Une femme qui tousse beaucoup à cause d'une pneumonie.
En France, la pneumonie est plus mortelle chez les personnes âgées et les patients chroniques, avec un taux de létalité de 10 à 30 % en cas d’hospitalisation. © Adobe Stock

Chaque année, la pneumonie touche des milliers de personnes en France. En 2019, 3 862 infections invasives à pneumocoques ont été recensées, soit une incidence de 8,3 cas pour 100 000 habitants. Souvent confondue avec une grippe ou une bronchite, cette infection pulmonaire peut pourtant être grave si elle n’est pas prise en charge rapidement. Fièvre soudaine, toux persistante, essoufflement anormal… Quels sont les premiers symptômes de la pneumonie et comment les reconnaître à temps ? On fait le point.

La pneumonie est une infection pulmonaire qui peut toucher n’importe qui, mais elle est particulièrement dangereuse chez les personnes fragiles comme les nourrissons, les personnes âgées ou celles souffrant de maladies chroniques. Chaque année, cette maladie est responsable de milliers d’hospitalisations et peut entraîner de graves complications si elle n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement.

Souvent confondue avec une grippe ou une bronchite, la pneumonie présente pourtant des signes distinctifs qui doivent alerter. 

La pneumonie est une infection des poumons qui atteint les alvéoles pulmonaires, ces petites cavités où l’oxygène passe dans le sang. Lorsqu’elles sont infectées, elles se remplissent de pus et de liquide, empêchant une bonne oxygénation du corps.

Cette maladie peut être causée par différents agents pathogènes :

Il existe deux types principaux de pneumonie :

  • La pneumonie communautaire, contractée dans la vie quotidienne. Elle est généralement d’origine bactérienne ou virale.
  • La pneumonie nosocomiale, attrapée à l’hôpital, est souvent plus grave car causée par des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Une fièvre élevée et soudaine

Les premiers signes de la pneumonie peuvent être trompeurs car ils ressemblent à ceux d’une infection respiratoire classique. Pourtant, plusieurs symptômes doivent alerter, surtout lorsqu’ils se manifestent en même temps. L’un des moins évidents, c’est la fièvre, puisqu’elle peut être le signe annonciateur de plusieurs autres pathologies. 

Mais, une montée brutale de la fièvre, souvent supérieure à 39°C, accompagnée de frissons intenses. Cette fièvre peut s’accompagner d’une transpiration excessive et d’une sensation de malaise général. Dans les formes virales, la fièvre peut être plus modérée mais s’installer progressivement.

Essoufflement et toux qui s’aggrave rapidement

Au début, la toux est sèche et irritante, puis elle devient grasse, avec des expectorations épaisses (des glaires) pouvant être jaunâtres, verdâtres ou même teintées de sang. Une toux persistante accompagnée de douleurs thoraciques est un signe à ne pas négliger.

L’essoufflement est un signe clé de la pneumonie. Il peut se manifester même au repos ou lors d’un effort minime, comme monter un escalier ou parler longuement. Certaines personnes ressentent une sensation d’oppression et de gêne respiratoire qui s’aggrave au fil des heures. Aussi, des douleurs sont souvent localisées d’un côté de la poitrine et augmentent lorsque la personne inspire profondément ou tousse. Cette douleur peut ressembler à un point de côté très intense.

Une grande fatigue et une faiblesse générale

Contrairement à un simple rhume ou une grippe où l’énergie revient progressivement, la pneumonie entraîne un épuisement intense. La fatigue est persistante, et certains patients décrivent une sensation de lourdeur extrême, les obligeant à rester allongés plusieurs jours.

Chez les personnes âgées, la pneumonie peut se manifester de façon plus discrète, sans fièvre marquée. La confusion, une désorientation soudaine ou une somnolence inhabituelle doivent alerter.

Dès l’apparition de plusieurs symptômes évoqués ci-dessus, il est recommandé de consulter rapidement un médecin, surtout si la fièvre est élevée et qu’elle s’accompagne d’une détresse respiratoire.

Certains signes doivent conduire à une consultation en urgence :

  • Une respiration très difficile, rapide ou sifflante
  • Des lèvres ou des doigts qui deviennent bleuâtres, signe d’un manque d’oxygène
  • Une confusion ou une perte de conscience
  • Une douleur thoracique intense et persistante

Dans ces cas, il faut appeler immédiatement le 15 ou le 112.

Lors de l’examen médical, le médecin écoutera la respiration à l’aide d’un stéthoscope pour détecter d’éventuels crépitements pulmonaires, signe de l’infection.

Si la pneumonie est suspectée, plusieurs examens peuvent être réalisés :

  • Une radiographie des poumons, indispensable pour confirmer la présence d’une infection.
  • Un bilan sanguin, qui permet de mesurer l’inflammation et parfois d’identifier la cause de l’infection.
  • Un examen des crachats, qui aide à déterminer la bactérie ou le virus en cause.

Antibiotiques en cas de pneumonie bactérienne

Si la pneumonie est causée par une bactérie, un traitement antibiotique, généralement à base d’amoxicilline pendant 7 à 10 jours, est prescrit. En cas de résistance bactérienne ou d’allergie, d’autres antibiotiques comme les macrolides (clarithromycine, azithromycine) peuvent être utilisés.

Dans les formes sévères (détresse respiratoire, patients fragiles), une hospitalisation est nécessaire pour une prise en charge sous surveillance avec antibiotiques par voie intraveineuse.

Le repos et l’hydratation

Un repos strict est essentiel pour permettre au corps de combattre l’infection. Il est recommandé de :

  • Boire au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour pour fluidifier les sécrétions et faciliter leur élimination.
  • Éviter les efforts physiques et favoriser un sommeil réparateur, en position semi-assise si besoin pour mieux respirer.

Les médicaments pour soulager les symptômes

Le paracétamol est recommandé pour réduire la fièvre et les douleurs (500 mg à 1 g toutes les 6 heures, max 4 g/jour). Quant aux anti-inflammatoires (ibuprofène), ils sont déconseillés, car ils peuvent aggraver l’infection. Les fluidifiants bronchiques sont parfois prescrits pour aider à dégager les bronches.

L’amélioration survient en 48 à 72 heures sous antibiotiques, mais la toux et la fatigue peuvent persister plusieurs semaines. Une surveillance médicale est nécessaire si les symptômes s’aggravent ou persistent.

La vaccination

La vaccination contre le pneumocoque est fortement recommandée pour les personnes les plus vulnérables :

  • Les nourrissons, chez qui elle est obligatoire depuis 2018.
  • Les personnes âgées de 65 ans et plus, plus à risque de développer des formes sévères.
  • Les personnes immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques (diabète, BPCO, insuffisance cardiaque).

Le vaccin contre la grippe saisonnière est également conseillé, car la grippe peut affaiblir le système immunitaire et favoriser une pneumonie bactérienne en surinfection.

Une bonne hygiène de vie pour limiter les risques

  • Se laver régulièrement les mains, surtout après avoir été en contact avec des surfaces contaminées.
  • Aérer son domicile au moins 10 à 15 minutes par jour pour éviter l’accumulation de microbes.
  • Éviter le tabac, qui endommage les poumons et augmente le risque de pneumonie.
  • Renforcer son système immunitaire avec une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité et une activité physique régulière.

À SAVOIR

La pneumonie représente une cause majeure de décès dans le monde, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pneumonie est responsable de 14 % des décès infantiles dans le monde, soit environ 700 000 décès d’enfants chaque année.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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