Cinq ans après la pandémie de Covid-19, la communauté scientifique reste en alerte face à la menace de nouvelles pandémies. Plusieurs virus émergents sont surveillés de près en raison de leur potentiel à provoquer des crises sanitaires mondiales. Gripe aviaire, Mpox, Marburg… Quels sont ces virus et pourquoi représentent-ils une menace ? Décryptage.
La pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde entier. Aujourd’hui, cinq ans après cette crise sanitaire, la menace d’une nouvelle pandémie plane toujours. Les experts surveillent de près plusieurs virus susceptibles de provoquer une nouvelle flambée épidémique à l’échelle mondiale.
Grippe aviaire, nouveaux coronavirus, fièvres hémorragiques… Certains de ces virus sont déjà connus, d’autres émergent discrètement dans des régions isolées.
Un risque réel pour l’avenir
Si le Covid-19 a surpris le monde par sa rapidité de propagation, la communauté scientifique sait désormais que d’autres virus pourraient suivre le même schéma. Plusieurs agents pathogènes sont particulièrement redoutés par les experts, car ils présentent des caractéristiques préoccupantes :
- Une transmission possible entre l’animal et l’homme (zoonose)
- Une mutation facilitant une propagation rapide
- Une forte virulence, entraînant des formes graves de la maladie
- Un manque de traitements et de vaccins efficaces
Face à ces menaces, les scientifiques et les autorités sanitaires maintiennent une veille constante.
La grippe aviaire H5N1 : le risque d’un saut vers l’humain
Pourquoi ce virus inquiète-t-il autant ?
Le virus de la grippe aviaire H5N1 est surveillé depuis plusieurs années en raison de sa dangerosité potentielle. Ce virus circule principalement chez les oiseaux, mais ces derniers mois, des cas ont été détectés chez des mammifères comme les vaches, les phoques et même les chats.
Ce qui inquiète particulièrement les experts, c’est la possibilité que le H5N1 mute et devienne transmissible entre humains. Actuellement, les cas humains sont rares et liés à un contact direct avec des animaux infectés. Mais si le virus développait une capacité de transmission interhumaine, il pourrait déclencher une pandémie aussi grave, voire pire, que le Covid-19.
Des signaux préoccupants
- Des contaminations chez les mammifères : aux États-Unis, des vaches laitières ont été testées positives au H5N1, une première inquiétante.
- Des mutations possibles : le virus continue d’évoluer et pourrait finir par s’adapter à l’homme.
- Un taux de mortalité élevé chez l’humain : les rares cas humains recensés (moins de 1 000 depuis 2003) ont montré un taux de mortalité dépassant 50 %.
Des vaccins contre certaines souches de grippe aviaire existent déjà et les autorités de plusieurs pays, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, stockent des doses pour anticiper une éventuelle épidémie.
Les nouveaux coronavirus : après le Covid-19, une nouvelle menace ?
Pourquoi continuer à surveiller cette famille de virus ?
Le Covid-19 a démontré la capacité des coronavirus à provoquer des pandémies. Mais il n’est pas le seul à représenter un danger.
D’autres coronavirus, parfois inconnus du grand public, circulent chez les animaux et pourraient un jour franchir la barrière des espèces pour atteindre l’homme.
Quels sont les coronavirus les plus surveillés ?
- Le MERS-CoV : responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ce virus ancien provoque des formes graves et possède un taux de mortalité de 30 à 35 %.
- Le HKU5 : récemment détecté chez des animaux en Chine, ce virus présente des similitudes avec le MERS et pourrait représenter un risque pour l’humain.
- Les coronavirus liés aux élevages d’animaux à fourrure : certains élevages (notamment de visons) ont été identifiés comme des réservoirs de nouveaux coronavirus, augmentant le risque de transmission à l’homme.
Mais quel serait le scénario en cas d’épidémie ? Si l’un de ces coronavirus venait à se transmettre efficacement entre humains, un scénario similaire au Covid-19 pourrait se produire : propagation rapide à l’échelle mondiale, impact économique et social majeur, nécessité de développer un vaccin en urgence…
Mpox (ex-variole du singe) : un virus qui gagne du terrain
Un virus qui ne disparaît pas
Rebaptisé Mpox, ce virus, autrefois cantonné à certaines régions d’Afrique, s’est propagé à l’international ces dernières années. En 2022 et 2023, une flambée de cas a été observée en Europe et en Amérique du Nord.
Le Mpox se transmet par contact étroit avec une personne infectée, notamment via les lésions cutanées. Bien qu’il ne soit pas aussi contagieux qu’un coronavirus, son expansion hors des zones endémiques inquiète les experts.
Quels sont les risques ?
- Une propagation silencieuse : certains patients présentent des symptômes légers, ce qui complique l’identification et l’isolement des cas.
- Un virus qui circule toujours : malgré une accalmie médiatique, le virus continue d’être signalé dans plusieurs pays.
- Un risque de mutation : comme tout virus, le Mpox pourrait évoluer et devenir plus transmissible.
Les fièvres hémorragiques : Ebola, Marburg et les autres
Un taux de mortalité alarmant
Les virus de la famille des fièvres hémorragiques (Ebola, Marburg, Lassa…) sont redoutés pour leur taux de mortalité extrêmement élevé, atteignant 50 à 90 % dans certains cas.
Bien que ces virus restent généralement limités à certaines régions d’Afrique, leur potentiel épidémique inquiète. Le virus Marburg, par exemple, a provoqué plusieurs foyers ces dernières années.
Pourquoi pourraient-ils devenir une pandémie ?
- Un taux de létalité élevé
- Une transmission possible par les fluides corporels et les contacts étroits
- Des infrastructures médicales limitées dans certaines régions, favorisant leur propagation
Des recherches sur des vaccins et traitements sont en cours, mais aucun remède totalement efficace n’est encore disponible.
Une surveillance sous haute tension
Si la pandémie de Covid-19 nous a appris une chose, c’est que le monde doit rester vigilant face aux futures pandémies. Plusieurs virus circulent déjà et pourraient, à tout moment, déclencher une nouvelle crise sanitaire mondiale.
La surveillance des virus émergents, la recherche sur de nouveaux vaccins et le renforcement des systèmes de santé sont essentiels pour limiter les risques. Car une chose est certaine : ce n’est pas une question de “si”, mais bien de “quand” une nouvelle pandémie surviendra. Reste à espérer que le monde saura mieux s’y préparer cette fois-ci.
À SAVOIR
Face aux menaces de nouvelles pandémies, Sanofi a développé l’EVolutive Facility (EVF), une usine de production de vaccins ultra-flexible et modulable. Contrairement aux sites traditionnels, l’EVF peut fabriquer jusqu’à quatre vaccins différents simultanément (ARN messager, protéines recombinantes, etc.), permettant une adaptation rapide aux crises sanitaires.