Un homme qui consulte une cardiologue pour insuffisance cardiaque.
Selon la Fédération Française de Cardiologie, un suivi cardiologique régulier permettrait de réduire jusqu'à 30 % les hospitalisations liées à l’insuffisance cardiaque. © Freepik

Alors que l’insuffisance cardiaque touche plus d’un million de personnes en France, une étude récente sonne l’alarme : 41 % des malades ne consultent pas de cardiologue chaque année, en dépit des recommandations. Une négligence qui n’est pas sans conséquence…

Consulter un cardiologue quand on souffre d’insuffisance cardiaque devrait être une évidence. Et pourtant, plus de 4 patients sur 10 passent à côté de ce rendez-vous crucial chaque année. C’est ce que révèle une étude française publiée par Le Quotidien du Médecin, basée sur les données du Système national des données de santé (SNDS).

Un chiffre qui interroge, inquiète, et met en lumière les failles du suivi médical dans cette pathologie chronique, première cause d’hospitalisation chez les plus de 65 ans en France.

L’insuffisance cardiaque, un mal discret mais redoutable

Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel : l’insuffisance cardiaque, ce n’est pas juste “avoir le cœur fragile”. C’est une maladie grave, où le muscle cardiaque n’arrive plus à pomper suffisamment de sang pour alimenter correctement le corps. 

Résultat : essoufflement, fatigue persistante, jambes gonflées, voire hospitalisations à répétition. D’après la Fédération Française de Cardiologie, cette pathologie touche plus de 1,5 million de personnes en France et entraîne près de 70 000 décès chaque année.

Pourquoi faut-il consulter un cardiologue chaque année ?

Les recommandations sont claires : un patient souffrant d’insuffisance cardiaque devrait consulter au moins une fois par an un cardiologue. Pourquoi ? Parce qu’un suivi régulier permet :

  • D’ajuster les traitements en fonction de l’évolution de la maladie ;
  • De prévenir les décompensations, ces épisodes où le cœur lâche encore un peu plus ;
  • D’éviter les hospitalisations, qui affaiblissent encore davantage le patient ;
  • D’améliorer la qualité de vie, en réduisant symptômes et risques.

Et surtout, cela permet de répondre à une question essentielle : insuffisance cardiaque, quand consulter ? La réponse est simple : le plus tôt possible, et au moins une fois par an, même en l’absence de symptômes flagrants.

Malgré ces recommandations, 41 % des patients ne consultent pas leur cardiologue chaque année. Plusieurs raisons expliquent ce constat :

  • La méconnaissance des risques, surtout quand les symptômes sont discrets ou absents ;
  • Le manque de coordination entre généralistes et cardiologues ;
  • Des freins logistiques : délais de rendez-vous, éloignement géographique, coût…

Le danger ? Sans suivi adapté, le risque de décompensation augmente, tout comme celui d’une hospitalisation en urgence, voire d’un décès.

Une nouvelle stratégie pour mieux suivre les patients

Face à ce constat, une équipe du Centre d’investigation clinique Pierre Drouin à Nancy, menée par le Dr Guillaume Baudry et le Pr Nicolas Girerd, propose une solution innovante. L’idée ? Classer les patients en quatre groupes, selon deux critères simples :

  1. A-t-il déjà été hospitalisé pour insuffisance cardiaque ?
  2. Prend-il des diurétiques de l’anse ?

Ce système permettrait de mieux cibler les patients à haut risque, et d’organiser un suivi plus personnalisé. Objectif : intégrer cette classification dans les outils de l’Assurance Maladie, pour envoyer automatiquement des rappels de consultation.

Insuffisance cardiaque : quand consulter ?

Le message est donc clair : en cas d’insuffisance cardiaque, ne pas attendre les signes d’alerte pour consulter. Même si tout semble “aller bien”, une visite annuelle chez le cardiologue est indispensable. C’est ce suivi qui permet d’anticiper, de réagir vite, et de vivre mieux.

Et si vous avez un doute (fatigue persistante, essoufflement inhabituel, jambes gonflées) prenez rendez-vous sans tarder. Car dans le cas de l’insuffisance cardiaque, mieux vaut prévenir que guérir… ou plutôt, mieux vaut consulter que courir.

À SAVOIR 

Une étude de Santé publique France révèle qu’en 2022, 34 % des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque en France sont décédés dans l’année suivant leur hospitalisation.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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