Dengue, chikungunya, mais aussi Zika.. Présent en Rhône-Alpes, le moustique-tigre peut propager plusieurs virus potentiellement dangereux pour la santé. Les explications de Stéphane Robert, président du site Vigilance Moustique, spécialisé dans les actions de prévention et de vigilance contre les moustiques, ainsi que la lutte contre la paludisme dans le monde.
Quelles sont les maladies véhiculées par le moustique-tigre ?
On sait depuis un moment qu’il peut transmettre la Dengue et le Chikungunya. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est aussi capable de véhiculer le virus du Zika, assez proche de la Dengue au niveau des symptômes.
Justement, quels sont les symptômes de ces maladies ?
Ces trois virus ont à peu près les mêmes symptômes qui correspondent avec ceux d’une grosse grippe à savoir : de la fièvre, des douleurs articulaires (le Chikungunya est d’ailleurs appelé « maladie de l’homme courbé », à cause de ces douleurs), de forts maux de tête, des nausées et parfois des irruptions cutanées. Attention, il ne faut pas se précipiter chez le médecin au moindre de ces symptômes. D’ailleurs, les effets d’une piqûre peuvent se faire sentir plusieurs jours après celle-ci. Les personnes qui vont en vacances dans les zones d’Asie du Sud Est cette année doivent en revanche être attentives, car elles seront plus exposées en raison des épidémies qui sévissent actuellement dans cette partie du monde.
Personnes âgées et enfants exposés
Il y a eu des cas avérés de l’une de ces trois maladies en France ?
Oui, un cas suspect sur deux est avéré. Depuis le mois de mai 2014, en France, on a dénombré 144 cas suspects dont 67 sont avérés. Dans la région Rhône-Alpes il y a eu 55 cas suspects dont 25 avérés (16 cas de Chikungunya, 9 cas de Dengue).
Du coup, y a-t-il des craintes à avoir quant à la présence de cet insecte en France ?
Non, il n’y a pas de raisons de s’affoler. Comme je l’ai dit plus haut, les symptômes des virus inoculés correspondent à ceux d’une bonne grippe. Les personnes fragiles et les enfants doivent sans doutes faire preuve d’une plus grande vigilance mais une personne en bonne santé mettra une bonne semaine à s’en remettre. La deuxième raison pour laquelle il ne faut pas s’inquiéter outre mesure, c’est l’efficacité du plan de surveillance mis en place par les autorités. À titre d’exemple, en 2007, en Italie une (légère) épidémie de Chikungunya s’est déclarée suite à l’infection d’une seule personne par un moustique-tigre. Les autorités italiennes n’avaient pas mis en place de plan de surveillance. Par ailleurs, les médecins qui constatent un cas suspect ont pour consigne de faire faire des analyses en laboratoire, permettant notamment d’accélérer les procédures de soins.