En fort développement en Auvergne-Rhône-Alpes, le concept de la résidence services séniors attire les principaux acteurs du secteur, notamment dans les grandes agglomérations. Visite guidée des dernières réalisations.
« Les règles d’or pour implanter une résidence séniors ? Un site en cœur de ville, une proximité des transports en commun et la présence de commerces de première nécessité sur un bassin de population d’au moins 100 000 habitants ». Avec ce précepte, Laurence Picano, Directrice Générale d’Ovelia Résidences Séniors, est parvenue à remplir en quelques mois Les Balcons de l’Horloge, un programme de 90 appartements réalisé sur la commune de Tassin-la-Demi-Lune, dans l’ouest lyonnais.
Dans un parc arboré, cette réhabilitation d’une ancienne maison de maître propose piscine intérieure chauffée, restaurant, médiathèque, bibliothèque, espace beauté… « La moyenne d’âge est de 83 ans. Tous les résidents sont autonomes », précise Laurence Picano, qui annonce la livraison d’une seconde résidence en Haute-Savoie. Après celle d’Annecy en 2016, elle ouvrira à Reignier-Ésery, aux portes d’Annemasse, en juin 2019.
Pionnier, Domitys a ouvert son premier établissement en 2001 à La Rochelle. Depuis, le leader du marché en a ouvert plus de 80 autres, dont sept en Auvergne-Rhône-Alpes, affichant un taux d’occupation de… 98% !
La prochaine sera commercialisée au Puy-en-Velay en 2020. « La plupart de nos résidences disposent de 110 à 120 logements, avec 800 à 1000 mètres carrés d’espaces de service. L’accès à ces espaces club est inclus dans le loyer, au même titre que l’ensemble des animations ou activités », explique Guillaume Lelong, directeur de la stratégie et du développement chez Domitys. « Le profil type ? 60% de femmes, 15% d’hommes et 25% de couples âgés entre 75 et 80 ans, qui sont autonomes mais ne peuvent plus faire un kilomètre pour acheter une baguette. La plupart sont aussi en quête de lien social ». Pour former le personnel encadrant, le groupe a même été jusqu’à créer sa propre académie, l’École Domitys, en 2012.
Une blanchisserie pour dormir… dans de beaux draps !
Après Chambéry (Savoie), Cogedim Club vient aussi d’inaugurer sa deuxième résidence séniors en Auvergne-Rhône-Alpes. Baptisée ‘’Berthelot Bord de Rhône’’, dans le 7e arrondissement de Lyon, elle propose 93 appartements en location et 400 mètres carrés d’espaces communs. Prix du loyer : à partir de 1190 €/mois incluant les charges et le pack services (téléassistance, téléphone, internet, tea-time et autres animations).
La filiale Altarea Cogedim va renforcer sa présence sur la cité rhodanienne avec l’ouverture d’une deuxième résidence dans l’ancienne blanchisserie des Hospices Civils de Lyon, à la limite de Lyon 6e et de Villeurbanne. Une réhabilitation exemplaire où une centaine de logements pour séniors côtoieront jeunes actifs, familles et commerces.
Groupe 100% familial et indépendant, Steva-Villa Beausoleil a d’abord été exploitant-gestionnaire de maisons de retraite avant de devenir promoteur immobilier. « Cela nous permet de construire ainsi des établissements en cohérence avec nos projets de vie, en mettant l’humain et l’innovation au cœur de notre stratégie », explique Marion Muraire, directrice marketing et commercial de Steva-Villa Beausoleil.
Un véritable chef aux fourneaux
Aujourd’hui, sous la marque Villa Beausoleil, le groupe se développe avec un spectre très large, du résident autonome au senior dépendant, en passant par des services de maintien à domicile. « Nous répondons ainsi à l’ensemble des besoins des personnes âgées », souligne Marion Muraire, qui se réjouit d’avoir ouvert il y a quelques mois la première résidence services Villa Beausoleil de la région à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, dans la banlieue chic de Lyon.
Nichée dans un écrin de verdure, cette imposante bâtisse abrite 138 appartements du studio au T4. « Outre le cadre exceptionnel, cette nouvelle Villa Beausoleil propose une restauration assurée par un vrai chef et une présence d’auxiliaires de vie 7/7 et 24/24h pour un accompagnement optimisé des locataires », souligne Marion Muraire, qui confie que d’autres projets du même type sont en gestation dans « les zones à forte densité » de la région.
Cible privilégiée, les centres-villes
Acteur historique sur ce marché et deuxième opérateur national, le groupe Les Senioriales possède déjà sept sites en AuRA dans la Drôme, l’Ardèche, la Loire et le Rhône. Deux autres résidences sont en cours d’achèvement à Bassens (Savoie) et à Saint-Priest (Rhône), en attendant Aix-les-Bains (Savoie), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et Charbonnières-les-Bains (Rhône) à l’horizon 2021.
« À l’origine, Les Senioriales se sont développées en milieu rural et semi-rural en commercialisant des maisons de plain-pied. Aujourd’hui, on réalise surtout des résidences qui se démarquent avec moins de services intégrés, moins de parties communes. On préfère passer des contrats de services avec des prestataires du quartier. Cela renforce l’interactivité, le lien avec les résidents, tout en réduisant les loyers puisqu’on a moins de charges fixes », confie Benjamin Misery, directeur général des Senioriales.
Après Villefranche-sur-Saône (Rhône), Bourg-en-Bresse (Ain), Lyon, Saint-Etienne (Loire) et Valence (Drôme), le groupe Les Jardins d’Arcadie va poursuivre son expansion en Auvergne-Rhône-Alpes avec toujours la même philosophie. « Des résidences implantées en hyper centre pour des seniors autonomes mais un peu fragilisés qui veulent souvent un appartement moins spacieux mais doté d’équipements adaptés à leur âge », explique François Salmon, directeur général des exploitations.
Le produit type des Jardins d’Arcadie ? « Un T2 d’environ 45 mètres carrés avec une pièce principale et une chambre ». Le groupe s’est aussi spécialisé dans la réhabilitation de sites en désuétude. Après Chatel-Guyon (Puy-de-Dôme) mi-2020, une résidence sera ainsi ouverte en 2021 dans l’ancienne clinique de Savoie, en plein cœur d’Annemasse. Une autre verra le jour en 2022 dans une aile de l’Hôtel Dieu de Clermont-Ferrand.
A SAVOIR
A mesure que l’autonomie des seniors se réduit, la solitude apparaît. En France, une personne de plus de 60 ans sur trois ne sort pas de chez elle tous les jours, renforçant alors drastiquement l’isolement relationnel et social et le sentiment de solitude. Dans la région Auvergne-Rhône Alpes, ce sont près 4 seniors sur 10 qui vivent seuls selon une récente étude de l’INSEE.