Rhinite, asthme, irritations... le quotidien de ceux qui souffrent d'allergie ©DR

Aujourd’hui, 30% de la population est touchée par les allergies. Si la pollution joue un rôle d’aggravation des symptômes, d’autres mécanismes sont responsables de ce phénomène inquiétant.  L’expertise du Dr Evelyne Girodet, médecin allergologue à l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc à Lyon.

Quelles sont les différentes formes d’allergies ?

Il y a les allergies alimentaires, les allergies respiratoires aux acariens, aux pollens, aux moisissures, aux poils d’animaux, les allergies aux médicaments, les allergies aux venins, … On peut aussi souffrir d’allergies croisées. Par exemple, lorsque l’on est allergique à un certain pollen, on peut aussi l’être à un fruit, quand ils ont notamment en commun, la même protéine responsable (PR10).

Comment explique-t-on le fait d’être allergique ?

Aujourd’hui, un tiers de la population est concernée et d’ici 20 ans, la moitié le sera probablement. On peut expliquer cette progression par plusieurs facteurs aggravants dont la pollution très certainement. Des études ont suggéré qu’un environnement trop aseptisé pouvait aussi y contribuer. Cela vient de notre système immunitaire qui ne fabrique pas les bons anticorps (G). Il en produit d’un autre type (E) qui vont activer des réactions allergiques. D’où l’intérêt de se faire désensibiliser pour “rééduquer” nos défenses et favoriser la formation de bons anticorps.

Allergies et intolérances

Peut-on devenir allergique du jour au lendemain ?

C’est tout à fait possible dans le cas des allergies alimentaires qui peuvent survenir tout à coup et concerner n’importe quel aliment. A ne pas confondre avec les intolérances comme celles au gluten ou au lactose, par exemple. Quand on est allergique, l’effet est souvent très rapide. On a des picotements dans la bouche, des réactions cutanées ou des troubles digestifs importants, voire de l’asthme. Cela peut même aller jusqu’à l’œdème de Quincke.

Une allergie peut-elle disparaître d’elle-même ?

Une allergie ne disparaît que rarement toute seule. Quand on est allergique au pollen par exemple, on l’est toute sa vie même si les symptômes peuvent se modifier favorablement ou à l’inverse, s’aggraver. Une rhinite par exemple, peut tout à fait évoluer vers une crise d’asthme.
 

Comment traiter l’allergie ?

Dans quels cas, être allergique est-il grave ?

En cas d’asthme ou, c’est assez rare, de choc allergique, lequel peut être mortel. C’est pourquoi, il arrive qu’on prescrive dans certains cas une trousse d’urgence qui contient un stylo d’adrénaline auto injectable, de la cortisone et un antihistaminique.
 

Comment se traiter contre les allergies et s’en débarrasser efficacement ?

Outre des antihistaminiques, on peut prendre des collyres et des sprays nasaux à la cortisone. Mais on ne traitera alors que les symptômes. Le meilleur traitement reste la désensibilisation pour les allergies respiratoires et celles aux venins d’insectes. S’il est bien suivi par le patient, le résultat est tout à fait satisfaisant. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas parce que se désensibiliser exige de la patience. On n’est pourtant pas obligé de le faire sous forme de piqûres. Il y a aujourd’hui une autre méthode, par voie sublinguale, quelques gouttes seulement, à condition de les prendre sur une période de plusieurs mois, pendant 3 à 5 ans minimum. Auparavant, un bilan est nécessaire auprès d’un spécialiste, pour bien identifier les causes de l’allergie. A noter qu’on peut faire ce diagnostic à un bébé et même désensibiliser les enfants dès l’âge de 5 ans. La question m’est souvent posée.

L’allergie a-t-elle un terrain héréditaire ?

 Il y a des familles d’allergiques et on risque plus d’y être sujet si l’un des deux parents est concerné et, d’autant plus si les deux le sont. Les facteurs génétiques responsables ne sont toutefois pas clairement identifiés à ce jour.

Retrouvez la liste de tous les médecins allergologues de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A SAVOIR

Il y a deux étapes dans le mécanisme de la réaction allergique. Celle du premier contact de l’organisme avec l’allergène que l’on appelle phase de sensibilisation ou phase muette : le sujet ne présente alors pas de symptôme mais son système immunitaire réagit à cette substance étrangère. Puis il y a une deuxième phase, quand le sujet est à nouveau en contact avec l’allergène. Cette fois, une réactivité anormale se produit : rhinite, conjonctivite, etc.

 

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