – propose un service innovant aux différents professionnels amenés à prendre en charge des brûlés (SAMU, urgentistes, généralistes…). A noter : le développement d’une version smartphone de ce programme est en projet.

A savoir

Le CH Saint Joseph Saint Luc est un Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC) de centre-ville. Il compte près de 350 lits, emploie 1 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Il exerce une mission de service public sur l’ensemble de ses activités et est à but non lucratif : ses patients bénéficient d’une tarification publique, sans « reste à charge » et sans dépassement d’honoraires.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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