L’arthrose est une maladie courante dans la population des plus de 65 ans. Mais saviez-vous que cette maladie peut aussi toucher les jeunes? Qu’elle est à l’origine de dépenses très importantes de la sécurité sociale? Les explications du Pr Sébastien Lustig, chirurgien orthopédiste à Lyon, au moment où les 19eme journées lyonnaises de chirurgie du genou propose à ses centaines d’experts venus de 45 pays différents de se plonger sur le sujet.
L’arthrose touche presque 10 millions de Français. Bien que sa fréquence augmente avec l’âge, la maladie ne touche pas que les personnes âgées ! Entre idées reçues et solutions de prévention, nous avons rencontré le Pr Sébastien Lustig, chirurgien orthopédiste spécialiste du genou à l’hôpital de la Croix-Rousse et président de la Lyon School of Knee Surgery (LYSKS), à l’occasion des Journées Lyonnaises de la chirurgie du genou.
Une maladie de plus en plus courante
Savez-vous ce qui cause une augmentation de l’arthrose dans la population? Paradoxalement, le fait de vivre plus vieux en meilleure santé ! Comme l’explique le Pr Lustig, “les gens vieillissent maintenant en bonne santé donc ils restent très actifs : on continue à faire du sport en étant âgé. Cela a pour conséquence une usure des articulations, c’est l’arthrose.”
Cette maladie peut être très invalidante. Elle peut en effet empêcher la personne qui en souffre de mener des activités physiques ou de loisirs. Elle peut même les gêner pour de se déplacer, et mène parfois à des douleurs constantes, pénibles au quotidien pour les patients.
L’arthrose, un problème très couteux
Selon les chiffres de l’organisation Stop Arthrose, on compte 9 millions de consultations par an et pas moins de 300 000 examens radiologiques. Des examens très couteux : 755€ en moyenne en 2010, pour un coût total de 3 milliards d’euros. Les prothèses sont également un poste de dépense important: on compte en France environ 100 000 opérations de mise en place d’une prothèse par an. De quoi creuser un peu plus le fameux trou de la sécurité sociale.
Des spécialistes du monde entier à Lyon
Le phénomène prend de l’ampleur. Il figure d’ailleurs cette année au coeur des journées lyonnaises de chirurgie du genou, qui rassemblent des spécialistes du monde entier du 24 au 26 septembre. “Ce congrès est là pour faire le point sur les avancées en matière de soin du genou, les innovations et également pour redonner aux chirurgiens les bonnes pratiques”, explique le chirurgien orthopédiste lyonnais.
Des robots chirurgiens à Lyon
La robotique dans les blocs opératoires est l’un des éléments phares de cette édition 2020 du congrès. “La robotique apporte au chirurgien à la fois de la précision et de la reproductibilité”, détaille le Pr Sébastien Lustig. Le chirurgien a en effet eu l’occasion de mesurer l’efficacité de l’une de ces machines, puisque l’hôpital de La Croix-Rousse – où il officie – s’est doté en 2013 d’un robot de chirurgie orthopédique. Ce robot baptisé Navio, était alors le tout premier à être utilisé en France et le second au niveau européen. Aujourd’hui, “le robot va s’imposer au bloc comme une évidence, au même titre que le GPS a remplacé les cartes routières”, compare-t-il.
Une idée lyonnaise à la portée internationale
Organisées par le le Pr Sébastien Lustig et son association LYSKS (Lyon School of Knee Surgery), elles bénéficient d’une renommée internationale réunissant les meilleurs chirurgiens orthopédistes mondiaux. “Ce congrès a la particularité d’avoir une grosse portée internationale. Aujourd’hui avec la crise sanitaire ils n’ont pas pu se déplacer mais les chirurgiens du monde entier se connectent pour échanger”, explique le président de LYSKS. 45 nations sont présentes à l’occasion de ces journées lyonnaises, du 24 au 26 septembre 2020.
Retrouvez la liste de tous les médecins orthopédistes de votre région sur www.conseil-national.medecin.fr
À SAVOIR :
Le congrès et ses rencontres sont retransmis sur le site de Rencontre Orthopédiques. Ces entrées numériques se font sur inscriptions. Le contenu est à la fois en anglais et en français afin de pouvoir partager au maximum les idées échangées.