Poids du temps et grossesses à répétition… Avec l’âge, les seins ont tendance à “tomber”. On parle de ptôse mammaire, phénomène souvent mal vécu par les femmes. Un geste chirurgical peut redonner un joli galbe à la poitrine : le lifting des seins. Comment ? A quel âge ? Pour quel résultat ? Rencontre avec le docteur Corniglion, chirurgien plasticien à Lyon.
Le lifting des seins, de quoi s’agit-il ?
C’est un acte chirurgical qui permet de redonner à une poitrine ses courbes harmonieuses tout en corrigeant la ptose mammaire. La ptôse mammaire correspond à une chute du sein ; la majorité du tissu mammaire glisse vers le pôle inférieur et forme un replis venant cacher le sillon sous-mammaire comme peut le confirmer le test du crayon (un crayon placé à cet endroit y demeure !). Les anatomistes et les artistes ont définis des dimensions standard. Ces mensurations sont indicatives et non d’impératifs dictats, elles n’en constituent pas moins des chiffres de référence très intéressants car ils servent de guide !
L’écart entre le manubrium et le téton est de 17 à 18 centimètres (techniquement, cette distance se nomme : segment I), la distance entre les 2 tétons est de 20 à 21 centimètres. La distance entre la base de l’aréole et le sillon est idéalement de 5 à 6 cm (techniquement, cette distance se nomme : segment III). Le segment II va du bord de l’aréole à la ligne médiane du thorax.
La position du mamelon se situe à la ½ de la hauteur du bord interne du bras.
Précision importante : des poitrines peuvent avoir des mensurations différentes tout en étant parfaitement harmonieuses. En effet, la taille de la personne, la dimension du thorax et, le volume du sein rentrant en ligne de compte dans les critères de beauté du sein.
La ptôse apparait avec l’âge, au décours d’une grossesse (l’allaitement distend souvent la peau), s’observe aussi en cas d’hypertrophie glandulaire, ou encore, après une perte de poids importante.
Les segments I et III sont les plus touchés.
Le test du crayon est positif. L’opération consiste à remonter et à remodeler le sein, en agissant sur la glande mammaire et aussi, sur la peau qui s’est allongée.
Prothèses et hypertrophie mammaire
Existe-t-il plusieurs solutions pour un lifting mammaire ?
Oui, plusieurs cas sont à considérer en fonction du volume de la glande mammaire :
– Si le volume du sein est normal, une plastie mammaire suffit. La glande mammaire est simplement remontée. L’intervention consiste à fixer la glande à la bonne hauteur et à retirer la peau excédentaire. De cet excédent de peau dépendra la dimension de la cicatrice : une petite ptôse ne sera pas traitée de la même façon qu’un sein en « gant de toilette ».
– S’il existe une hypertrophie, nous proposons une réduction mammaire.
– Si le volume mammaire est insuffisant, on place souvent des prothèses, sauf si la personne préfère garder un sein de petite taille.
Dans ce cas, les prothèses ne sont pas obligatoires ?
Non, il y a des femmes qui ne veulent pas d’implants. Dans ces cas, il est possible de corriger la ptôse sans augmenter le volume ; c’est une question de convenance personnelle. Il est aussi possible de prélever de la graisse et de la « greffer » dans les seins.
Mais le plus simple est de poser des implants prothétiques. Tout dépend du désir de la patiente.
Opération sous anesthésie générale
Si des prothèses doivent être placées, comment sont-elles introduites ?
Il existe plusieurs possibilités : soit sous le bras, soit à la jonction aréolaire ou transaréolaire, ou encore sous le sein. Cette voie d’introduction est la plus conservatrice et la plus sûre.
La prothèse peut-être placée soit en arrière de la glande, (donc en avant du muscle) ou, derrière le muscle. Lorsqu’il y a peu de tissu pour la recouvrir, ce sera sous le muscle : la prothèse sera moins perceptible mais, attention, ce sera plus douloureux.
La pose de prothèses modifie-t-elle les clichés lors de la mammographie ?
Non, les prothèses sont radio-transparentes, la surveillance des seins n’est aucunement altérée.
Comment se déroule l’opération ?
Cet acte chirurgical s’effectue le plus souvent sous anesthésie générale. Sa durée est d’environ 1H30 à 3 H selon le cas à traiter. Je repositionne l’aréole et le mamelon dans une position harmonieuse ensuite je remonte la glande mammaire, et s’il y a besoin j’ôte l’excédent de peau.
Y a-t-il éviction sociale ?
Oui, environ une semaine. En effet, selon les personnes, le post opératoire peut se révéler plus ou moins douloureux.
Seins, le prix de la beauté
A qui s’adresse ce type de correction avec pose de prothèses ?
La personne doit avoir une ptôse modérée, une qualité de peau certaine, et comme pour toute intervention chirurgicale être dans une bonne forme. Pour les ptôses très relâchées, la pose d’implants mammaires doit être accompagnée d’un lifting du sein.
Qu’en est-il des cicatrices ? Comment les cacher ?
Tout dépend de l’importance de la correction nécessaire, habituellement très peu visibles pour une correction de ptôse par mise en place de prothèses. Si la ptôse reste modérée elles seront situées seulement autour de l’aréole (technique du round-block), s’il existe une chute de l’aréole et un fort allongement des segments I et III, le choix de l’emplacement des cicatrices est à définir avec votre chirurgien.
Peut-on reprendre une vie normale ensuite ?
Il est recommandé de ne pas faire d’efforts physiques dans la semaine qui suit l’intervention : porter des charges lourdes (packs d’eau ou encore faire du sport nécessitant des tractions sur les bras). Pour aider au maintien de la poitrine, un soutien gorge adapté type compressif, devra être porté durant un mois minimum.
Au bout de combien de temps peut-on voir les résultats définitifs ?
Environ 3 mois. Quant aux cicatrices, elles évoluent entre 6 mois et 2 ans.
Combien coûte une telle opération ?
Entre 3000 et 5000 euros, et ce n’est pas pris en charge par la sécurité sociale ?
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A SAVOIR
Les conseils du docteur Corniglion pour prendre soin de sa poitrine: éviter les ondes de choc sur la peau car, contrairement à une croyance, ce n’est pas le muscle pectoral qui « tient » la glande mammaire à la bonne hauteur mais, c’est la peau qui lui sert de soutien-gorge naturel, par l’intermédiaire de petits ligaments, dits de Cooper. C’est par l’allongement ou la rupture des ces ligaments qu’apparaît une ptôse.
Pour tout exercice sportif, un soutien gorge est donc obligatoire. Je conseille à mes patientes de dormir avec un soutien-gorge sans armature. Cela évite au sein de « partir » sur le côté. Les bains d’eau chaude sont à éviter, un jet d’eau froide sur la poitrine est recommandé ainsi qu’une application quotidienne d’une crème ou d’une huile hydratante.
Enfin, il est important d’éviter d’exposer sa poitrine au soleil : la peau de la poitrine étant fine et fragile, elle vieillira plus vite.