
Alors que les températures grimpent, les plages aménagées font le plein et les envies de fraîcheur se multiplient. Mais peut-on se baigner partout dans le Rhône en toute sécurité ? À l’heure où les épisodes de chaleur s’intensifient, on fait le point sur la qualité des eaux de baignade dans le département avec Frédéric Le Louédec, responsable du service Santé Environnement du Rhône à l’Agence Régionale de Santé (ARS) dans l’émission Votre Santé.
Chaque été, c’est le même rituel : transat, maillot, glacière… et surtout, un plan d’eau pour piquer une tête. Mais dans le département du Rhône, peut-on vraiment se baigner les yeux fermés ? La réponse est oui. Les eaux sont globalement très propres.
Et pour cause, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes veille au grain. En 2024, plus de 98 % des sites naturels surveillés en Auvergne-Rhône-Alpes respectaient les normes européennes relatives à la qualité bactériologique, selon le dernier rapport. Même le fameux lac des Eaux Bleues à Miribel-Jonage, qui attire chaque année des milliers de baigneurs, passe le test haut la main. Mais il n’est pas le seul dans la région, retrouvez le détail des plans d’eau sur le site de l’ARS.
Mais ce tableau idyllique n’exclut pas quelques bémols. Les aléas climatiques imposent une surveillance continue. Cette surveillance est d’ailleurs renforcée sur les sites naturels les plus fréquentés, où l’ARS réalise plusieurs prélèvements par saison, et sur plusieurs années, afin de dresser un bilan fiable et éviter toute fausse bonne impression.
Alors, que dit la surveillance cette année ? Quels sont les vrais risques ? Où peut-on nager sans inquiétude ? Et surtout, est-ce qu’on enfin se baigner dans le Rhône ? Réponse avec Frédéric Le Louédec, responsable du service Santé Environnement du Rhône à l’Agence Régionale de Santé (ARS) sur le plateau de l’émission Votre Santé du mardi 1er juillet.
Rhône : le parent pauvre des coins de baignades
Combien de sites de baignade naturelle sont recensés dans le Rhône ?
On en compte seulement huit, auxquels s’ajoute un site artificiel, sur tout le département.
- Anse – plan d’eau du Colombier
- Condrieu – plan d’eau de Condrieu-les Roches
- Cublize – lac des Sapins – baignade Point Sud
- Vaulx-en-Velin Miribel – plage de la Baraka
- Vaulx-en-Velin Miribel – plage de l’Atol
- Vaulx-en-Velin Miribel – plage du Fontanil
- Vaulx-en-Velin Miribel – plage du Morlet
- Villefranche-sur-Saône – plan d’eau du Bordelan
Le site le plus fréquenté reste le parc de Miribel-Jonage, avec son célèbre lac des Eaux Bleues. D’autres zones de baignade se situent près de la Saône, du côté de Villefranche, Anse et Condrieu.
Tous les plans d’eau sont-ils contrôlés dans le Rhône ?
Nous surveillons l’ensemble des “eaux de loisirs”. Cela englobe les baignades naturelles, artificielles, les piscines publiques, les spas ou encore les bassins de kinésithérapie. En cette période de fortes chaleurs, notre attention se porte en priorité sur les sites naturels, très fréquentés.
Baignades : les plans d’eau sont-ils de bonne qualité ?
Peut-on dire que la qualité de l’eau est mauvaise dans le Rhône ?
Non, pas du tout. Les huit sites de baignade naturelle sont d’excellente qualité. Cela dit, des facteurs environnementaux peuvent influencer cette qualité. Par exemple, de fortes pluies peuvent charrier de la boue ou des déchets dans les plans d’eau. À l’inverse, les épisodes de fortes chaleur favorisent parfois le développement bactérien. Tous ces éléments sont pris en compte dans notre surveillance.
Que se passe-t-il lorsqu’un site est jugé de qualité insuffisante ?
Le classement sanitaire (excellent, bon, suffisant, insuffisant) repose sur les données des quatre dernières années. Ce n’est donc pas une simple analyse ponctuelle. Si un site est classé « insuffisant », cela signifie que ses résultats ont été globalement mauvais sur cette période.
Et c’est la commune qui a la responsabilité de déclarer les épisodes de pollution qui influent sur la qualité de l’eau. De notre côté, nous assurons le contrôle sanitaire.
Des sites peuvent-ils être fermés ?
Oui, même si ce n’est pas systématique. Dans le Rhône, aucun site n’a été fermé. On ne ferme pas des sites sur le simple critère de qualité insuffisante. Néanmoins, un plan d’eau peut être fermé si sa qualité reste insuffisante pendant quatre années consécutives.
Cela indique une pollution persistante et mal identifiée. Nous pouvons aussi prendre une décision de fermeture en cours de saison si nos prélèvements révèlent un risque sanitaire.
Qualité de l’eau : attention, ne vous baignez pas en cas de doutes !
Quels sont les risques liés à une eau de mauvaise qualité ?
Les risques sont majoritairement liés à la présence d’agents pathogènes. Ces microbes peuvent engendrer des gastro-entérites en cas d’ingestion, ou des démangeaisons en cas de contact cutané. Il ne s’agit pas de risques vitaux, mais ils restent indésirables.
Quels réflexes adopter en cas de doute sur la qualité de l’eau ?
Avant tout, s’informer ! Le site de l’ARS fournit des données actualisées. Et sur place, un panneau doit indiquer les résultats des derniers contrôles. En cas de doute, plus de doutes, mieux vaut renoncer. Si l’eau semble suspecte, abstenez-vous de vous baigner.
Et le Rhône (fleuve) dans tout ça, où en est-on ?
Peut-on se baigner dans le fleuve Rhône ?
Non. La baignade y est interdite. Le Rhône n’est pas classé comme site de baignade par la mairie, donc il ne fait l’objet d’aucun contrôle par l’ARS. Aucune donnée sur la qualité de l’eau n’est disponible.
Et si, exceptionnellement, on voulait s’y baigner (comme il a été question le week-end dernier), la collectivité peut nous demander conseil, mais cela ne débouchera sur aucun suivi sanitaire.
L’eau du Rhône est-elle pour autant de mauvaise qualité ?
La baignade étant interdite, aucun contrôle n’est effectué. Mais au-delà de la qualité de l’eau, le principal danger reste la force du courant.
Le fleuve est puissant, et les risques de noyade sont réels. En l’absence d’autorisation de baignade, il n’y a ni surveillance ni secours sur place.
Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé sur Ma Santé TV.
À SAVOIR
Selon le ministère de la Transition écologique, les plages et plans d’eau surveillés doivent respecter des normes strictes en matière de microbiologie, notamment sur la présence de bactéries comme Escherichia coli et les entérocoques intestinaux, indicateurs clés de la qualité de l’eau et des risques sanitaires pour les baigneurs.







