Olivier Véran était aujourd’hui à Lyon. Débordée par la seconde vague de l’épidémie de Covid-19, la région Auvergne Rhône-Alpes multiplie les transferts organisés de malades vers des hôpitaux situés dans les régions moins touchées. Le ministre des Solidarités et de la Santé est venu assister en personne, ce lundi matin, au déplacement de deux nouveaux patients lyonnais vers La Rochelle. Il en a profité pour rappeler l’importance vitale de ces transferts, pour soulager des établissements de santé où la place se fait rare.
Sur le tarmac de l’aéroport Lyon-Bron, les équipes médicales s’activent pour procéder aux évacuations de malades du Covid-19, dans un contexte où les hôpitaux sont en plan blanc. Sous l’oeil d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, des patients souffrant du coronavirus vont être transférés vers d’autres régions. L’objectif est de réduire la tension dans les hôpitaux lyonnais afin de mieux faire face aux nouvelles admissions en services de réanimation.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui a le plus recours aux évacuations sanitaires. Plus de 100 transferts y ont déjà été organisés. Sur les 130 réalisées en France depuis le début de la deuxième vague. Les patients concernés viennent des services de réanimations. Mais ils sont tous dans un état suffisamment stable pour être déplacés.
Ce matin-là, deux patients sont déposés à l’aéroport par le SAMU de Lyon. Un homme de 80 ans et un second de 73 ans. Tous deux sont originaires de la métropole lyonnaise. Accompagnés par deux médecins et un infirmier, ils vont être hospitalisés à La Rochelle, en Nouvelle-Aquitaine.
Pris en charge par le SAMU 69 jusqu’à La Rochelle, les deux patients ont pris place dans un avion de la compagnie Oyonnair, spécialisée dans le vol sanitaire. Et à qui le ministre, Olivier Véran, a adressé un message de reconnaissance : « vous participez à sauver des vies. »
« C’est une soupape » : les évacuations sanitaires réduisent la pression
Ces évacuations vont-elles permettre de mieux gérer l’épidémie dans la région ? “Les évacuations sont une soupape », affirme Jean-Yves Grall, directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne Rhône-Alpes. Vont-elles continuer ? « On attend de voir sur les cinq-six jours à venir pour observer la décrue ». La semaine dernière, l’ARS avait fait savoir qu’environ 200 déplacements auraient lieu durant les deux semaines à venir.
Pour le ministre des solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ces évacuations sont un atout-clé pour gérer cette seconde vague dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Cette dernière est la plus touchée de France. Mais « la différence avec la première vague est qu’on est passé d’évacuations en catastrophe à des évacuations anticipées ».
Le ministre de la santé a a profité pour faire un bilan de la situation sanitaire. “Il y a encore plusieurs centaines de malades admis dans les réanimations de notre pays. Nous n’avons pas encore terminé ce combat contre le virus. (…)” Et l’objectif de ces déplacements de patients vers d’autres régions est au final de “pouvoir reprendre une reprogrammation des activités chirurgicales normales dans notre pays”.
Les évacuations des patients n’appellent pas au relâchement face au Covid-19
La seconde vague semble enfin voir un nombre quotidien de nouveaux patients baisser. Ce que confirme Olivier Véran : “Il y a désormais moins de nouveaux malades par jour”. Mais la pression hospitalière reste toujours intense : “Elle est très forte, il faut absolument la faire baisser.“
Face à une perspective légèrement optimiste, le ministre de la santé insiste bien sur l’importance de continuer à respecter le confinement en complément de ces évacuations de patients. Et “ce n’est pas un appel à relâcher la vigilance collective”. Car la tension reste toujours aussi forte dans les hôpitaux de la région. “On sait qu’on aura une pression sanitaire pendant plusieurs semaines”, glisse Olivier Véran.
Plus de 130 évacuations sanitaires ont eu lieu en France depuis la reprise de la vague épidémique de Covid-19. Cette stratégie sera poursuivie dans les semaines à venir pour espérer une baisse épidémique importante d’ici Noël.
À SAVOIR
Les premiers transferts de patients atteints du Covid-19 en France ont eu lieu le 18 mars dernier. Durant la première vague, ils ont surtout permis de soulager la forte tension exercée sur les hôpitaux des régions Grand-Est et Île-de-France. Des hélicoptères de l’armée française avaient été utilisés, de même que des TGV médicalisés. La plupart vers l’ouest du pays, voire vers l’Europe (Allemagne, Autriche, Suisse, Luxembourg). Mais certains de ces malades avaient aussi été transférés en Auvergne-Rhône-Alpes. Contrairement à la deuxième vague, les capacités hospitalières de la région n’avaient alors pas été dépassées.