Avec des taux d’incidence de Covid-19 qui explosent dans quasiment tous les départements de France, la nouvelle année ne commence pas sous de bons auspices. Si les fêtes se sont déroulées sans trop de restrictions, le gouvernement durcit les mesures en ce lundi de reprise pour tenter de freiner la course du variant Omicron, désormais majoritaire en France. Télétravail, isolement des cas-contacts chez les non-vaccinés, port du masque chez les plus jeunes… Le point sur ce qui change dès ce lundi 3 janvier.
Avec un taux d’incidence de près de 1700 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, la situation est particulièrement préoccupante dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est la deuxième région la plus touchée de France après l’île de France (2460/100 000). Au sein des départements, les chiffres sont également plus qu’alarmants. Le Rhône et sa métropole lyonnaise atteignent plus de 1600 cas/ 100 000 habitants tandis que la Savoie dépasse désormais la barre des 2000 cas positifs pour 100 000.
Désormais majoritaire, le variant Omicron se propage en effet à vitesse grand V, laissant présager des chiffres encore plus inquiétants dans les prochains jours. Une menace prise au sérieux par le gouvernement qui renforce les mesures dès ce premier lundi de l’année 2022, à l’image de la Lyon qui a déjà rétabli le port du masque à l’extérieur depuis quelques jours.
Le masque : à l’extérieur et chez les petits
Alors que Lyon et Villeurbanne ont rétabli le port du masque à l’extérieur dès le 31 décembre, la mesure a été généralisée ce lundi. Tissu, FFP2 ou chirurgical, le masque redevient obligatoire à l’extérieur dans toutes les villes de France, dès 11 ans.
Autre nouveauté, les enfants de 6 ans, ayant depuis peu rejoint la campagne vaccinale, sont également concernés par le port du masque dans les lieux publics . Transports en commun, centres commerciaux, lieux de culture ou encore restaurants… Le masque deviendra donc un accessoire obligatoire pour les enfants de 6 ans à l’intérieur et dans les grands rassemblements (concerts, théâtre, spectacles…). Il n’était jusqu’ici de rigueur qu’à l’école pour cette tranche d’âge. L’obligation dans les villes en extérieur ne concerne toutefois pas les enfants en-dessous de 11 ans.
Cas positif : nouveau protocole dans les écoles

Voilà qui devrait soulager les parents des quelques 350 631 écoliers de l’Académie de Lyon. La fermeture des classes après qu’un élève soit testé positif à la Covid-19 n’est plus automatique en France. Le gouvernement mise plutôt sur le dépistage des enfants.
Il faudra donc montrer patte blanche pour le retour à l’école avec un test négatif. Des autotests délivrés gratuitement aux parents concernés devront également être réalisés au deuxième et au quatrième jours suivants l’annonce du cas de contamination dans la classe. “Les parents devront attester par écrit que les tests ont bien été faits et qu’ils sont négatifs“, précise ainsi Jean Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale.
Le télétravail obligatoire dans les entreprises sous peine de sanction
Du côté des entreprises et de leurs salariés, le télétravail obligatoire fait son grand retour. Au rythme de “trois jours minimum par semaine, voire quatre” dans toutes les entreprises où cela est possible, a annoncé Jean Castex. Pour s’assurer du respect de cette nouvelle règle, le gouvernement prévoit des sanctions financières pour les employeurs réfractaires. Une amende de 1000 euros par salarié éligible au télétravail pourra ainsi être appliquée. Élisabeth Borne, ministre du travail a par ailleurs annoncé un renforcement des contrôles.
Une mesure comprise mais pas forcément appréciée par les salariés et les ressources humaines. “De nombreuses personnes ne sont pas très à l’aise. Je pense que les projets que l’on mène chacun dans nos entreprises nécessitent de se voir. Du coup, le télétravail complique parfois un peu les rouages. La solitude au travail n’est pas bonne, de façon générale“, se désole par exemple Sarah Lesur, présidente du groupe Loire de l’Association nationale des DRH interrogée par France Bleu.
Mais pour éviter les absences à répétition au sein des entreprises, le gouvernement assouplit toutefois les règles d’isolement pour les cas contacts.
Cas contact Covid-19 : plus d’isolement pour les personnes vaccinées !
Les personnes infectées devront respecter le même isolement, quelque soit le variant contracté. La différence s’appliquera toutefois entre les personnes vaccinées et non vaccinées contre la Covid-19.
Personnes positives à la Covid-19
Les personnes avec un schéma de vaccination complet testées positives à la Covid-19 devront respecter un isolement de 7 jours. Au bout de 5 jours, l’isolement pourra être écourté en cas de test de dépistage (PCR ou antigénique) négatif.
Les personnes non vaccinées positives à la Covid-19 devront quant à elles rester isolées pendant 10 jours. Voire 7 jours en cas de test négatif de type PCR ou antigénique.
Cas contact d’une personne positive à la Covid-19

Bonne nouvelle pour les personnes vaccinées identifiées comme cas contacts, elles n’auront plus à s’isoler. Seul un dépistage sera demandé au premier jour. Si le test s’avère positif, elles devront donc respecter les mesures d’isolement prévues. En cas de négativité, elles devront toutefois se refaire dépister. Par simple autotest au 2ème puis au 4ème jour suivant l’identification comme cas contact.
Pour les non-vaccinés ou ayant un schéma vaccinal incomplet en revanche, un isolement de 7 jours sera obligatoire. Et ce, même en cas de négativité du test de dépistage. Un nouveau dépistage devra ensuite être réalisé au bout de la semaine d’isolement.
Des mesures toutefois soumises à l’absence de symptômes. Pour rappel, est considérée comme cas contact une personne ayant fréquenté une autre personne infectée à la Covid-19, sans masque de protection et distanciation sociale.
Reste à savoir si ces mesures suffiront à limiter les dégâts de la cinquième vague, à l’heure où la pression qui pèse sur les soignants devient de plus en plus lourde malgré le report de toutes les interventions non-urgentes. La moitié des patients des Hospices Civils de Lyon sont atteints de Covid-19. Près de 70 d’entre eux sont désormais en service de réanimation, déjà quasiment saturés.
À SAVOIR
Autre mesure pour tenter d’endiguer l’épidémie, la campagne de vaccination des enfants se poursuit en Auvergne-Rhône-Alpes. Le palais des Sports de Gerland organise ainsi deux exceptionnelles pour les 12-30 ans, éligibles au vaccin Pfizer, les 5 et 7 janvier 2022.