Flatulences, rots, ballonnements… Souvent associés à des tue-l’amour, les symptômes de l’aérophagie ne sont pas toujours faciles à vivre. S’ils sont généralement passagers, ils peuvent toutefois être les signes d’une pathologie plus sérieuse s’ils s’avèrent fréquents. Zoom sur ce trouble qui fait de plus en plus de bruit avec le Dr Amélie Lefèvre Henry, médecin généraliste lyonnaise.
Littéralement, ce terme signifie « avaler de l’air ». Plus concrètement, la crise d’aérophagie se caractérise par une trop grande accumulation d’air dans le système digestif. Une sensation de pesanteur s’installe alors et le ventre a tendance à gonfler. Outre les désagréments esthétiques, il s’en suit certains symptômes pas toujours simples à gérer en société. Ballonnements, éructations (rots), flatulences rythment en effet la crise. Ces symptômes peuvent également s’accompagner de nausées, vomissements, constipation voire de brûlures d’estomac. Les bons conseils pour se défaire de ces troubles avec le concours du Dr Amélie Lefèvre Henry, médecin généraliste au centre de santé de l’Université Claude Bernard, à Lyon.
Comment les éviter ?
L’air accumulé dans nos intestins est en majorité avalé lors des repas. Ces gaz sont généralement gracieusement évacués à travers quelques rots et flatulences. Toutefois, de mauvaises habitudes de mastication peuvent faire emmagasiner plus d’air qu’à l’accoutumée et donc accentuer les évacuations.
Pour s’en prémunir, quelques habitudes simples peuvent suffire
- Prendre son temps pour manger et mâcher les aliments, dans un environnement calme.
- Éviter de parler la bouche pleine. Cette règle de bienséance permet également d’éviter le trop plein d’air dans le système digestif.
- Se détendre et éviter les sources de stress. L’anxiété a tendance à augmenter la fermentation des aliments dans le corps et donc les ballonnements.
- Manger varié et équilibré : davantage de fibres pour éviter la constipation, moins de boissons gazeuses, de chewing-gums et d’alcool pour éviter les reflux.
- Se nourrir correctement et à sa faim. C’est-à-dire suffisamment pour ressentir la satiété sans alourdir son estomac.
- Éviter les aliments ayant tendance à fermenter et augmenter la production de gaz : la famille des choux (de Bruxelles, choux-fleurs, brocolis…), les légumineuses (haricots, fèves, pois, lentilles…) ou encore le lait, parfois difficilement digéré.
- Pratiquer une activité physique régulière et adaptée, telle que la marche. La sédentarité entraîne en effet un relâchement intestinal qui a tendance à accentuer les ballonnements.
- Écouter son corps et rester attentif à d’éventuelles intolérances qui pourraient être responsables des symptômes de l’aérophagie.
Quand consulter ?
L’aérophagie n’est pas un trouble grave. En adoptant un mode de vie plus sain, les crises peuvent facilement disparaître. Toutefois, lorsque celles-ci persistent et que les symptômes ont tendance à s’accentuer, il se peut que la cause ne soit pas dans l’air. En effet, ils peuvent être les signes d’une intolérance à un ou plusieurs aliments ou encore ceux d’une pathologie plus sérieuse (gastro-entérite, côlon irritable, colite ulcéreuse, calculs biliaires, maladie de Crohn…). En cas de doute, il est donc recommandé de consulter votre médecin qui pourra, si besoin, vous orienter vers un spécialiste.
À SAVOIR
Les flatulences, ou pets, sont bien plus fréquents qu’il n’y paraît. En moyenne, une personne en produit une dizaine voire une vingtaine par jour, parfois sans s’en rendre compte. Soit entre 0,5 et 2 litres de gaz intestinal ! Si elles restent dans les normes, ces évacuations sont synonymes de la bonne santé de l’organisme. Elles sont en effet le résultat résiduel du labeur des intestins lors de la transformation des aliments que nous ingérons et du tri des bons des mauvais nutriments.