Auréoles sous les aisselles, sudation des mains et des pieds, odeurs désagréables… La transpiration excessive est une affection bénigne qui peut être très mal vécue au quotidien. Les explications du Dr Jérémy Binazet, médecin lasériste dans le Rhône.
Pourquoi transpire-t-on ?
La transpiration est un phénomène naturel et utile qui participe au refroidissement corporel et à l’élimination de nos toxines par l’évaporation de la sueur. Il existe deux types de glandes sudoripares : les glandes eccrines, situées dans le derme et à la surface de la peau et les glandes apocrines. Si ces dernières jouent un rôle moindre en matière de thermorégulation ; en revanche, ce sont elles qui sécrètent les odeurs (dont les phéromones). Elles ne contiennent pas que de l’eau et des sels minéraux.
Les glandes apocrines sont-elles seules responsables des odeurs de transpiration ?
Non, l’odeur émise par les glandes apocrines varie selon les individus et cela dépend aussi du nombre de bactéries microscopiques qui se nourrissent de cette sueur-là. Les glandes apocrines sont souvent localisées dans des zones mal ventilées et pileuses. D’où l’importance de l’hygiène. Se laver permet d’éliminer autant que possible la sueur et les bactéries associées, responsables des mauvaises odeurs.
L’hyperhydrose, affection bénigne mais gênante
Quelles sont les zones corporelles les plus propices à la transpiration ?
En général, ce sont les aisselles, les mains et les pieds, le dos, … Mais il y a plusieurs zones et elles sont assez personnelles. Selon les individus, la transpiration peut être très localisée ou généralisée.
Comment expliquer que certaines personnes transpirent plus que d’autres ?
Il y a plusieurs facteurs responsables de la transpiration : en situation de stress ou de dérèglement hormonal, sous l’effet de la chaleur, après un effort physique ou en cas de fièvre, il est tout à fait normal de transpirer plus que d’habitude. Cependant, il existe des personnes qui fabriquent plus de glandes que d’autres. Elles souffrent alors d’hyperhidrose (transpiration excessive). C’est une affection bénigne, souvent d’origine génétique, mais qui peut être gênante notamment aux endroits visibles.
Sudation, un traitement pour les aisselles
Quels traitements médicaux préconisez-vous en cas de transpiration excessive ?
Il y a plusieurs techniques adaptées selon les cas. En cas de transpiration excessive occasionnelle à certaines périodes de la vie, le traitement peut être par injection de toxine botulique. Il n’est pas durable mais à renouveler tous les six mois. En revanche si la transpiration est excessive ou pathologique, on peut envisager un traitement durable à l’aide de micro ondes courtes sous anesthésie locale et uniquement sous les aisselles. C’est une technique non invasive et dont je suis sûr de l’innocuité. Je l’ai même testée sur moi-même. Elle se pratique au moyen d’un appareil, le Miradry, qui a déjà fait ses preuves depuis plus de 15 ans aux Etats-Unis et auprès de 40 000 personnes.
Quels sont les risques de ce traitement ?
Il n’y en a pas. Ses effets sont durables et on peut bien cibler les glandes. Il n’y a pas de risques de brûlures car l’intervention est réalisée après injection d’une solution protectrice et anesthésiante au niveau de la zone traitée. A part la gêne liée à l’anesthésie, ce n’est pas douloureux non plus. Au centre laser de Lyon, nous sommes encore les seuls à utiliser cette technique dans la région. Il y a certes un examen médical préalable car ce traitement peu invasif ne peut pas être appliqué à tout le monde. Il n’est contre-indiqué que pour une petite catégorie de personnes : celles qui ont subi une chirurgie lourde au niveau des aisselles, qui prennent des anticoagulants ou qui ont des allergies aux produits anesthésiants ; les femmes enceintes ou les porteurs d’un pacemaker …
Ne transpire-t-on pas davantage par ailleurs ?
Le but n’est pas d’empêcher la personne de transpirer et, d’ailleurs, il existe un phénomène compensatoire. Celui ci est très faible parce que ce n’est pas au niveau des aisselles que l’on transpire le plus (2%). En revanche, c’est là que c’est le plus gênant à voir et cela peut devenir une véritable souffrance psychologique pour les personnes atteintes d’hyperhidrose à cet endroit. D’où l’intérêt d’en supprimer définitivement les désagréments.
Ce traitement définitif sous les aisselles a toutefois un coût …
C’est aussi en même temps une épilation définitive (jusqu’à 60 à 70% de la pilosité). Il faut compter environ 2 500 € la séance sachant qu’une seule peut suffire. Il arrive que deux soient nécessaires, espacées de trois mois.
Retrouvez la liste de tous les médecins spécialistes de la transpiration sur le site www.conseil-national.medecin.fr
A SAVOIR
Certains aliments et vêtements jouent un rôle dans la transpiration et ses odeurs nauséabondes comme : le café, l’alcool, les épices, les aromates les oignons et l’ail … Mieux vaut aussi éviter de porter des matières synthétiques et des vêtements trop ajustés.