Une femme qui a réussi à trouver le bonheur en arrêtant de lui courir après.
Et vous, avez-vous (enfin) trouvé le bonheur ? © Freepik

On nous répète sans cesse qu’il faut “être heureux”. Mais à force de le chercher, on finit par le perdre de vue. Et si le secret n’était pas de le traquer, mais de le laisser venir ? Des psychologues affirment que le vrai bien-être naît de nos relations, avec nous-mêmes, avec les autres et avec la nature, plutôt que d’une quête sans fin de satisfaction. Suivez nous…

Le bonheur est devenu une sorte d’injonction moderne. Il faut être heureux, tout le temps, partout, et le montrer. Mais cette obsession fatigue. Et le psychologue américain Mark Travers le dit clairement : « Plus on cherche à être heureux, moins on le devient. » 

Selon lui, à force de transformer le bonheur en objectif, on le vide de sa substance. On se compare, on se juge, on se pousse. Et ce qui devait rendre léger finit par peser. Travers propose autre chose : cesser de courir et se concentrer sur trois relations essentielles, celle qu’on entretient avec soi-même, avec les autres et avec la nature.

Et les chiffres le montrent. Une récente étude Ipsos précise que 73 % des Français se disent heureux, tout en reconnaissant que leurs soucis d’argent, de travail ou de couple pèsent lourd sur le moral. En fait, on déclare être heureux… tout en doutant de l’être vraiment. Vous nous suivez ??

Se retrouver soi-même, sans fard

Le premier pas, c’est souvent celui qu’on évite : apprendre à se connaître. Pas à se “réinventer”, comme on le lit partout, mais juste à se comprendre. La psychologue Carol Ryff, qui travaille sur le bien-être, parle d’“acceptation de soi”. C’est simple, et pourtant c’est là que tout coince. Accepter qu’on ne soit pas parfait, qu’on ait des ratés, qu’on doute.

Selon Santé publique France, un Français sur cinq a déjà connu un épisode dépressif. Cela veut dire qu’on ne peut pas parler de bonheur sans parler de santé mentale. S’écouter, ralentir, se reposer… L’ensemble peut paraître banal, mais c’est souvent ce qui manque le plus. Et non, ce n’est pas être égoïste que de prendre soin de soi. C’est juste mettre de l’ordre avant de vouloir aider le reste du monde.

Les autres, cette évidence qu’on oublie

On a beau dire, on ne va jamais bien tout seul. Nos relations sont un thermomètre de notre bien-être. Et ces dernières années, le mercure a un peu baissé. Evoqué précédemment, le baromètre Ifop sur la solitude montre qu’un tiers des Français se sent isolé. La pandémie a laissé des traces, les écrans n’ont rien arrangé, et beaucoup ont pris l’habitude de se débrouiller seuls.

La famille, première source de bonheur

Pourtant, les relations sincères protègent la santé autant que le sport ou l’alimentation. L’étude de Harvard sur le bonheur, la plus longue jamais menée, le prouve depuis plus de 80 ans. Ce qui rend la vie plus heureuse, ce sont les liens qu’on tisse, pas ce qu’on possède.

En France, 47 % des gens citent leur famille comme leur première source de bonheur, loin devant l’argent ou le travail. Les amitiés suivent de près. Ce n’est pas une surprise. Être écouté, compris, aimé, c’est ce qui donne du sens aux journées. On n’a pas besoin de cent amis, juste de quelques personnes avec qui on peut parler sans filtre.

La nature, un bonheur simple à porter de main

Il y a aussi un autre lien, plus silencieux : celui qu’on a avec la nature. Une étude parue en 2023 dans Science of the Total Environment montre que les personnes qui passent un peu de temps dehors chaque semaine, même une simple balade, ont un bien-être supérieur de 20 % à la moyenne. Santé publique France arrive à la même conclusion. Vivre près d’un espace vert, ou y aller souvent, réduit le stress et améliore le sommeil.

On n’a pas besoin de fuir en montagne pour ça. Dix minutes dehors, un arbre au coin d’un parc, un banc au soleil… c’est déjà ça. La nature ne demande rien, elle rappelle juste qu’on peut respirer sans objectif.

En vérité, il n’y a pas de secret. Juste un changement de rythme. Il est dans ces petits gestes qu’on néglige souvent. Dans la façon dont on choisit de vivre ses journées plutôt que de les subir.

Ralentir, déjà. Accepter de ne pas tout faire, de ne pas tout maîtriser. Éteindre son téléphone une heure, ne rien prévoir, regarder par la fenêtre. Laisser un peu de place au silence. Parce que c’est souvent dans le calme que les choses reviennent à leur juste place.

Et puis, renouer. Avec les autres, mais aussi avec soi. Appeler quelqu’un à qui on ne parle plus. Dire ce qu’on n’a pas dit. Sourire à un inconnu. Demander vraiment « ça va ? » et attendre la réponse. Ces petites attentions ne changent pas le monde, mais elles changent la journée.

Le bonheur se cache aussi dans les détours. Celui qu’on fait pour marcher un peu, pour sentir l’air, pour penser à rien. Il est dans les gestes simples, ceux qu’on ne poste pas, ceux qu’on ne mesure pas. Peut-être qu’il ne faut plus chercher le bonheur comme un trophée à décrocher, mais simplement arrêter de l’empêcher d’exister. C’est peut-être ça, la vraie clé du bonheur…

À SAVOIR 

Ce n’est qu’à la toute fin des années 1990 que les chercheurs ont vraiment décidé d’étudier le bien-être pour lui-même. Jusqu’alors, la psychologie se concentrait surtout sur la maladie mentale, le stress, la dépression… Mais pas sur ce qui permet de « bien vivre ». C’est en 1998 qu’un tournant s’opère. Le psychologue américain Martin Seligman, alors président de l’Association américaine de psychologie, appelle sa discipline à s’intéresser aussi à ce qui rend la vie “bonne”. Ce sera la naissance officielle de la psychologie positive, un courant scientifique qui explore depuis ce qui nourrit le bonheur, la résilience et le sens de la vie.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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