Près de trois ans après l’épidémie de Covid-19, tout peut laisser croire à une disparition du virus. La récente flambée des contaminations observée durant l’été montre qu’il n’en est rien. Régulièrement, de nouveaux variants et sous-variants font ainsi leur apparition, dont certains suscitent clairement l’intérêt, voire l’inquiétude des autorités sanitaires. C’est notamment le cas, depuis fin août, des variants “Eris” et “Pirola”. Le point.
La hausse soudaine des cas positifs de Covid-19, confirmée cet été par Santé Publique France, l’a clairement démontré : le virus circule toujours en France. Sans inquiétude particulière, pour cette vague estivale : selon l’organisme, « les effectifs restent à des niveaux bas comparativement (…) aux précédentes vagues épidémiques ».
Reste que le SARS-CoV-2 n’a pas fini de faire parler de lui. Si les Français se sont globalement habitués à sa présence, ils ne faudrait pas qu’ils en oublie de faire preuve de vigilance. En effet, le virus continue de se développer et de nouvelles formes apparaissent épisodiquement, avec plus ou moins de virulence. Tous ces variants et sous-variants ne suscitent pas l’inquiétude. Certains, en revanche, sont suivis de près. C’est le cas, ces derniers jours, des variants “Eris” et “Pirola”. Doit-on pour autant craindre de nouvelles flambées de cas ? Ces variants ont-ils des caractéristiques particulièrement dangereuses ? Explications.
Covid-19 : trois catégories de variants
Alpha, Beta, Gamma, Delta, Omicron… Derrière ces variants très connus se cache une foule d’autres variants, voire de sous-variants. La plupart sont insignifiants, d’autres plus inquiétants. C’est la raison pour laquelle l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), à chaque émergence de variant, met en place des analyses de risque et les classe en fonction des résultats.
On distingue ainsi trois catégories de variants qui intéressent l’OMS : les variants “préoccupants” (Alpha, Bêta, Gamma, Delta, Omicron), les variants “à suivre” (Eris, Pirola), et les variants “en cours d’évaluation”.
Les variants doivent leur patronyme à l’OMS, dans un souci de vulgarisation et de facilité de compréhension. Au début de la pandémie, leurs noms étaient attribués en fonction du lieu où ils étaient découverts. Ainsi, Alpha s’appelait “variant anglais”, Bêta s’appelait “variant sud-africain”… Pour éviter la stigmatisation de ces pays et pour rendre plus simple la désignation des variants, leurs noms ont été remplacés par des lettres de l’alphabet grec. Certaines lettres de l’alphabet n’ont néanmoins pas été utilisées, lorsqu’elles se rapprochaient trop phonétiquement de noms communs (“nu” : “new”), ou de noms de famille (“xi” : nom de famille très répandu).
D’autres variants, aux noms étrangers à l’alphabet grec, semblent tirer leur surnom de l’imagination des experts de l’OMS. Par exemple, le variant Eris fait référence à la déesse grecque de la discorde. Quant à Pirola, certaines sources avancent un lien avec un astéroïde baptisé ainsi en 1927, voire à une plante (pyrola) qui aurait elle-même donné son nom à l’astéroïde…
Eris et Pirola : les deux variants “à suivre” en ce moment
EG.5 (Eris) et BA.2.86 (Pirola) sont des sous-variants du variant Omicron.
Le variant Eris (EG.5) est arrivé en France dès février 2023, mais ce n’est que le 9 août qu’il a été classé comme variant “à suivre” par l’OMS. Sa discrétion du début d’année a pris fin en période estivale. En effet, les mutations du variant l’ont rendu particulièrement transmissible. Et il a profité des grandes transhumances estivales pour circuler de manière plus active. Dans son analyse de risque du 31 août, Santé Publique France faisait d’Eris, ou EG.5, le variant majoritaire dans l’Hexagone. Concernant les symptômes, Eris ne se distingue pas des autres variants et hormis sa grande transmissibilité, n’affole pas les autorités sanitaires qui conservent toutefois un oeil vigilant sur son évolution.
Avant d’arriver en France, le variant Pirola (BA.2.86), a été identifié dans un quinzaine de pays dont le Danemark, les États-Unis, l’Israël et la Suède. Ce variant a fait son apparition en France le 31 août dans le Grand-Est, dans le département de l’Aube. Et si ce variant inquiète, c’est en raison de sa tendance asymptomatique, en plus d’être particulièrement contagieux. Le danger ? Que des personnes positives au virus ne soient pas au courant de leur contamination, faute de symptômes. Ce qui facilite la propagation du virus.
Quels impacts pour la vaccination ?
Cette actualité récente, sur le front du Covid-19, met en tout cas en lumière toute l’importance de la prochaine campagne de vaccination, qui doit débuter le 17 octobre. Celle-ci, couplée comme l’an dernier à celle de la grippe, pourrait d’ailleurs être avancée, comme l’a annoncé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.
Pour rappel, la vaccination est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie. Les professionnels qui peuvent administrer ces vaccins sont les médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, ainsi que d’autres professionnels de santé ayant reçu une formation spécifique. Pour les résidents en EHPAD et les personnes en unité de soins longue durée, la vaccination sera organisée par les établissements, selon l’Assurance maladie.
À SAVOIR
La période de la rentrée scolaire et de reprise des activités culturelles, sportives et associatives favorise forcément la circulation du virus. D’où l’intérêt de faire preuve de vigilance et de civisme, à travers notamment le respect des gestes barrières : Aérer les pièces de passage, se laver régulièrement les mains, éviter les embrassades, tousser dans son coude, porter un masque en cas de symptômes potentiels du Covid…