Les services de réa à l'hôpital de la Croix-Rousse durant la première vague du Covid-19.
Le service de réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse (ici lors de la première vague de Covid-19), fait tant bien que mal face au raz-de-marée. ©Lionel de Souza

Submergés par l’afflux massif de malades du Covid-19, les Hospices Civils de Lyon ont pris la décision de déprogrammer l’ensemble de leurs activités non essentielles. Le manque de personnel leur est fatal et ne leur permet plus de prendre en charge que les seuls patients de la cinquième vague, ajoutés à ceux qui se présentent aux urgences pour d’autres pathologies comme la bronchiolite. Une situation loin d’être rassurante, face à la perspective d’un variant Omicron à la propagation foudroyante.

Un nouveau cap a été franchi sur le front de l’épidémie de Covid-19. Alors que la cinquième vague bat son plein, les Hospices Civils de Lyon ont annoncé lundi 20 décembre au soir suspendre “l’intégralité de leur activité pour les prochaines semaines sur leurs sites de l’agglomération lyonnaise”.

Dans un communiqué, les HCL ont précisé que seuls “l’activité d’urgence et les soins non reportables” seraient encore assurés en parallèle. Cette décision fait suite au déclenchement du plan blanc dans les hôpitaux lyonnais dès le 6 décembre. La moitié des activités non essentielles avaient ainsi déjà été reportées. Mais l’impact de la situation sanitaire sur l’hôpital se fait chaque semaine encore plus important, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, l’une des régions les plus touchées en France.

149 patients Covid-19 en soins critiques

Alors que le taux d’incidence de la Covid-19 demeure très élevé dans le département du Rhône (722 pour 100 000 habitants), le nombre de patients hospitalisés pour un diagnostic de Covid continue de croître : ce lundi 20 décembre, 225 patients sont présents aux Hospices Civils de Lyon, dont 80 dans des services de soins critiques. Le CHU fonctionne, ce lundi, avec 159 lits de réanimation, contre 136 à l’amorce de la 5ème vague. Sur le territoire couvrant le département du Rhône et le Nord de l’Isère, ce sont 587 patients qui sont hospitalisés, dont 149 en soins critiques.

Le nombre de contaminations reste très élevé dans le Rhône, mais semble toutefois se stabiliser. Si le taux d’incidence reste supérieur à 700 (lire À SAVOIR), il n’augmente plus. L’impact en termes d’hospitalisation est toutefois toujours décalé de quelques jours. D’où l’inquiétude des HCL.

En plus du Covid-19, les autres épidémies hivernales…

D’autant qu’il y a un autre paramètre à prendre en compte. Celui des pathologies hivernales courantes, particulièrement importantes cette année. C’est notamment le cas de la bronchiolite, qui touche les plus petits. Cet afflux de patient mobilise des équipes déjà prises à la gorge, épuisées par deux ans de combat contre le virus et, surtout, dramatiquement clairsemées. “En complément de ces difficultés liées au flux des patients, le CHU doit toujours faire face à des difficultés liées aux ressources humaines, notamment en matière de recrutement”, allèguent les HCL.

À l’aube des fêtes de Noël, propices à une plus forte circulation du virus, la situation alarme. D’autant que la montée en puissance du variant Omicron pourrait allonger et compliquer sérieusement cette cinquième vague. Plus de 5% des cas positifs détectés dans le département sont aujourd’hui liés au variant omicron, ce qui représente une très forte accélération de sa propagation (multipliée par 10 en une semaine). Celui-ci, très contagieux notamment en milieu clos, provoque des clusters importants, pouvant générer un afflux potentiel de patients à l’hôpital”. Selon Santé Publique France, 8% des nouveaux cas seraient contaminés au variant Omicron, chiffre qui ne va cesser de croître dans les prochaines semaines.

Les HCL plaident pour la vaccination

Durement touchées, les Hospices Civils de Lyon implorent la population de mieux prendre la mesure de l’épidémie. Et de contribuer avec civisme à la contrer : “les équipes des Hospices Civils de Lyon incitent l’ensemble de la population à se faire vacciner, et à procéder, dès qu’elle y est éligible, aux rappels vaccinaux recommandés par les autorités sanitaires selon les délais adaptés à chaque type de vaccin. L’ensemble des créneaux de RDV pour accéder à la vaccination est disponible via le site www.sante.fr. Elles incitent également tous les Lyonnais à la plus grande vigilance face au rebond épidémique, et les appellent à respecter scrupuleusement les gestes barrières”. Le recours aux autotests, juste avant les retrouvailles familiales, paraît également indispensable. “La vigilance et la responsabilité de chacun sont essentielles pour lutter ensemble contre cette nouvelle vague de Covid-19″. À bon entendeur…

À SAVOIR

Le taux d’incidence moyen en France s’élève à 530 cas pour 100 000 habitants. Dans le Rhône, il est au 21 décembre de 716,9/100 000, après être monté jusqu’à 740. Dans la région, les départements les plus touchés sont la Haute-Savoie (861,3/100 000), l’Ardèche (973,2/100 000) et surtout la Drôme (1116,3/100 000). Ce dernier reste le plus impacté du pays, et le seul à avoir franchi la barre fatidique des 1000. Signalons encore la situation de l’Isère (714,7/100 000) et de la Savoie (744,2/100 000).

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentSports d’hiver : cinq conseils pour une reprise… en douceur !
Article suivantPrévention de l’AVC : quand une banque monte en première ligne
Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here