Les pratiques sexuelles, présentes dans la grande majorité des civilisations, ont beaucoup évolué au cours des siècles. Et cette évolution, dans la culture populaire, s’est souvent nourrie d’idées reçues, de pressions sociales et de tabous. Voyage dans le temps.
Le sexe est évidemment le fondement même de l’humanité et est pratiqué depuis que la vie existe sur terre. En France, s’il a traversé les époques, on ne le considère cependant pas de la même manière.
Les pratiques ont-elles vraiment évolué au cours de l’histoire ? Comment les mentalités construisent-elles la sexualité dans notre société ?
Le sexe pendant la préhistoire
Alors, oui, vous allez nous dire que c’est un peu loin. Seulement, il est intéressant de comprendre les pratiques sexuelles à cette époque en partant de leur degré de connaissance et du nôtre. Vous vous en doutez, on ne peut que confirmer certains comportements uniquement grâce aux traces qu’ils nous ont laissé. Et il y en a beaucoup.
Des milliers de représentations ont été découvertes, sous forme de gravures et de dessins sexuels sur les murs des cavernes. Les hommes étaient dessinés bien membrés, en érection, et les femmes, pulpeuses, dont le corps était souvent bien mieux détaillé.
Souvent, ils représentaient des scènes obscènes et très figuratives d’actes sexuels à la fois, hétérosexuels et homosexuels. Des créatures animales étaient même invitées aux festivités.
L’antiquité et le mythe du sexe débridé
À cette époque, l’acte sexuel est défini par la pénétration, seulement. Le sexe est complètement phallocentré (il suffit de regarder les peintures et sculptures de cette époque.) et la sexualité féminine, vous vous en doutez, était totalement absente (puisque pas étudiée).
Ensuite, que ce soit chez les Romains ou les Grecs, l’orientation sexuelle est un concept qui n’existe pas. Prévalant plutôt le statut social dans la société et le rôle que chacun·e incarne au sein de sa relation.
De plus, au risque de vous décevoir, les représentations que le cinéma et la littérature nous ont offertes sont des clichés. Associer l’antiquité à une sexualité décadente, orgiaque, anti-conformiste voire un peu brutale est totalement erroné. C’est un pur mythe contemporain. Même si le sexe était décomplexé et érigé en art de vivre, les pratiques, elles, sont plutôt érotiques, fantasmées et douces.
Le Moyen-âge : l’époque du sexe tabou
Avant toute chose, il est important de rappeler que c’est une époque ravagée par les maladies, dont la syphilis, ce qui donne une dimension dangereuse et sale de la sexualité. Ensuite, la société, en elle-même, à cette époque commence à devenir patriarcale ; nourrie par le modèle dogmatique qu’incarne la religion.
La sexualité devient alors normée, légiférée, et même condamnée de façon très stricte par la religion. L’homosexualité, la nudité et la pratique de la sodomie sont totalement interdites. Absolument aucune notion de plaisir n’existe ; le sexe est alors uniquement pratiqué pour la procréation.
Les femmes doivent se soumettre aux hommes et d’ailleurs l’amour n’est clairement pas une raison pour se marier. Durant le Moyen-âge, le mariage est évidemment forcé et utilitaire. Il renforce uniquement les intérêts des grandes familles pour garantir un patrimoine ou pour consolider une alliance politico-militaire.
Une époque bien sombre pour la sexualité où l’État oppresse et asservit littéralement son peuple. C’est l’obscurantisme sexuel.
L’Époque moderne : quand l’acte sexuel se libère
Une période déterminante dans l’histoire du sexe. Héritière directe du Moyen-âge, la sexualité reste très codifiée. Le sexe est toujours considéré comme sale, les femmes sont toujours oppressées par le patriarcat et l’homosexualité, est une pratique toujours interdite.
Seulement, en 1789, la révolution française éclate, entraînant avec elle une perte du pouvoir de l’Église et donc de son emprise sur la société.
On rentre alors dans une époque où l’état est dit de droit, où les lois deviennent motrices dans la libération des individus et donc de leur sexualité, longtemps oppressés par la société.
Forcément, cette révolution par les lois, vient redessiner les contours de la perception commune du sexe à cette époque. La sexualité réprimée devient alors, une mœurs sociale à part entière. C’est la révolution sexuelle.
Le 20e siècle : guerres et sexe émancipé
Le sexe prend petit à petit une place centrale dans une société qui se relève difficilement du traumatisme des guerres. C’est intéressant de voir que l’évolution du sexe sera en grande partie fonction de l’émancipation des femmes du patriarcat à cette époque.
Les vêtements se raccourcissent et le droit de vote est acquis ce qui sera un des points de départ dans l’autonomie sexuelle de la femme.
Enfin, mai 68 vient accélérer les transgressions envers l’autorité, les hommes et les femmes veulent explorer les plaisirs et découvrir de nouveaux horizons sexuels.
Vers une sexualité plus inclusive et plus tolérante
Les combats pour l’égalité viennent remettre en question la sexualité des femmes. On s’intéresse au plaisir féminin et on vient débrider certaines pratiques, comme la masturbation féminine.
La société évolue, l’accès à Internet multiplie les sources de connaissances et les représentations en matière de sexe aussi.
L’Etat est davantage protecteur. Les acquis sociaux, comme la sécurité sociale ou la contraception viennent également démocratiser la sexualité. Les individus se réapproprient totalement leur intimité ; il n’y a plus une sexualité, mais des sexualités.
Aussi, il n’y a pas d’évolution sexuelle sans avancées des mentalités et sans protection de l’État par les lois. Elles participent à la déconstruction (encore en cours) de la sexualité telle que nous la vivons aujourd’hui et apportent une sécurité indispensable.
Le sexe tend vers plus de respect, d’inclusion des minorités et des pratiques sexuelles. Ainsi, le plaisir est au centre de la perception de ce qu’est la sexualité aujourd’hui. En conséquence, l’utilisation de sextoys, par exemple, s’est même totalement démocratisé pour les hommes et les femmes.
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À SAVOIR
L’histoire des représentations sexuelles révèle que l’érotisme était présent dans toutes les civilisations. Les plus anciennes remonteraient toutefois au XIIème siècle avant Jésus-Christ, soit à la fin du paléolithique supérieur. Elles ont été découvertes dans les grottes de Creswell, en Angleterre.