Un coup d’accélérateur a été donné à la campagne de vaccination contre la Covid-19 en France. Si les chiffres s’accélèrent, les réticences sont encore nombreuses… Mais que risque t-on vraiment à se faire vacciner contre la Covid-19 ? Quels sont les effets secondaires des vaccins ? Les réponses pour y voir plus clair.
La campagne vaccinale contre la Covid-19 a eu un coup de fouet depuis quelques jours. Au 6 mars, 3 772 579 personnes au total avaient reçu au moins une dose des vaccins Pfizer, Moderna ou AstraZeneca, selon les autorisations en vigueur.
Alors que le gouvernement multiplie les actions pour booster la vaccination, l’adhésion n’est toutefois pas totale. Par crainte, notamment, des effets secondaires liés aux vaccins. Mais est-il réellement risqué de se faire vacciner ? Les vaccins induisent-ils tous des effets secondaires? Pour y voir plus clair, zoom sur le dernier rapport de l’Agence nationale de la sécurité du médicament du 5 mars 2021.
Le vaccin Pfizer/ BioNTech : des “symptômes pseudo grippaux” majoritaires
Près de 80% des cas d’effets secondaires sans gravité
Sur 2 474 544 Français vaccinés par le vaccin Pfizer jusqu’au 25 février, on compte près de 7000 cas d’effets indésirables. La plupart d’entre eux soit 78% des cas, ont été classés sans gravité. “La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. L’analyse confirme que les syndromes pseudo-grippaux sont plus fréquemment rapportés après la seconde dose”, rassure l’ANSM.
- Parmi les effets secondaires très fréquents (plus de 1 sur 10), on retrouve une réaction au site d’injection (douleur, gonflement au site d’injection). Aussi, des “symptômes pseudo grippaux” : fatigue, céphalées, myalgies, frissons, arthralgies, fièvre. Les nausées sont également fréquentes.
- Dans les autres troubles constatés, ceux considérés comme fréquents affecteraient entre 1 cas sur 100 et 1 cas sur 1000. Il s’agit des atteintes cutanées (prurit au site d’injection) douleur aux extrémités. Des lymphadénopathie (inflammation et gonflement des ganglions lymphatiques). Des troubles du sommeil (insomnies). Ainsi que des atteintes légères du système nerveux (malaises…).
Si pour la majorité des cas, les effets indésirables étaient ont disparus, 22% d’entre eux ont eu moins de chance. Après l’administration du vaccin Pfizer, certaines personnes ont en effet développé des atteintes (cutanées, affections du système nerveux, gastro-intestinal…) plus sérieuses notamment une hypertension artérielle. Mais les liens directs étant difficiles à faire pour ces cas, ils ne peuvent faire l’object d’un ordre de référence en terme de fréquence de leur survenue.
Plus de 200 décès établis après l’administration du vaccin Pfizer
Depuis le début de campagne, la vaccination avec Pfizer pour se protéger de la Covid-19 a eu une issue fatale pour 217 personnes. Le rôle direct du vaccin est toutefois difficile à définir.
“Les nouveaux cas analysés sont survenus pour la quasi‐totalité chez des patients très âgés ou présentant de lourds antécédents”, analyse l’ANSM. Les deux cas marquants survenus chez des patients jeunes […] et la survenue du décès n’apporte pas d’élément en faveur d’un rôle du vaccin. Dans le contexte du suivi des événements de décès, ces cas et les données correspondantes continueront à faire l’objet d’un suivi attentif”, a t-elle conclut.
Pas de panique toutefois. Sur l’ensemble des personnes ayant été vaccinées depuis avec le vaccin Pfizer/BioNTech, les cas graves voire mortels restent minoritaires.
Vaccin Moderna : une potentielle atteinte majoritairement cutanée
Pour le vaccin Moderna, les données analysées depuis le début de la campagne de vaccination et jusqu’au 25 février 2021 concernent 152 572 personnes en France. Ces analyses font état d’une majorité d’effets secondaires sans gravité. Dans le détail, il est question de 85% de cas non graves.
“Depuis le début de la vaccination avec le vaccin Moderna, 220 cas d’effets indésirables ont été analysés. Un grand nombre de cas concerne des réactions retardées locales non graves”, détaille l’Agence nationale du Médicament le 5 mars 2021.
- Parmi les effets indésirables très fréquents, pouvant toucher plus d’1 cas sur 10 : une réaction au site d’injection également, un gonflement dans l’aisselle, des maux de tête, des nausées voire des vomissements ainsi que des douleurs musculaire, articulaire ainsi que des symptômes pseudo-grippaux, comme pour le vaccin Pfizer (fatigue importante, frissons, fièvre). Des éruptions cutanées peuvent également apparaître.
- Plus rares, un gonflement du visage ou une paralysie soudaine et temporaire des muscles d’un côté du visage voire son affaissement peuvent également survenir chez une personne sur 1000.
Des cas d’hypertension artérielle toujours sous surveillance
Sur l’ensemble cas analysés par l’ANSM, 15% des cas d’effets secondaires ont été considérés comme graves. Parmi eux, la majorité concernait des atteintes cutanées ou des anomalies localisées sur le site d’injection du vaccin. Toutefois d’autres troubles ont été enregistrés, notamment des affections artérielles et respiratoires ainsi que des cas d’hypertension.
L’ANSM a également enregistré deux décès. Précision : les patients analysés étaient principalement âgés de 75 à 84 ans (48% du panel). “La surveillance attentive des cas d’hypertension artérielle et d’arythmie se poursuit. A ce jour, il n’y a pas de signal de sécurité confirmé avec le vaccin Moderna“, précise l’ANSM.
Pour rappel, tout vaccin comporte des risques éventuels pour la santé. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue l’objectif de la vaccination contre la Covid-19 : éviter la survenue de nombreux cas graves.
Vaccin AstraZeneca : des cas de thromboses dans les effets secondaires “très rares”
Le recul pour ce dernier vaccin est bien moindre que pour les vaccins Pfizer et Moderna. Toutefois, le rapport de l’ANSM sur les analyses des patients vaccinés du mois de février, permettent d’établir une liste des principaux effets secondaires rencontrés pour le vaccin AstraZeneca.
Des atteintes qui semblent plus importantes que pour le vaccin Pfizer selon l’ANSM. Au 25 février dernier, 181 365 personnes en France avaient reçu au moins une dose de ce troisième vaccin. “Depuis le début de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca, 1 994 cas d’effets indésirables ont été analysés. La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées)“, détaille l’Agence.
- Les plus fréquents sont d’abord une réaction au site d’injection comme avec les vaccins Pfizer et Moderna. Cela concerne également les symptômes pseudo grippaux (fatigue, malaise, état fébrile, frissons) mais également des céphalées, des nausées, des myalgies et des douleurs articulaires (arthralgies). Ces réactions pouvent toucher plus d’1 personne sur 10,
- Les troubles gastro-intestinaux (vomissements, diarrhées, fièvre) sont également fréquents (entre 1 cas sur 10 et 1 cas sur 100). Des symptômes similaires à ceux d’une gastro-entérite.
- Les effets secondaires les moins courants pour le vaccin AstraZeneca (entre 1 cas sur 100 et 1 cas sur 1000) se rapprochent de ceux du vaccin Pfizer. Il s’agit d’atteintes cutanées peuvent également apparaître (éruptions, prurit), lymphadénopathie (inflammation et gonflement des ganglions lymphatiques). En plus, des troubles métaboliques peuvent également survenir : diminution de l’appétit, sueur excessive, somnolences, étourdissements.
- Les cas de thromboses figurent depuis le 7 avril 2021 parmi les effets secondaires très rares du vaccin (1 sur 100 000). En effet, plusieurs cas de thromboses ont été enregistrés depuis début de la vaccination.
Quatre décès par troubles thromboemboliques après injection de l’AstraZeneca
Comme pour les vaccins Pfizer et Moderna, les cas graves concernent majoritairement des anomalies sur le site de l’injection. Mais également, des affectations gastro-intestinales cutanées, musculosquelettiques ainsi que des affections du système nerveux et cardiaque. Toutefois, les effets secondaires qui retiennent particulièrement l’attention sont ceux des thromboses.
Selon les données disponibles jusqu’au 25 mars, 12 cas de thromboses ont été enregistrés après l’administration de l’AstraZeneca en France, dont 4 décès. L’ANSM explique des cas “survenus dans un délai médian de 9 jours après la vaccination. Principalement chez des femmes et sans antécédents communs particuliers identifiés à ce jour. […] Le comité confirme la survenue, très rare, de ce risque thrombotique chez les personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca.”
L’AstraZeneca désormais déconseillé aux moins de 55 ans
Dans le doute, la France avait décidé, le 15 mars 2021, de suspendre temporairement son utilisation. Après avis favorable de l’Agence européenne des médicaments, la vaccination a repris quelques jours après avec de nouvelles recommandations.
À la différence des vaccins Pfizer et Moderna, l’AstraZeneca reste déconseillé pour les personnes les plus fragiles. (Des cas “d’exacerbations de dyspnée et d’asthme” ayant été constatés.) Désormais, il est également non-recommandé pour les moins de 55 ans. Cette tranche d’âge étant plus exposée aux risques de thromboses.
Les agences européenne et française du médicament, confirment toutefois “la balance bénéfice/risque positive de la vaccination avec AstraZeneca dans la prévention de la Covid-19″.
À SAVOIR
Pour accélérer la vaccination contre la Covid-19, de nouvelles mesures voient le jour. De nombreux vaccinodrômes sont notamment en place. Pour connaître les points de vaccinations proches de chez vous, rapprochez-vous de l’Agence régionale de Santé et de vos préfectures.