Une mère, inquiète de l'épidémie de rougeole, protège son enfant d'une potentielle infection.
Une petite fille de 8 ans est morte jeudi 3 avril dans un hôpital de Lubbock, au nord-ouest du Texas, d’une insuffisance pulmonaire due à la rougeole. En France, la vigilance est renforcée. © Freepik

Alors qu’on pensait la rougeole reléguée aux oubliettes, le virus refait parler de lui… tragiquement. Aux États-Unis, un nouvel enfant, une petite fille de 8 ans qui n’était pas vaccinée, vient de succomber à la maladie. En France aussi, les signaux sont au rouge : plus de cas, plus d’hospitalisations, et une couverture vaccinale encore insuffisante. Derrière ce drame, une réalité : oui, la rougeole peut tuer. 

Le 3 avril 2025, une fillette non vaccinée de 8 ans est décédée au Texas des suites d’une insuffisance pulmonaire provoquée par la rougeole. Elle avait été admise en soins intensifs après plusieurs jours de fièvre élevée, de toux et de difficultés respiratoires. Elle est la deuxième victime pédiatrique de cette maladie aux États-Unis cette année. Un autre enfant, également non vacciné, était décédé de la rougeole dans le même état du Texas, le plus touché par l’épidémie.

Depuis janvier, plus de 600 cas ont en effet été recensés dans le pays, dont près de 500 au Texas, où les taux de vaccination sont parmi les plus faibles du territoire. Ce retour en force d’un virus pourtant évitable relance le débat sur la défiance vaccinale.

En France, une flambée inquiétante des cas

La France n’est pas épargnée. 180 cas de rougeole ont été signalés entre le 1er janvier et le 14 mars 2025, soit plus du double par rapport à l’année précédente sur la même période (83 cas).

Parmi les régions les plus touchées :

  • Hauts-de-France : 55 cas
  • Val-d’Oise : 15 cas
  • Bouches-du-Rhône : 13 cas
    Ain et Alpes-Maritimes : 9 cas chacun

Et les chiffres ne s’arrêtent pas là :

  • 45 % des malades ont été hospitalisés
  • 6 ont été placés en réanimation
  • 20 cas de pneumonie et 1 cas d’encéphalite ont été recensés

Bien qu’aucun décès n’ait été déploré en France depuis 2019 et la mort de deux jeunes adultes immunodéprimés, selon Santé publique France, les chiffres rappellent que la rougeole est loin d’être une simple “maladie infantile”.

La rougeole, une maladie trop vite banalisée

La rougeole, c’est quoi ? Un virus très contagieux, qui se transmet par les voies respiratoires. Une seule personne infectée peut contaminer jusqu’à 15 à 20 personnes si elles ne sont pas immunisées.

Les symptômes classiques :

  • Forte fièvre
  • Toux
  • Éruption cutanée rouge
  • Conjonctivite

Mais ce que beaucoup oublient, c’est que la rougeole peut aller bien plus loin. Chez certains, elle peut provoquer :

  • Des pneumonies graves
  • Des encéphalites (atteintes cérébrales)
  • Des séquelles neurologiques

Depuis 2018, la vaccination contre la rougeole est obligatoire en France pour les enfants. Le schéma vaccinal comprend deux doses :

  • 1re dose à 12 mois
    2e dose entre 16 et 18 mois

Mais aujourd’hui encore, la couverture vaccinale reste insuffisante. Elle est estimée à environ 90 %, alors qu’il faudrait 95 % pour garantir une immunité collective et stopper la propagation du virus

Et ce n’est pas qu’un sujet d’enfants : les adultes nés après 1980 sont aussi invités à vérifier leur statut vaccinal, surtout s’ils n’ont reçu qu’une seule dose.

La réponse est claire : oui. Ce n’est pas fréquent, mais c’est possible, comme le démontrent les deux décès américains et, plus lointain, les cas signalés en France. Et surtout, ce sont des morts évitables. En France comme ailleurs, la majorité des cas graves concerne des personnes non vaccinées ou partiellement vaccinées.

La rougeole est aujourd’hui une maladie qu’on peut éviter… à condition d’avoir les bons réflexes.

À SAVOIR 

La rougeole est 20 fois plus contagieuse que la grippe. Une personne infectée peut transmettre le virus jusqu’à 4 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée, ce qui rend sa propagation particulièrement insidieuse.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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