Une sage femme aide une patiente à accoucher.
Le rôle de la sage-femme ne se résume pas à un accompagnement à l'accouchement. © Freepik

Obstétrique, gynécologie, orthogénie, prévention… Dans un système de santé en mutation, les sages-femmes voient leurs compétences progressivement s’élargir. Dernière évolution en date, le statut de sage-femme référente. Les explications de Guillem Berruyer, président de l’URPS sages-femmes Auvergne-Rhône-Alpes.

Quelle est la compétence historique de la sage-femme ?

Guillem Berruyer, président de l'URPS sage-femme Auvergne-Rhône-Alpes
Guillem Berruyer.

L’obstétrique. Cela englobe le suivi de la grossesse physiologique, le bilan prénatal, le dépistage des pathologies, le suivi échographique, la préparation à l’accouchement, l’accouchement en lui-même et toute la partie post-natale, qu’il s’agisse des visites à domicile, des premiers examens du nouveau-né ou du bilan post-partum. Un aspect important dans la mesure où le suicide figure parmi les principales causes de mortalité en post-partum.

De gros progrès ont été réalisés au niveau de la sécurisation de l’accouchement. Il faut maintenant améliorer le suivi psychologique et psychiatrique de la maman pour détecter la dépression post-natale. L’entretien prénatal et post-natal est essentiel pour dépister les situations à risques.

Outre son expertise en obstétrique, la sage-femme a aussi un rôle majeur en gynécologie…

Effectivement, et cela concerne toute la vie génésique de la femme, de la puberté à la ménopause. Il peut s’agir de l’éducation à la sexualité, du dépistage des cancers gynécologiques, de la contraception ou du dépistage de l’endométriose.

On le sait moins mais la sage-femme a aussi des compétences en orthogénie…

Oui. Outre la pratique de l’IVG médicamenteuse, l’IVG chirurgicale a été récemment intégrée dans nos compétences après une expérimentation concluante.

Enfin, il y a tout le volet lié à la prévention santé…

Les sages-femmes libérales participent effectivement aux campagnes de santé publique, assurant notamment des vacations dans les collègues pour sensibiliser aux cancers liés aux papillomavirus. Nous avons aussi un rôle de conseil en santé environnementale dans le cadre des 1000 premiers jours de l’enfant.

Plus récemment, un décret publié en novembre 2023 a instauré le statut de sage-femme référente. Quelle est sa vocation ?

Désormais, la femme enceinte a la possibilité de déclarer à l’Assurance maladie le nom d’une sage-femme référente avant 24 semaines d’aménorrhée. Celle-ci va l’accompagner tout au long de son parcours de maternité. C’est important avant l’accouchement mais aussi dans le suivi post-natal pour préparer le retour à domicile. Trop de femmes se retrouvent en difficulté lorsqu’elles reviennent à la maison.

Et maintenant, quelles sont les perspectives de la profession ?

En priorité, l’intégration dans les CPTS (Ndlr ; Communauté professionnelles territoriales de santé) et les SAS (Ndlr : Services d’accès aux soins), les deux derniers projets phares de la loi Santé 2022. Il reste beaucoup de missions pour lesquelles les sages-femmes sont compétentes et aptes à mettre leur expertise dans une démarche inter professionnelle. Le chemin est long pour faire reconnaître notre profession à sa juste valeur.

À SAVOIR

L’URPS sages-femmes Auvergne-Rhône-Alpes regroupe et défend les intérêts de plus de 1000 sages-femmes libérales de la région.

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