Inquiète de l’évolution de la situation sanitaire en Auvergne-Rhône-Alpes, l’Agence régionale de santé incite les centres hospitaliers de la région qui ne l’ont pas encore fait à déclencher leurs plans blancs et à déprogrammer leurs activités chirurgicales non urgentes. Un appel devancé dans la métropole lyonnaise par les Hospices Civils de Lyon, qui ont activé leur dispositif lundi 7 décembre, mais aussi par les hôpitaux de Grenoble, d’Annecy-Genevois ou encore d’Aubenas, en Ardèche.
Ça s’accélère, sur le front de l’épidémie de la Covid-19. L’Agence Régionale de Santé recommande désormais à tous les hôpitaux d’Auvergne-Rhône-Alpes de mettre en place leurs plans blancs pour anticiper l’inéluctable afflux de malades. “La circulation de la Covid-19 s’intensifie en Auvergne-Rhône-Alpes où tous les départements font face à une augmentation du taux d’incidence. Bien qu’atténué par la vaccination par rapport aux précédentes vagues, l’impact sur l’hospitalisation est néanmoins net et s’accélère dans la région”, indique l’ARS dans un communiqué publié ce mercredi 8 décembre.
Les taux d’incidences s’envolent, et plus particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes, l’une des régions les plus touchées par la cinquième vague. L’Ardèche détient même le record français, avec un taux de 867 cas pour 100 000 habitants. La Drôme l’accompagne sur le podium, avec un taux de 814/100 000 au 8 décembre. La progression est forte dans d’autres départements auverhônalpins, comme la Haute-Savoie (665/100 000) ou l’Ain (607/100 000). Un cinquième département dépasse la barre des 600. Le Rhône, où la Fête des Lumières sera tout de même maintenue à Lyon, en est à 659 cas pour 100 000 habitants.
1500 malades hospitalisés en Auvergne-Rhône-Alpes
Ces chiffres n’incitent pas à l’optimisme, d’autant que les effets de la cinquième vague se mesurent déjà dans les hôpitaux. “À la date du 7 décembre 2021, d’après Santé publique France, plus de 1 500 personnes atteintes de Covid-19 sont hospitalisées dans les établissements de la région dont 275 patients sont pris en charge en soins critiques”.
C’est la raison pour laquelle l’ARS, par la voix de son directeur général, le Dr Jean-Yves Grall, demande aux hôpitaux qui ne l’ont pas déjà fait d’activer leurs plans blancs. L’hôpital d’Aubenas, en Ardèche, avait ouvert la voie dès le 25 novembre. Le CH Annecy Genevois (Haute-Savoie) avait suivi le 1er décembre. Lundi 6 décembre, c’était au tour des Hospices Civils de Lyon de mettre en place le dispositif.
Plans blancs : l’hôpital a besoin de renforts
“Les établissements de santé sont appelés à organiser de façon concertée sur leur territoire des déprogrammations d’une partie de leur activité chirurgicale, d’une part pour assurer une augmentation coordonnée des lits de réanimation, en veillant à une répartition équilibrée entre tous les établissements et d’autre part contribuer à l’accueil des patients en hospitalisation conventionnelle”.
L’ARS, consciente de la pénurie de personnel qui touche l’hôpital, demande aux professionnels de santé “disponibles” de venir renforcer les équipes hospitalières, diminuées et épuisées. Les professionnels de santé libéraux sont aussi “appelés à se mobiliser pour assurer l’accueil et la prise en charge de patients nécessitant des soins non urgents et non programmés”.
À SAVOIR
Les professionnels de santé volontaires (étudiants, retraités, libéraux, salariés…) souhaitant venir en soutien des équipes soignantes à l’hôpital sont appelés à se faire connaître via la plateforme Renfort RH > https://renfortrh.solidarites-sante.gouv.fr/