Une personne victime du virus Mpox.
Le virus Mpox se manifeste notamment par des éruptions cutanées et de fortes démangeaisons. © Freepik

Depuis le mois de janvier, plus de 26 000 cas de virus Mpox — ex-variole du singe — ont été recensés dans le monde, essentiellement sur le continent africain. Si la majorité de ces infections reste concentrée en République démocratique du Congo, le virus s’est également diffusé dans plusieurs pays voisins, et quelques cas ont été détectés en Europe, notamment en Italie. L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme face à une propagation continue et difficile à contenir, notamment en raison de l’émergence du variant Clade Ib, plus virulent.

Le virus Mpox, anciennement appelé variole du singe, continue de sévir dans le monde. L’OMS, dans son dernier rapport épidémiologique, confirme une résurgence qui inquiète les autorités sanitaires et qui a poussé l’organisme à maintenir son alerte mondiale.

Depuis janvier 2025, 26 734 cas de Mpox ont été recensés dans 21 pays africains, dont 13 545 en République démocratique du Congo, qui reste l’épicentre de l’épidémie actuelle. Plusieurs pays comme le Nigeria, l’Ouganda, la Sierra Leone et le Burundi rapportent aussi une circulation soutenue du virus. Le nombre de décès s’élève à 115 depuis le début de l’année, ce qui représente un taux de létalité d’environ 0,4 %.

Ce rebond est lié à un variant particulier du virus : le clade Ib, identifié pour la première fois en 2023. Plus transmissible que les souches précédentes, il semble aussi entraîner des formes cliniques plus sévères.

Sa diffusion rapide inquiète les experts, d’autant plus que les systèmes de santé de nombreux pays touchés sont fragilisés, notamment en raison de coupes budgétaires dans les aides internationales et d’un manque criant de vaccins disponibles.

Même si la grande majorité des cas restent concentrés sur le continent africain, plusieurs pays en dehors de cette zone ont signalé des cas de Mpox depuis début 2025. L’Italie, notamment, a récemment notifié la présence de plusieurs patients contaminés par le clade Ib, ce qui indique une transmission directe ou indirecte depuis des zones à risque.

Des cas isolés ont également été rapportés aux États-Unis, au Brésil, en Australie et dans quelques pays asiatiques.

En France, aucun cas n’a été signalé pour le moment, mais la vigilance est de mise. Les Centres nationaux de référence et les services d’infectiologie hospitaliers ont renforcé leur surveillance, notamment pour les patients présentant des symptômes évocateurs et ayant voyagé récemment dans les zones endémiques.

Le virus Mpox n’est donc pas absent du territoire, mais son implantation y reste très marginale, sous contrôle et sans chaîne de transmission identifiée à ce jour.

Le virus Mpox représente-t-il un risque réel pour la France aujourd’hui ? La réponse est nuancée. D’un côté, le risque de transmission locale reste très faible. Les infrastructures de santé sont bien équipées pour détecter, isoler et traiter les cas.

De plus, les campagnes de prévention mises en place depuis la flambée de 2022 ont sensibilisé le corps médical comme le grand public, notamment auprès des populations les plus exposées.

Mais de l’autre, le contexte mondial impose une vigilance renforcée. Le clade Ib circule activement, y compris dans des pays dotés d’un bon système de santé. La mondialisation des échanges, les mouvements de population et les défaillances de certaines chaînes de surveillance épidémiologique peuvent favoriser l’importation de nouveaux cas.

Le principal risque pour la France aujourd’hui n’est donc pas une épidémie incontrôlée, mais l’émergence de foyers ponctuels, comme cela s’est déjà produit en 2022.

À cela s’ajoute une difficulté : la baisse de la couverture vaccinale contre la variole, maladie pour laquelle les anciens vaccins protégeaient partiellement contre le Mpox. Les personnes nées après 1980 n’ont en général jamais été vaccinées, ce qui constitue un réservoir de sensibilité plus large à ce type de virus.

L’OMS, bien consciente des tensions actuelles sur les systèmes de santé africains, maintient le statut d’urgence sanitaire internationale concernant le virus Mpox. Elle appelle à une coopération mondiale accrue pour soutenir les pays les plus touchés, renforcer la production de vaccins et améliorer l’accès au dépistage.

À l’échelle européenne, les autorités sanitaires suivent la situation de près, en particulier les cas importés liés au clade Ib.

Pour l’instant, pas de panique, donc, mais une attention raisonnée. Le virus Mpox ne constitue pas une menace immédiate, mais il fait partie de ces agents infectieux qu’il ne faut ni sous-estimer, ni oublier.

À SAVOIR

Apparu pour la première fois chez l’humain en 1970, le virus Mpox appartient à la même famille que la variole, mais dans une version moins létale. Il provoque des symptômes proches de la grippe — fièvre, fatigue, douleurs musculaires — suivis d’éruptions cutanées caractéristiques. Généralement bénigne dans les cas les moins graves, la maladie peut toutefois entraîner des complications sévères, voire la mort, notamment chez les personnes immunodéprimées ou les enfants.

Ce virus zoonotique, c’est-à-dire transmissible de l’animal à l’homme, circule principalement dans certaines zones rurales d’Afrique centrale et occidentale, où il trouve ses réservoirs dans des rongeurs ou des primates. La transmission interhumaine est possible, surtout lors de contacts rapprochés, notamment sexuels, mais elle reste généralement limitée à des foyers épidémiques bien identifiés.

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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