Les nuisances sonores peuvent affecter la vie de chaque individu, quel que soit son âge. Dans sa vie professionnelle (open space, centre d’appels, chantier) comme dans un contexte de loisir (concert, écouter de la musique avec des écouteurs), les oreilles sont souvent mises à rude épreuve. 7 Français sur 10 se disent gênés par la pollution sonore. Cette nuisance a des conséquences sur la santé et augmente les risques d’accidents du travail. Explications, avec le concours du Dr Pierre Bertholon, médecin ORL au CHU de Saint-Étienne.
Le bruit en France représenterait chaque année une dépense de 147 milliards d’euros, selon une étude réalisée par l’Agence de la Transition écologique (ADEME). Un coût social qui s’explique de différentes manières : maladies, mortalité prématurée, perte de productivité, dépréciation immobilière. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution sonore serait, après l’air, le facteur environnemental qui provoquerait le plus de dommages sanitaires en Europe. Fatigue auditive, acouphène, hyperacousie, surdité… les lésions de l’oreille interne peuvent se manifester progressivement jusqu’à devenir une gêne voire un handicap au quotidien. La chanteuse Angèle en a d’ailleurs fait une chanson, « J’entends ».
Nuisance sonore : qu’est-ce que c’est ?
C’est un bruit perçu comme gênant ou désagréable. Les nuisances sonores peuvent provenir de diverses sources (transport, chantier, voisinage, etc.) et impacter durablement la santé physique et psychologique d’un individu.
Bruit : attention au niveau sonore et à la durée d’exposition
À partir de quand un bruit est-il dangereux ?
Il faut prendre en compte deux facteurs : le niveau sonore et la durée d’exposition. Pour donner un ordre de grandeur, le seuil de danger est évalué à 80 décibels sur une journée de 8h. Cela correspond au volume sonore d’un restaurant bruyant. Au-delà de 100 décibels, le bruit est dangereux, même sur une courte durée. Cela correspond au volume sonore que peut atteindre une salle de concert.
Les sons aigus sont plus dangereux que les graves, les sons purs (une seule fréquence) plus nocifs que les complexes, les sons imprévisibles (bruits d’impact) sont plus traumatisants que les sons d’apparition progressive.
La sensibilité au bruit, parfois aggravée par l’âge ou la prise de médicaments, peut aggraver les risques d’atteintes auditives.
Comment le bruit affecte le travail ?
Les nuisances sonores peuvent affecter la santé du salarié ainsi que la qualité de son travail. Outre dégrader l’audition, être exposé régulièrement et de façon prolongée à un bruit est une source de stress et de fatigue qui favorise les accidents du travail ainsi que les maladies du coeur, l’obésité, le diabète et les troubles de la santé mentale.
Le bruit peut-il aussi devenir un problème durant les loisirs ?
Selon l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé), 50% des jeunes âgés de 12 à 35 ans souffrent d’une exposition prolongée à des sons dépassants le seuil autorisé. En cause, l’utilisation d’écouteurs ou de casques audio à un volume élevé. Le nombre de décibels dans les salles de concert, les festivals ou encore les discothèques est également à pointer du doigt. Être exposé une dizaine de minutes à 100 décibels cause déjà des lésions importantes au niveau de l’oreille interne.
Comment se manifestent les lésions de l’oreille interne ?
Les cellules nerveuses sont fragilisées puis détruites par un volume sonore inadapté. Des acouphènes (sifflement/bourdonnement), une hyperacousie (intolérance aux bruits normaux) peuvent apparaître jusqu’à souffrir d’une surdité irréversible. 2,5 millions de Français souffriraient régulièrement d’acouphènes selon une étude parue en 2004 par l’association JNA (Journée Nationale de l’Audition).
Une solution pour protéger votre audition : les bouchons d’oreilles
Comment se protéger du bruit ?
Dans le cadre du travail, l’employeur peut traiter l’acoustique de ses locaux en installant des cloisons favorisant l’isolation phonique. Il peut également privilégier des machines peu bruyantes ou les ”encoffrer”. L’utilisation de casques anti-bruit et de bouchons d’oreilles, notamment sur les chantiers, permet de diminuer le risque de perte auditive.
Concernant les activités de loisirs, il est conseillé de limiter le volume sonore et le temps d’écoute (ne pas dépasser 7h par jour). L’utilisation d’un casque supra-auriculaire dont la forme permet de réduire les bruits environnants est à privilégier. Il est fortement recommandé de porter des protections auditives telles que des bouchons d’oreilles lors des événements musicaux.
À SAVOIR
10 millions de personnes ont des problèmes d’audition soit 16% de la population française (source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).
Face aux acouphènes que j’ai commencé à souffrir depuis le printemps 2017, il est incontestable que ceux-ci sont apparus à la suite de bruits trop intenses et répétitifs dans le temps comme dans la durée depuis 2006 et qui se sont surtout accentués en 2018 jusque fin d’été 2021 dans mon entourage trop vulgaire et terriblement festif… A présent, l’hyperacousie est devenue une des résultantes de ces aggravations et surtout un handicap que j’essaie d’apaiser par des tampons protecteurs en silicone avec cordon… Merci !