Parc tête d'Or Lyon fermé à cause du Coronavirus
Après le parc de la Tête d'Or, à Lyon, tous les parcs et jardins de Villeurbanne sont fermés. Epidémie de coronavirus oblige ©P.Auclair

L’épidémie de coronavirus ne fait pas peur à tous. Pourtant, le Covid-19 a déjà fait 674 victimes en France. Dont 57 en Auvergne-Rhône-Alpes. Devant l’incivisme, voire l’inconscience de certains, de nouvelles mesures encore plus draconiennes sont envisagées à Lyon, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans tout le pays. Le point sur la situation au 6e jour de confinement, ce dimanche 22 mars.

Au sixième jour de confinement de coronavirus, les artères des principales villes d’Auvergne-Rhône-Alpes ne sont pas désertes. Mais presque. C’est ce “presque” qui inquiète de plus en plus les autorités, qu’elles soient nationales ou régionales. Agacé de voir qu’un certains nombre de Français n’ont pas pris conscience de la gravité de la situation, le chef de l’Etat envisagerait un nouveau “tour de vis”. “Les Français prennent ça trop à la légère“, déplore Emmanuel Macron.

Coronavirus : un couvre-feu pour freiner l’épidémie ?

Parmi les pistes évoquées, l’instauration d’un “couvre-feu” à partir de 20, 21 ou 23 heures. Une solution radicale déjà réclamée par Marine Le Pen (Rassemblement National). Certaines grandes villes de France comme Nice ont franchi le pas pour réagir contre le comportement « irresponsable » de certains.
D’autres communes comme Béziers, Arras, Perpignan ou Cannes se sont aussi résolues à cette extrémité.  Pas encore la Métropole de Lyon, Grenoble, Saint-Etienne ou Clermont-Ferrand…

Autre perspective désormais ouvertement évoquée, une prolongation “vraisemblable” de la période de confinement anti-coronavirus. Certains membres du conseil scientifiques préconisent même des mesures de confinement durant au moins six semaines pour gagner la “guerre” contre le Covid-19. C’est malheureusement un scénario probable.

En attendant cette éventuelle radicalisation des mesures gouvernementales, Christophe Castaner, a annoncé une application “plus stricte encore” des mesures de confinement en vigueur. Ce sera en particulier le cas dans les gares et les aéroports.

De nouveaux parcs et lieux publics fermés dans le Rhône

Dans ce contexte toujours aussi dramatique, le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône a haussé le ton pour rappeler à certains le sens des responsabilités. Dans un communiqué, Pascal Mailhos souligne que “les déplacements pour s’aérer ou pour les besoins des animaux de compagnie relèvent de l’exception, doivent être brefs, à proximité du domicile, dans le respect des gestes-barrières et sans aucun rassemblement“. Sinon, gare à la prime de 135 € (majorée à 375 €). 

Cette amende déjà salée pourrait passer à 1 500 euros en cas de récidive. Un bon moyen de calmer les ardeurs des plus irresponsables.

Concernant les lieux publics, on rappelle que le préfet a fermé les berges du Rhône, à Lyon. Les rives aménagées du fleuve étaient devenues le lieu de regroupement favori des amateurs de footing…

Plus de footing sur la Voie Verte

De son côté, Jean-Paul Bret, le maire de Villeurbanne, a annoncé qu’il fermait tous les parcs et jardins clôturés de la ville. Une décision déjà prise par la Ville de Lyon qui a bouclé depuis le début de semaine le parc de la Tête-d’Or, ainsi que les parcs de Gerland et de Blandan.

Le maire de Caluire-et-Cuire n’a pas dérogé à la règle. Au même titre que la Viarhona entre Condrieu et Loire-sur-Rhône, la Voie Verte, qui traverse une bon partie de sa commune, est aussi fermée. En cause, « le manque de civisme d’un grand nombre de personnes“. A Meyzieu, les parcs et squares sont aussi désormais inaccessibles.

Dans tous les cas, si vous devez absolument vous déplacer (pour une raison valable), n’oubliez pas l’attestation dérogatoire de déplacement.

Les Halles toujours ouvertes, les marchés aussi !

Concernant l’approvisionnement quotidien, aucune pénurie n’est pour l’instant signalée dans les supermarchés et autres commerces alimentaires. Les Halles de Lyon-Paul Bocuse, celles de la Marinière et de l’Hôtel-Dieu sont toujours accessibles au public. Une ouverture qui risque d’être éphémère si les autorités locales se résignent à renforcer le dispositif contre le coronavirus.

De même, il est surprenant de constater que les marchés locaux continuent de fonctionner, même si les marchands ambulants se font de plus en  plus rares. Par exemple, ils ne sont plus qu’une trentaine de commerçants en place sur le marché Saint-Antoine à Lyon. Soit une baisse de près de 80% par rapport à d’habitude.

Transports en commun : réduction progressive du trafic

Concernant les transports à commune à Lyon, le Sytral a annoncé qu’il allait “ajuster” son offre sur le réseau. A partir du lundi 23 mars, la fréquence des bus, tramways, métros et funiculaires sera réduite à 55%. Les amplitudes horaires restent inchangées.

Une décision assez surprenante en plein confinement anti Covis-19. Les transports en commun sont en effet des vecteurs potentiels de transmission du coronavirus. Heureusement, la plupart des bus, métros et tramways lyonnais roulent à vide !

Rhônexpress s’adapte au coronavirus 

Par ailleurs, dans  le cadre de l’épisode actuel de pandémie COVID-19, Rhônexpress a annoncé s’adapter aux contraintes liées au coronavirus. Priorité : assurer la continuité du service.
Concrètement, à partir de ce dimanche 22 mars et jusqu’à nouvel ordre, les départs s’effectuent toutes les 30 minutes de 4h25 à minuit, soit à 00 et 30 de chaque heure.
Plus de précisions en station, par téléphone au 04 79 75 92 79 ou par mail sur le site rhonexpress.fr

Les poubelles seront ramassées ce week-end…

Au niveau de la Métropole de Lyon, une cellule de crise a été mise en place pour faire un point quotidien sur la situation liée au coronavirus. Objectif ; ajuster le dispositif au jour le jour “pour coller aux mieux aux urgences et aux besoins des habitants“.

Dans cet esprit, les opérations de nettoiement des rues ont été réduites de 70%. En revanche, le ramassage des ordures ménagères est assuré presque normalement dans tous les quartiers. Attention toutefois, les éboueurs, comme d’autres professions comme les postiers, envisagent de faire jouer leur droit de retrait.

Déjà, le groupe La Poste a annoncé ce jour que tous les bureaux de poste seraient fermés ce week-end. De même, la distribution du courrier n’a pas été assurée “en raison de la réduction des effectifs“.

900 lits disponibles pour faire face à l’épidémie

Dans son dernier communiqué, l’Agence régionale de santé a annoncé que « tous les établissements publics et privés de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont mobilisés pour participer à la prise en charge des cas sévères et graves ».
L’ARS précise que l’épidémie se développe dans la région de façon très hétérogène. Dans ces conditions, en anticipation d’une aggravation de la situation et l’augmentation de cas nécessitant réanimation, l’ARS a mobilisé tous les établissements de santé de la région, publics, privés et ESPIC, disposant d’unité de surveillance continue ou de réanimation. Cette mobilisation permet de passer de 550 lits à près de 900 lits disponibles et ce, dès ce week-end.

Près de 15 000 cas en France, déjà 562 morts

A niveau national, la France recense 16 018 personnes contaminées par le Covid-19 et 674 décès. Soit 112 morts de plus que la veille. 87% des personnes décédées ont plus de 70 ans.

Par ailleurs, 7 240 personnes sont actuellement hospitalisées en France, dont 1 746 cas graves en réanimation. Concrètement, la moitié de ces hospitalisations en réanimation concernent des patients de moins de 60 ans. Seule bonne nouvelle, 2 200 personnes sont sorties guéries de l’hôpital.

Dans le JDD de ce dimanche, Emmannuel Macron reconnaît que “la vague est là” et qu’elle va “durer“.

Dans cette optique, pour freiner la progression de l’épidémie, “la prolongation de la période de confinement est une possibilité“, a annoncé Jérôme Salomon, directeur général de Santé Publique France. “La résistance ne fait que commencer“. Une période de confinement d’au moins quatre semaines est désormais envisagée. On devrait en savoir plus demain après la réunion du conseil scientifique.

L’Italie au cœur de l’épidémie

De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé ce dimanche la mort du premier médecin hospitalier en France victime du coronavirus. Il travaillait dans un établissement hospitalier de Compiègne.

Enfin, en Italie, un nouveau record a été enregistré avec près de 1 400 morts en 24 heures. Soit un total de 5 476 décès depuis le début de la pandémie. L’Italie est de loin le pays le plus touché au monde devant la Chine.

Au niveau mondial, près d’un milliard d’humains sur la planète sont confinés. A ce jour, le coronavirus a fait plus de 14 000 morts dans le monde.

A SAVOIR

L’épidémie de Covid-19 a des conséquences sur la préparation et le déroulement des obsèques : distanciation sociale, interdiction de déplacements, mise en bière et fermeture du cercueil sans délai, fermeture de certaines administrations et cimetières au public, interdiction des rassemblements, etc. Un choc supplémentaire pour les familles endeuillées. La CPFM (Confédération du funéraire) a annoncé aujourd’hui que ses adhérents allaient tout mettre en œuvre pour assurer la continuité du service funéraire pendant l’épidémie. Même si “les difficultés d’accès aux masques de protection font peser une menace réelle  sur la continuité de service”.

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