La mobilisation ne faiblit pas dans les rangs des salariés et de la direction de la Clinique des Grandes Alpes, à Cluses, interdite d’exercer par l’ARS. Ils ont organisé un sitting à Lyon, alors que le tribunal de grande instance doit statuer le 5 octobre sur l’avenir de l’établissement. Les explications de Jean-Loup Durousset, PDG du groupe Noalys, propriétaire de la clinique de Haute-Savoie.
Le compte à rebours est enclenché pour la direction et les salariés de la Clinique des Grandes Alpes, à Cluses. Suite à la suspension des autorisations par l’ARS (Agence régionale de santé) et l’arrêt de l’activité de la clinique depuis avril, les représentants de l’établissement haut-savoyard maintiennent la pression et poursuivent leur mobilisation afin d’influer sur la décision du tribunal de grande instance de Bonneville rendue le 5 octobre prochain. Dans cette perspective, après avoir mis en place un plan de communication depuis le mois de juillet (pétition en ligne, groupe de soutien des élus, opération de sensibilisation sur les marchés, distribution de tracts et après leur opération lâcher de ballons le 21 septembre dernier), une nouvelle démonstration de force a été réalisée ce vendredi 2 octobre, à Lyon, avec un sitting au son des cloches de vaches de montagne devant le siège régionale de l’ARS, rue Garibaldi, en présence des membres de la direction, des salariés, des élus, des habitants et et organisations patronales. Pourquoi organiser cette manifestation ? Quels sont les enjeux ? Les explications de Jean-Loup Durousset, PDG de Noalys, propriétaire de la Clinique des Grandes Alpes.
Pourquoi avoir organisé un sitting à Lyon ?
Parce qu’on souhaite se battre pour voir se concrétiser ce beau projet. Nous avons tous été stupéfaits en apprenant que l’ARS avait demandé l’arrêt de toute activité de soins sur le site alors que le tribunal de commerce, dans sa décision du 19 janvier, s’était prononcé en faveur du rachat de l’ancienne Clinique du Mont-Blanc par notre groupe pour l’euro symbolique. C’est la première fois qu’une telle décision intervient dans l’histoire de l’hospitalisation. Plus grave, nous n’avons pu obtenir aucune explication plausible, si ce n’est qu’il faut défendre l’hôpital public. Devant ce manque de concertation, nous avons donc engager une action auprès du tribunal de grande instance afin qu’il lève cette interdiction. C’est dans la perspective de cette décision, rendue le 5 octobre, que nous allons organiser un sitting.
Les raisons avancées par l’ARS ne vous paraissent donc pas cohérentes ?
Non, d’autant que l’Agence régionale de santé avait renouvelé son autorisation pour cinq ans, en juillet 2014. Elle est revenue sur sa décision en estimant sans doute que la fermeture d’un établissement privé va renforcer l’hôpital public. C’est une erreur. En France, il y a de la place pour tout le monde, public comme privé. On se s’inscrit pas dans une vision concurrentielle mais complémentaire. Je pense même que le privé fait avancer le système, stimule le public en investissant dans de nouvelles technologies alors l’hôpital public est indispensable dans sa dimension sociale. Si rien ne bouge, ce secteur de la Haute-Savoie se transformera bientôt en désert médical !
Près de 40 emplois à la Clinique des Grandes Alpes
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Si le tribunal de grande instance donne son feu vert, nous pourront réouvrir les blocs opératoires dans quelques semaines et les travaux de la future des Grandes Alpes devraient démarrer début 2016 pour une livraison en 2018. En attendant, le préjudice est énorme, tant sur le plan économique que social. Aujourd’hui, on se trouve dans la situation paradoxale de payer des salariés interdits de travailler.
Combien de personnes sont concernées ?
Aujourd’hui, 16 personnes sont en attente de la décision du tribunal. A terme, la Clinique des Grandes Alpes devrait employer entre 30 et 40 personnes. Voilà pourquoi ce projet et la position cohérente de l’ARS fait l’objet d’une telle mobilisation, tant auprès de la population que des milieux économiques ou politiques.
A SAVOIR
Le groupe Noalys prévoit d’investir 8 millions d’euros dans la construction de la nouvelle Clinique des Grandes Alpes, un établissement doté des dernières technologies pour répondre aux attentes de soins de proximité de la Vallée de l’Arve. Au rez de chaussée, l’établissement disposera d’un services d’urgences, d’un centre d’imagerie médicale/ scanner radio, d’un centre dentaire, d’un centre ophtalmo, d’un plateau kinésithérapie avec balnéo et de multiples bureaux de consultations. Le premier étage sera dédié au service de chirurgie avec 10 lits, 15 lits ambulatoire avec bloc opératoire. Enfin, 30 lits seront réservés au 2e étage étage pour le service de médecine.
En Haute Savoie en y arrive à ce désert médical on a du mal a trouvé un médecin suite au départ à la retraite de certains généralistes. 🙁
Soutient total aux salariés et à la direction qui se battent pour que nous bénéficions d’un service médical et chirurgical de proximité .
Je rappelle que nous sommes plus de 40 000 habitants à subir aujourd’hui des délais de plusieurs mois pour avoir un rendez vous chez un médecin spécialiste et pour être soigné dans des délais normaux .
Respect à tous les manifestants.