Grippe, bronchiolite, gastro-entérite… L’hiver est la saison de tous les dangers pour les enfants, premières victimes des épidémies et autres maladies. Le docteur Anne Teinturier, pédiatre à Saint-Genis-Laval (Rhône), explique comment tenir les plus jeunes à l’écart des virus.
Écoles et crèches, nids à virus
Quelles sont les principales maladies hivernales ?
L’hiver est marqué par une forte augmentation des maladies respiratoires, ORL (Oto-Rhino-Laryngologie) et digestives. Il s’agit principalement de rhinopharyngites, bronchiolite, bronchites, grippes, angines, trachéites, laryngites, otites et gastro-entérites. Les symptômes sont variables et ne s’accompagnent pas forcément de fièvre. Ces maladies de l’hiver, dans la majorité des cas, passent toutes seules, sans traitement antibiotique hormis pour les angines, les otites bactériales et les pneumopathies.
Comment prémunir les enfants de ces maladies ?
La contamination se faisant par les postillons, la salive, mais aussi les mains, il faut régulièrement moucher les enfants, avec des mouchoirs jetables, et les faire se laver les mains avant et après le repas, au retour à la maison ou encore lorsqu’ils vont aux toilettes. Si les parents sont enrhumés, porter un masque s’avère plutôt efficace.
Que préconisez-vous pour les protéger du froid ?
S’il est important de bien couvrir un enfant, il est inutile de trop l’habiller. Cela le fera transpirer, ce qui contribue à le déshydrater. L’idéal est de l’habiller comme les parents s’habillent, avec simplement une épaisseur de plus pour les bébés de moins de 6 mois.
Pourquoi les enfants sont-ils particulièrement sujets aux maladies ?
La recrudescence des virus durant l’hiver est favorisée par la saisonnalité, la vie en collectivité, que ce soit en crèche ou à l’école, et dans la mesure où les enfants, par manque d’hygiène primaire, contaminent facilement leur entourage par les éternuements, toux, postillons, échange de sucette… Leur immaturité immunologique, en outre, les rend plus réceptifs aux maladies, n’ayant pas fabriqué tous leurs anticorps.
Existe-t-il des terrains plus favorables que d’autres ?
Les enfants prématurés, durant leur première année de vie, sont particulièrement sensibles. On recommande d’ailleurs de ne pas les mettre en crèche jusqu’à un an. Les enfants porteurs de malformations cardiaques, les asthmatiques ou ceux présentant des déficits immunitaires ou la mucoviscidose, sont aussi plus vulnérables. Il faut ensuite accepter que l’on n’est pas tous égaux devant la maladie : certains enfants tombent tout simplement plus facilement malades que d’autres.
Enfants malades ? Faites tomber la fièvre en priorité !
Que faire lorsque les symptômes apparaissent ?
Il existe peu de traitements, hormis moucher l’enfant et s’efforcer de faire tomber sa fièvre éventuelle avec du paracétamol. L’idéal est de le garder au calme, de bien l’hydrater et d’attendre que la maladie passe d’elle-même. Si au bout de 48 heures, la fièvre persiste, la toux s’aggrave, l’enfant ne s’alimente plus, a une gêne respiratoire, est très fatigué, il faut aller consulter son pédiatre.
Et surtout éviter de se rendre aux urgences ?
Ces différentes pathologies n’ont généralement pas à être traitées aux Urgences hospitalières. Cela ne fait qu’accroître leur engorgement, et attendre plusieurs heures dans un nid à microbes n’est pas le plus adapté. Il faut savoir faire preuve de bon sens et ne s’y rendre que si l’enfant présente un comportement inhabituel ou y est adressé par son médecin traitant.
Faut-il faire vacciner ses enfants ?
On recommande notamment le vaccin de la grippe aux enfants à risque : asthmatiques, porteurs de maladies respiratoires ou cardiaques… Et il existe un bon moyen de protéger le nourrisson de moins de 6 mois, trop jeune pour être vacciné : vacciner toute la famille !
Symptômes et traitements: tout savoir sur les maladies de l’hiver les plus fréquentes
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A SAVOIR
Des gestes simples pour limiter la contagion:
– Veiller à bien protéger l’enfant du froid, surtout en poussette, où il bouge peu
– Avoir une bonne hygiène des mains (parents et enfant), en les lavant le plus souvent possible, surtout après être allé dans des lieux publics
– Moucher très régulièrement l’enfant avec des mouchoirs jetables
– Respecter le sommeil et le rythme de l’enfant, veiller à son repos régulier
– Veiller à une alimentation saine et équilibrée
– Bien aérer et ne pas surchauffer la maison
– Ne pas exposer l’enfant à la fumée de cigarette