Une mère tenant son enfant qui tousse à cause de la coqueluche.
La coqueluche, qui touche souvent les nourrissons, mais pas seulement, se manifeste en premier lieu par de fortes quintes de toux. © Adobe Stock

Depuis le début de l’année 2024, plus de 5800 cas de coqueluche ont été signalés en France, dont 153 en Auvergne-Rhône-Alpes selon l’Agence régionale de Santé. Contrairement à la croyance populaire selon laquelle la coqueluche toucherait majoritairement des enfants, cette maladie respiratoire très contagieuse peut affecter des individus de tous âge. Face à l’explosion du nombre de cas, la vigilance est de mise et les professionnels de la santé sont sur leurs gardes et incitent à la vaccination. Qui doit se faire vacciner ? Quels sont les publics à risque ? Éléments de réponse.

Alors que l’on pensait cette pathologie belle et bien disparue, la coqueluche refait surface en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette infection respiratoire contagieuse, causée par la bactérie Bordetella pertussis, se caractérise par une toux persistante et peut durer de six à dix semaines.

La coqueluche est une maladie potentiellement grave, dont les premiers signes ne doivent pas être pris à la légère. “Le symptôme principal est la quinte de toux violente et répétitive, essentiellement la nuit. Elle peut entraîner des difficultés respiratoires”, prévient l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. “Chez les personnes vulnérables et les nourrissons, la coqueluche peut entraîner des complications importantes. Elle peut atteindre différentes parties du corps (poumons, cœur, système circulatoire, etc.) et provoquer d’importantes détresses respiratoires. Dans certains cas, des complications neurologiques peuvent également survenir : le cerveau, la moelle épinière et les nerfs peuvent être atteints. Pour les cas les plus graves, la coqueluche peut entraîner un décès”.

Contrairement à des croyances bien établies, il ne s’agit pas d’une maladie exclusivement réservée aux enfants. En revanche, même si la bactérie circule sans tenir compte de l’âge, la coqueluche peut s’avérer plus grave lorsqu’elle touche un jeune enfant. “Une personne contaminée peut transmettre la coqueluche à 15 autres personnes en moyenne. Sa transmission se fait par voie aérienne au contact direct d’une personne malade. En France, elle se transmet généralement par les adultes ou adolescents vers les nourrissons”, précise l’ARS.

Depuis l’introduction d’une stratégie vaccinale pour les jeunes enfants, les cas de coqueluche ont très fortement diminué. La période du Covid a d’ailleurs permis une nette diminution des cas, grâce à la mise en place des gestes barrières et du port du masque.

Mais force est de constater, depuis ce début d’année, une augmentation alarmante du nombre de cas de coqueluche en France, avec plus de 5800 cas recensés entre janvier et mai 2024, contre 495 sur l’ensemble de 2023. Des statistiques quasi explosives, propres à alarmer les autorités sanitaires dans la plupart des régions, y compris Auvergne-Rhône-Alpes. C’est la raison pour laquelle l’Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes a souhaité ce lundi 10 juin “informer les professionnels de santé et professionnels de la petite enfance ainsi que le grand public, de la situation et rappeler les conduites à tenir et recommandations vaccinales.” 

Depuis le début de l’année 2024, l’ARS a été informée de 150 situations liées à des cas isolés ou groupés de coqueluches en région AuRA. En 2023, on ne comptait que 11 cas signalés. Cette nette augmentation entre les deux périodes témoigne d’une prévalence croissante de la maladie dans la région.

Cette épidémie de coqueluche est particulièrement présente dans certains départements de la région AuRA. Les départements du Rhône (20 cas), de la Savoie (31 cas), de la Haute-Savoie (30 cas) et de la Drôme (19 cas) comptabilisent le plus grand nombre de cas.

L’ARS et Santé Publique France appellent à vacciner les plus exposés et se faire vacciner pour protéger les plus fragiles. Les nourrissons de moins de 6 mois sont particulièrement vulnérables. Les personnes âgées, immunodéprimées et les femmes enceintes courent également un risque important de complications.

Pour lutter contre la coqueluche, trois stratégies de vaccination sont recommandées par l’ARS et Santé publique France :

  • La vaccination obligatoire des nourrissons. Depuis le 1er janvier 2018, les nourrissons doivent être vaccinés contre la coqueluche. Ce schéma vaccinal comprend 3 doses. Une première à 2 mois, une autre à 4 mois, et une troisième à 11 mois.
  • La vaccination des femmes enceintes au cours du 2nd semestre de grossesse. Elle est recommandée à chaque grossesse pour protéger à la fois la mère et le nourrisson.
  • La vaccination des personnes en contact régulier avec les nourrissons. Si la mère n’est pas vaccinée pendant la grossesse, il est recommandé de vacciner les personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson au cours des 6 premiers mois de sa vie (stratégie de cocooning).

Pour prévenir une propagation massive de cette maladie, tous les individus de plus de 18 ans doivent se faire vacciner. 

  • Les personnes fragiles : immunodéprimées ou souffrant de maladies respiratoires chroniques
  • Les professionnels de santé, les soignants et le personnel en contact avec des patients ou des personnes âgées
  • Les étudiants en médecine et en soins paramédicaux
  • Le personnel travaillant dans les maternités, les services de néonatalogie ou de pédiatrie
  • Les professionnels de la petite enfance, y compris les assistants maternels
  • Les personnes s’occupant régulièrement de nourrissons par le biais de baby-sitting

Il est important de souligner que l’efficacité du vaccin diminue avec le temps. Des rappels de vaccin sont donc recommandés à différentes étapes de la vie. À partir de 6 ans, puis entre 11 et 13 ans, à 25 ans, tous les 20 ans jusqu’à 65 ans. Au delà, le rappel s’effectue tous les 10 ans.

Bien qu’il ne soit pas obligatoire, le masque contribue à la protection collective en limitant la propagation de la maladie. Il constitue une mesure barrière efficace contre la coqueluche, comme contre toutes les infections respiratoires.

Il est donc chaudement recommandé, notamment pour les personnes présentant des symptômes respiratoires, en particulier en présence de personnes fragiles, dans les établissements de santé, les espaces clos et les transports en commun.

À SAVOIR 
Bien que la coqueluche ne figure pas parmi les 38 maladies dont la notification est obligatoire auprès de l’ARS, les cas groupés, notamment en cas de survenue dans une collectivité fréquentée par des personnes à risque : maternités, crèches, établissements de santé, etc. doivent être signalés à l’ARS.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du Groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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