Lors de l’accouchement, la poussée finale est l’instant le plus redouté. D’une durée de 20 à 40 minutes, elle exige toute l’énergie de la maman. Il s’agit aussi d’un moment crucial pour la préservation du périnée. Comment respirer ? Quand pousser ? Conseils avant d’accoucher avec Pauline Marchand, sage-femme libérale à Annecy.

 

Quelle est la bonne technique pour pousser ?

Sans péridurale, on peut dire que la poussée se fait seule. Il s’agit simplement d’accompagner les contractions. Avec une péridurale, cela dépend du dosage. Si elle est bien dosée, la maman va ressentir quand et comment elle doit accompagner les contractions.

Dans tous les cas, la sage-femme va être là pour la guider. Elle peut s’aider du monitoring pour suivre les contractions, ou alors, lorsque celui-ci gêne la maman sur la fin, il peut être retiré. L’auxiliaire de puériculture met alors sa main sur le ventre pour sentir les contractions.

Y-a-t-il une respiration moins néfaste pour le périnée ?

On va dire qu’il y a encore deux écoles. La première est celle du « inspirez, bloquez, poussez ». Mais il existe aussi une seconde méthode, moins violente pour le périnée. Il s’agit d’inspirer en gonflant le ventre, puis d’expirer longuement, comme si on venait rentrer le nombril.

On peut aussi imaginer une main magique qui nous plaque le ventre et nous le descend. Il est important de maintenir la respiration tout le long de la contraction, afin d’éviter que le bébé remonte, car il existe un vrai effet accordéon.

Quant à la technique du petit chien, elle n’est vraiment plus d’actualité !

Choisissez votre position pour accoucher

Quelles sont les positions considérées comme les plus physiologiques pour accoucher ?

La position classique pour accoucher, avec les jambes écartées et les pieds sur les étriers, n’est effectivement pas la plus physiologique et n’aide pas le bébé à descendre.

On peut l’aménager en ôtant les pieds des étriers, ou encore en rentrant les genoux vers l’intérieur, comme en position de chasse-neige. On peut également mettre une galette sous le sacrum pour laisser plus de liberté au bassin.

L’autre position majeure, et qui est d’ailleurs majoritairement utilisée en Angleterre, consiste à se mettre sur le côté. Une jambe est relevée et peut être sur l’étrier, tandis que l’autre est tendue. Le genou doit toujours être vers l’intérieur.

Les mamans ajustent l’angle pour permettre une meilleure ouverture du bassin. C’est quelque chose qu’elles sentent, surtout quand elles n’ont pas de péridurale. Cette position permet de diminuer le risque de subir une épisiotomie.

Spontanément, certaines mamans se mettent aussi à quatre pattes. C’est une position très naturelle et plus douce pour le périnée.

Enfin, il y a aussi la position accroupie, en se tenant par le haut à des sangles ou une barre. C’est une position que certaines trouvent difficile à tenir car elles ont rapidement des fourmis dans les jambes. Avec une péridurale, elles peuvent aussi manquer de force.

Bien sûr, on ne peut pas conseiller une position plus qu’une autre. Chaque bébé s’engage différemment. C’est donc toujours la maman qui est la mieux placée pour décider.

Accouchement, savoir pousser au bon moment

A quel moment la maman doit-t-elle cesser de pousser ?

Lorsque la tête du bébé arrive, il faut effectivement arrêter de pousser quelques secondes pour ne pas abîmer le périnée. Là encore, la sage-femme est là pour guider la maman. 

Quand le bébé est enfin là, on le met directement sur le ventre de la maman ?

Oui, l’auxiliaire va très rapidement le sécher, lui mettre son petit bonnet et un drap pour qu’il reste au chaud. Il va ensuite être positionné sur le ventre de la maman, en peau à peau. De façon très rapide, en examinant visuellement le bébé, la sage-femme va donner un score sur 10 au bébé (score d’Apgar). Les critères sont : la coloration, le tonus, la respiration, le rythme cardiaque et la réactivité à la stimulation.

Maman et bébé restent ensuite 2 heures sous surveillance pour vérifier que tout va bien (le personnel est notamment attentif aux risques d’hémorragie). Mais l’allaitement peut commencer immédiatement. Certains bébés vont tout de suite prendre le sein. D’autres, un peu éprouvés, vont attendre 1 ou 2 heures.

La maman ne doit pas non plus être séparée de son bébé pour qu’on lui fasse des points si elle en a besoin.

Comment se passe l’étape de la délivrance du placenta ?

Au moment où le bébé passe ses épaules, l’auxiliaire va injecter de l’ocytocine artificielle pour qu’il y ait une forte contraction et que le placenta soit tout de suite délivré. En général, cela prend entre 5 et 10 minutes. Parfois, on peut demander à la maman de pousser. La sensation est étrange mais la délivrance n’est pas censée être douloureuse.

A SAVOIR

Votre accouchement est unique et il vous appartient. N’hésitez pas à faire un projet de naissance et à en discuter avec le papa. Celui-ci aura un rôle clef pour que vos désirs soient entendus par le personnel. Vous pouvez aussi glisser votre projet de naissance dans votre dossier. Cela permet à la sage-femme de mieux connaître votre parcours et de vous accompagner au plus près de vos besoins.

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